Ouagadougou- Onze militaires burkinabè ont été tués vendredi dans une attaque jihadiste contre un détachement de l’armée basé à Nassoumbou dans le nord du pays, à une trentaine de kilomètres de la frontière malienne, a annoncé le haut commissaire de la province du Soum, Mohamed Dah.
"Nous avons un très mauvais bilan. Nous avons perdu onze de nos hommes dans l’attaque de ce matin à Nassoumbou", qui constitue "la plus grosse attaque jihadiste jamais perpétrée" contre l’armée burkinabè, a déclaré à l’AFP M. Dah joint au téléphone depuis Ouagadougou.
Deux soldats sont encore "injoignables", a indiqué ce haut responsable administratif local, signifiant qu’ils sont portés disparus.
Selon une source sécuritaire, les onze tués sont dix militaires et un gendarme.
"C’est une attaque jihadiste. Ils sont arrivés à une quarantaine de personnes à bord de véhicules pick-up et de nombreuses motos. Ils étaient lourdement armés avec des fusils kalachnikov et des lance-roquettes. Ils ont tiré sur les hangars, les tentes et calciné certains véhicules", a indiqué M. Dah.
Selon une source sécuritaire, les assaillants "enturbannés avaient les drapeaux jihadistes".
Ouagadougou a dépêché un "renfort sur place. Nous avons lancé la chasse et un bilan plus précis vous sera bientôt fournit par les services habilités", a indiqué une source sécuritaire.
Dans un communiqué, l’état-major a indiqué qu’"au matin du 16 décembre aux environs de 05h00, une quarantaine d’individus non identifiés, lourdement armés, ont attaqué le poste militaire de Nassoumbou, localité située à 45 km au nord de Djibo et à une trentaine de kilomètres de la frontière malienne".
Le détachement, objet de l’attaque fait partie du Groupement des forces armées anti-terroristes (GFAT), un bataillon de plus de 600 hommes déployés fin janvier 2013, quelques semaines après le début de l’opération Serval lancée par la France contre les forces jihadistes dans le nord du Mali.
Cette opération qui s’est achevée en juillet 2014 a été remplacée par l’opération Barkhane chargée de la lutte anti-terroriste dans le Sahel.
C’est la deuxième attaque directe à laquelle l’armée burkinabè est confrontée depuis le début des attaques jihadistes au premier trimestre 2015
au Burkina.
En octobre, la première attaque contre des militaires burkinabè avait fait
six morts, quatre militaires et deux civils tués probablement par des "tirs amis".
Le Nord du Burkina, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d’attaques jihadistes régulières depuis le premier trimestre 2015.
Longtemps préservé, le Burkina Faso, pays sahélien pauvre d’Afrique, comme ses voisins, est entré depuis avril 2015 dans un cycle d’enlèvements et d’attaques islamistes.
Les attaques sont surtout concentrées dans le nord mais le 15 janvier 2016
un commando de trois assaillants a tué 30 personnes et fait 71 blessés dans le centre de Ouagadougou, la capitale.
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