Le détachement du Groupement de forces antiterroristes (GFAT), composé de militaires, gendarmes et policiers, basé à Nassoumbou, commune rurale située à 45 km de Djibo dans la région du Sahel et à une vingtaine de km du Mali, a été attaqué par des individus armés, le vendredi 16 décembre 2016 au petit matin. Le bilan fait état de 12 personnes tuées et du matériel militaire incendié.
Une équipe de Sidwaya est arrivée au détachement du Groupement de forces antiterroristes (GFAT) à Nassoumbou, le vendredi 16 décembre 2016, à 11h 30mn. Soit environ 4h et demie après le départ des assaillants qui ont attaqué le camp qui existe dans cette localité depuis 2013, mais qui n’est pas encore clôturé. Au constat, au moins 10 véhicules calcinés (dont des pick-up, un blindé) et des tentes.
De la fumée noire se dégageait toujours d’une citerne de carburant, également incendiée. Selon certains témoignages, cet acte a été perpétré par un groupe d’une quarantaine de personnes lourdement armées, venues avec deux pick-up et plusieurs motos.
A en croire le témoin qui requis l’anonymat, c’est à 5h qu’il a entendu un coup de fusil. « J’ai déjà vécu une situation pareille lors de l’attaque du commissariat de la commune de Koutougou. Donc, je me suis dit qu’il s’agissait sûrement d’une attaque et je suis descendu de mon lit. J’ai regardé par les persiennes de ma fenêtre, les tirs continuaient de plus belle », relate-t-il. C’est en ce moment qu’il a informé sa hiérarchie qui lui a conseillé de se terrer dans sa chambre. Il dit être resté à côté de sa fenêtre pour inspecter la situation, parce qu’il avait une vue sur le camp.
A l’entendre, les assaillants ont utilisé des lance-roquettes. A la première roquette, informe-t-il, un incendie s’est déclenché. « Vers 7h, la situation semblait se calmer et posté toujours à la fenêtre, j’ai jeté un coup d’œil en direction du camp où j’ai entendu Allahou-Akbar, Allahou-Akbar. Aussitôt, les tirs ont repris », raconte-t-il.
Et d’ajouter que l’attaque a continué jusqu’à 7h30 mn. Il est sorti de sa maison peu avant 8h. Peu après, poursuit-il, l’armée est arrivée sur les lieux. Plus tard, il a vu une ambulance qui faisait des va-et-vient.
La nécessité de moyens aériens
Par la suite, le Chef d’Etat-major général des Armées (CEMGA), le général de brigade Pingrenoma Zagré s’est déporté sur les lieux. Selon le général, le détachement des Forces de défense et de sécurité (FDS) est situé à une vingtaine de km de la frontière malienne. Et de confier que ce détachement est en position de combat pour contrôler la zone et surveiller les frontières.
Au petit matin, renseigne-t-il, une colonne de groupes armés véhiculés et motorisés a pris à partie le GFAT. « Malheureusement, au cours de l’attaque, nous avons perdu 12 hommes. Les assaillants, avant de partir ont endommagé quelques véhicules utilisés par nos éléments. Il n’y a pas eu de blessés puisque ceux qui ont été atteints, étaient dans leur poste de combat et les autres avaient fait un bouclage du site pendant l’opération », fait-il savoir. Il soutient que les assaillants se sont repliés vers le Nord en direction du Mali, d’où la mise en opération de quelques aéronefs de l’armée de l’air. A son avis, la série d’attaques terroristes à la frontière Nord du Burkina Faso notamment avec le Mali est due, d’une part à la porosité des frontières à savoir plus de 1 400 km. D’autre part, avance le général de brigade, avec la situation au Mali, beaucoup de bandes armées se replient à la lisière de la frontière entre ce pays et le Burkina Faso. Il affirme que toutes ces informations sont déjà connues et depuis lors, un certain nombre de détachements ont été déployés, opérant avec des moyens tactiques terrestres. « L’analyse de ce concept d’emploi de nos forces permet de réaliser que nous avons besoin davantage d’équipements, notamment des moyens aériens en vue d’acquérir des renseignements et anticiper sur les actions des groupes terroristes », préconise le CEMGA. Par ailleurs, il entend améliorer la coopération militaire avec les armées du Mali et du Niger pour, ensemble, mieux vaincre le terrorisme.
Dans le même ordre d’idées, il invite les populations installées sur la bande frontalière à davantage collaborer avec les FDS surtout pour le partage de renseignements. A l’endroit des familles des frères d’armes tombés, il exprime sa vive compassion et toutes ses condoléances. Les dépouilles ont été conduites le vendredi soir sur Djibo pour être transférées à Ouagadougou.
Souaibou NOMBRE