Attaque de Nassoumbou : Le Mali témoigne sa solidarité au Burkina Faso

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Publié le lundi 19 decembre 2016 | Sidwaya

© Présidence par D.R
Attaque de Nassoumbou : le président malien au Burkina pour présenter ses condoléances
De retour du Sommet de la CEDEAO, tenu à Abuja au Nigéria, le Président du Mali, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEÏTA a fait un détour à Ouagadougou, le samedi 17 décembre 2016, pour présenter ses condoléances à son homologue burkinabè, suite à l’attaque terroriste intervenu la veille à Nassoumbou

Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a reçu, le samedi 17 décembre 2016 à Ouagadougou, son homologue Ibrahim Boubacar Keita (IBK) de la République du Mali. Moins de 48 heures après les attaques de Nassoumbou à la frontière entre les deux pays, le chef de l’Etat malien est venu témoigner «la vive solidarité» de son pays au peuple burkinabè.

Le vendredi 16 décembre 2016, au petit matin, le poste militaire de Nassoumbou, situé à 45 km au Nord de Djibo et à une trentaine de kilomètres de la frontière malienne, a été attaqué par des assaillants venus de l’autre côté de la frontière. Le bilan officiel fait état de 12 militaires burkinabè tués et du matériel détruit. De retour d’Abuja où il a assisté au 50ème sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), a tenu à faire un détour à Ouagadougou pour présenter les condoléances du peuple malien à la suite de cet assaut sanglant. A la tête d’une délégation composée de cinq ministres de son gouvernement, de son directeur de cabinet et de son chef d’état-major particulier, Ibrahim Boubacar Keïta a été accueilli aux environs de 19 heures à l’aéroport international de Ouagadougou par le président du Faso. Après des échanges entre officiels suivis d’un tête-à-tête entre les deux chefs d’Etat au salon présidentiel de l’aéroport, le président malien s’est confié à la presse. «Chacun a été révulsé par ce qui s’est passé à la frontière avec le Mali. Ces soldats burkinabè ont été surpris dans leurs missions, lâchement assassinés, du matériel détruit. Cela ne peut nous laisser indifférents. Il était donc normal et indiqué que nous venions témoigner au président Roch Marc Christian Kaboré et au peuple burkinabè, toute notre solidarité et dire que ceux qui viennent de frapper le Burkina nous ont atteint pleinement », a déclaré IBK. Au-delà de la compassion, le chef de l’Etat malien est venu explorer avec les autorités burkinabè, les voies et moyens pouvant permettre de venir à bout de l’extrémisme violent. « Chacun sait également ce qui se passe au Mali. Toute chose qui a conduit le Burkina, le Mali, le Niger, le Tchad et la Mauritanie à créer le G5 Sahel pour mutualiser nos moyens de défense, nos moyens de renseignements et également nos priorités en matière de développement», a-t-il précisé.

«La fabuleuse mobilisation du PNDES dérange certains»

Parlant des terroristes sans les nommer, il a affirmé qu’on est en présence de gens mobiles d’un pays à l’autre, très nocifs et déterminés à détruire, à tuer. Et pour chercher les moyens « d’y mettre le bon ordre », un sommet du G5 Sahel est annoncé pour préciser les options.IBK a aussi informé son homologue burkinabè de ce que le sommet d’Abuja du 17 décembre 2016 a traduit la « vive solidarité » de la communauté ouest africaine à l’endroit du Burkina Faso. Il a aussi été question d’économie au cours de cette escale de moins d’une heure du président malien à Ouagadougou. IBK a salué « cette mobilisation fabuleuse de ressources pour le développement du Burkina en un temps aussi court », lors de la conférence des partenaires du Burkina pour le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES), les 7 et 8 décembre dernier. « C’est dire que ce pays reprend sa place dans le concert des Nations, que ce pays inspire confiance, que l’investissement y est désormais réputé possible et attractif. Toute chose qui a l’air de déranger certains, au point de chercher à casser cet élan », a-t-il analysé. Mais, foi d’IBK,« ils ne réussiront pas. Ils auront en face d’eux ce peuple burkinabè déterminé à les bouter hors du Sahel, la mutualisation des moyens aidant ». Le président malien est même ouvert au droit de poursuite des assaillants en terre malienne par l’armée burkinabè, s’il y a lieu : « Aucun artifice juridique ne nous arrêtera. Les assaillants qui pensent pouvoir venir tuer impunément au Burkina et aller se réfugier tranquillement au Mali, seront attendus de l’autre côté. Des patrouilles mixtes seront aussi organisées», a conclu Ibrahim Boubacar Keïta avant de reprendre son vol vers Bamako.

Mahamadi TIEGNA