Les habitants de la commune rurale de Tanghin Dassouri ont tenu, le 16 décembre 2016 dans ladite localité, une marche-meeting. Cette manifestation qui se veut pacifique, selon les organisateurs, avait pour but d’interpeller les autorités afin qu’elles se penchent sur le sort d’un de leur fils, en la somme de Adama Zongo, ex-maire de la localité et ancien président de la Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré (FEDAP/BC), détenu à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).
Ils étaient des centaines de jeunes, de femmes et de personnes âgées avec à leur tête, des chefs coutumiers à s’être réunis, le 16 décembre dernier, sur le terrain de la commune rurale de Tanghin-Dassouri. Pendant le rassemblement, tous tenaient, dans leurs mains, des morceaux de tissus blancs, symbole, ont-ils dit, de tolérance, de pardon et de paix. Certains dans la foule portaient des banderoles et des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire : « Mandat de dépôt 3 fois renouvelé. Une justice de trop », « Libérez prési », « Libérez Zongo » ou encore « Pardon, libérez Adama Zongo ». Le rassemblement fini, les manifestants se sont mis en marche en direction de la préfecture de la localité en scandant : « Adama Zongo : Justice !». C’est une fois chez le préfet, qu’ils ont fait leur déclaration avant de la lui remettre afin qu’elle soit transmise aux autorités du pays. En introduction de ladite déclaration, il s’est agi pour Gilbert Ilboudo, porte-parole des manifestants, de s’enquérir de l’état d’avancement du dossier Adama Zongo, ex-maire de la localité. Car, a-t-il ajouté, il y a maintenant près de 2 ans que ce dernier est incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) pour des raisons qu’ils ignorent. « A ce jour, ni un chef d’inculpation, ni une charge raisonnable n’est retenue contre lui », a fait remarquer le porte-parole. Pour lui, si leur frère a commis une faute qu’il soit jugé sinon, qu’il soit libéré car, la localité a toujours besoin de lui pour son développement. « Nous souhaitons que conformément aux règles de la République il soit jugé, afin de faire la lumière sur les causes de son incarcération ou purement et simplement libéré afin de contribuer comme il l’a toujours fait au développement de sa collectivité », a souligné Gilbert Ilboudo. Et, d’espérer que les autorités qui prônent la réconciliation nationale prêtent une oreille attentive à leur revendication et se penchent finalement sur le cas de leur fils, Adama Zongo.
« La marche d’aujourd’hui n’est du tout pas politique »
« S’il a fauté qu’on le juge et s’il est à condamner qu’on le condamne. Mais s’il doit être libéré qu’il en soit ainsi », a insisté un marcheur. Naaba Boulga, l’un des chefs coutumiers de la localité, a embouché la même trompette. « C’est notre fils, notre frère qui a été incarcéré. Nous savons qu’il n’a pas été le seul à être arrêté. Certains bénéficient actuellement d’une liberté provisoire. Mais, ce n’est pas le cas de Adama Zongo qui depuis, croupit en prison et n’a même pas pu assister aux obsèques de son père décédé il y a peu », a déploré Naaba Boulga. C’est pour cette raison, a-t-il poursuivi, qu’ils se sont mobilisés pour plaider en sa faveur et demander pardon aux autorités du pays afin que leur fils puisse bénéficier ne serait-ce que d’une liberté provisoire. « Il restera toujours à la disposition de la Justice. Ce n’est pas quelqu’un qui va s’enfuir », a assuré le chef coutumier. Le préfet de la localité, pour lui, est le représentant du président du Faso dans leur localité et à ce titre, il espère que leur doléance parviendra à qui de droit. « Nous demandons humblement pardon. Nous savons que c’est une affaire de justice mais nous demandons seulement qu’on lui permettre de respirer un peu », a-t-il imploré avant de préciser que leur démarche n’est en aucun cas politique. « La marche d’aujourd’hui n’est pas du tout politique. Nous sommes sortis de façon pacifique pour demander une indulgence sur le sort de notre fils », a souligné Naaba Boulga. En prenant la lettre, le préfet de la localité, Laurent Kontogom, a rassuré les manifestants qu’il transmettra leur lettre à sa hiérarchie. En rappel, Adama Zongo fut maire de la commune rurale de Tanghin-Dassouri et président de la Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré (FEDAP/BC). C’est en avril 2015 qu’il a été arrêté et mis sous mandat de dépôt avant d’être transféré à la MACO.
Adama SIGUE
Légende
1- Accompagnés de plusieurs chefs coutumiers, ils étaient nombreux les habitants de la commune rurale de Tanghin-Dassouri à sortir pour plaider pour leur fils, Adama Zongo
2- Gilbert Ilboudo, porte-parole des manifestants, a demandé que la lumière soit fait sur le dossier Adama Zongo