A l’issue de la conférence organisée les 7 et 8 décembre 2016, à Paris en France, sur le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES), des participants ont confié leurs sentiments à Sidwaya.
Hadizatou Rosine Sory/Coulibaly, ministre de l’Economie, des Finances et du Développement : « Je suis comblée »
Tout le peuple burkinabè doit se féliciter des résultats de la conférence que nous avons organisée les 7 et 8 décembre à Paris. Je suis comblée, pour plusieurs raisons. D’abord, nous avons vu à travers les échanges que nous avons eus avec les partenaires, qu’il y a une vision partagée sur le PNDES. Ils ont compris qu’il faut soutenir les objectifs que le gouvernement burkinabè s’est fixés pour relever les nombreux défis. Je suis aussi satisfaite de la mobilisation en termes de participation. Il y a eu près de 800 personnes, alors que nous en attendions environ 300, ce qui montre qu’il y a eu un engouement pour la conférence. Enfin, je suis satisfaite, du fait qu’il y a eu une diversité de participants. Nous avons eu des participants institutionnels, les pays qui sont venus, les partenaires techniques et financiers, le secteur privé, tout le monde était là. Il y a bien sûr leur décision de nous accompagner, non seulement pour le financement du PNDES, mais aussi pour son suivi. C’est un aspect important, car nous devons nous assurer que nous arriverons à atteindre des résultats concrets, au bénéfice du peuple burkinabè ».
Alpha Barry, ministre des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur : « Le premier pas est franchi »
« Je voudrais, à la suite du chef de l’Etat, remercier tous les amis et partenaires du Burkina Faso qui ont compris le message contenu dans le PNDES et accepté accompagner le pays. Nous avons commencé dès fin janvier-début février 2016, à parcourir le monde et à mobiliser les partenaires, pour la conférence de Paris. Aujourd’hui, la mobilisation est exceptionnelle. Les salles ont eu du mal à contenir le monde. La corbeille est également pleine, mais on veut un peu plus. Comme vous le savez, les défis sont énormes et les attentes sont fortes. Il n’y a pas de temps à perdre, il faut aller vite, pour booster l’économie, donner du travail aux jeunes, aux femmes, à tout le monde. Nous sommes très heureux que le premier pas soit franchi, celui des engagements financiers de nos amis et partenaires. Une fois qu’on a cet accompagnement, c’est à nous maintenant de nous mettre au travail ».
Elie Justin Ouédraogo, représentant du Conseil national du patronat burkinabè : « Le secteur privé national prendra sa part de marché»
« Cette rencontre est très importante pour le secteur privé, parce qu’elle vise à créer les conditions nécessaires pour la relance économique du pays. Cela va apporter plus de croissance à partager équitablement, mais surtout, plus d’emplois décents. C’est pour cela que le secteur privé est fortement impliqué dans le PNDES. Nous avons été associés dans son élaboration et dans l’organisation de cette conférence. Donc, nous apportons un soutien total. Le secteur privé national prendra sa part de marché. Vous savez, nous, nous ne sommes pas comme les bailleurs de fonds classiques. Nous intervenons sur les projets de partenariat public-privé, comme ce projet de construction de centrale à gaz, de plus de 110 milliards de F CFA, annoncé ce matin (du 8 décembre 2016) par le groupe Windiga Energy, une société burkinabè. Il y a également la construction d’une nouvelle mine de SEMAFO à l’Est du pays, qui fait 120 milliards de F CFA ».
Mamadou Banakourou Traoré, PDG de Bakou logistics (basée à Bobo-Dioulasso) : « On ne peut pas lutter seul contre la pauvreté »
« La conférence de Paris a permis au Burkina Faso de récolter les dividendes de son processus démocratique, en obtenant des promesses de financement au-delà des attentes. Je félicite les autorités du pays d’avoir organisé et réussi cette conférence. Le lever de fonds est un levier indispensable au développement, encore faut-il que ces fonds soient dirigés vers des projets de création de valeur, ce qui est le cas pour la grande majorité des projets à financer. Le Fonds Bakou Partners a pour simple ambition de soutenir les jeunes Bobolais dans la création d’entreprises. Autrement, Bakou Partners n’aurait pas attendu la conférence des bailleurs de fonds, pour se déplacer jusqu’à Paris pour prendre des engagements. La lutte contre la pauvreté n’est pas une lutte que l’on peut mener seul. Le lever de fonds tel que celui qui s’est déroulé dernièrement à Paris est une action qui va dans le sens de ce combat. Il doit être encouragé et activement soutenu, à la seule condition que ces rendez-vous ne soient pas que de simples entre-soi, vitrines d’un pseudo-sursaut qui aboutirait inéluctablement à des espoirs déçus et des promesses sans lendemain ».
Jean Lamy, ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso : «L’Union européenne croit en l’avenir du Burkina Faso»
« L’Union européenne fait partie des partenaires techniques et financiers (PTF) très engagés pour soutenir le Burkina Faso. Le commissaire européen en charge du développement et de la coopération internationale était là ce matin (du 7 décembre 2016, ndlr). Il a annoncé que l’Union européenne allait soutenir le PNDES. Pourquoi ? Parce que l’Union européenne croit en l’avenir du Burkina Faso et pense que le PNDES est un bon document. Je voudrais à cet égard, féliciter le gouvernement burkinabè pour le travail accompli et aussi pour l’excellente préparation avec les PTF de cette conférence, qui a permis aujourd’hui, d’obtenir les résultats que l’on voit. L’Union européenne souhaite consolider la démocratie et l’Etat de droit, la relance du développement économique et social du pays, à travers le PNDES. C’est pourquoi le commissaire européen en charge du développement a annoncé un appui en don, essentiellement sous forme d’aide budgétaire, de l’ordre de 800 millions d’euros, sur l’ensemble de la période du PNDES, c’est-à-dire entre 2016 et 2020. Cette conférence est un beau succès, qui témoigne de la crédibilité retrouvée du Burkina Faso au niveau de la scène internationale. L’exemplarité du Burkina Faso est un défi qui nous engage tous ».
Chedly Bouderbala, directeur général de l’Agence pour agir en Afrique (AGI-Afrique): «L’intégrité des Burkinabè nous encourage à investir»
« Nous sommes installés au Burkina Faso et nous sommes accompagnés par des bailleurs de fonds, des banques chinoises, des groupes d’investissement chinois, émirati et luxembourgeois. Nous avons manifesté notre intérêt d’investir dans le domaine des énergies, de la santé et des infrastructures. Nous avons réservé pour cela, une enveloppe de 1 000 milliards de F CFA. C’est l’intégrité de la population et le climat sociopolitique qui nous ont encouragés à nous installer au Burkina Faso. Nous vivons dans un climat serein et très prometteur. La population burkinabè est jeune et veut travailler. Cela nous amène à l’accompagner ».
Propos recueillis à Paris
par Moustapha SYLLA