Ecoutes téléphoniques Bassolé / Soro :Trop de … bruit pour rien ?

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Publié le vendredi 16 decembre 2016 | L`Observateur Paalga

© Autre presse par DR
Djibril Bassolé et Guillaume Soro

L’avenir judiciaire de Djibrill Bassolé se jouait peut-être hier au tribunal militaire de Ouagadougou. Dans la matinée du mercredi 14 décembre 2016, le général de gendarmerie (détenu à la MACA pour sa présumée implication dans le coup d’Etat manqué de septembre 2015) et ses avocats devaient en effet prendre connaissance des conclusions du rapport d’expertise de l’Allemand Herman Künzel commis par la juridiction militaire pour juger de la crédibilité des présumés échanges téléphoniques entre lui et le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro.

Pour mémoire, deux mois après le putsch manqué du général Gilbert Diendéré, un enregistrement audio de deux voix est attribué à Djibrill Bassolé et Soro, ce dernier enseignant au premier des stratégies pour terroriser les résistants et les amener à lâcher prise. « Ecoutes authentiques », affirment leurs contempteurs à Abidjan comme à Ouaga parmi lesquels le Premier ministre de la Transition, Yacouba Isaac Zida. « Faux, grossier montage », crient les intéressés, leurs avocats et leurs partisans. Il fallait donc recourir à des experts pour démêler cette affaire sur laquelle semble se baser l’essentiel de l’accusation. C’est dire si le rendez-vous d’hier était capital ; malheureusement les journalistes qui ont effectué le déplacement ont fait le pied de grue de 9h 00 à 13h 00 au tribunal militaire et sont retournés bredouilles dans leurs rédactions. En effet, les hommes de médias, n’ayant pas accès à la salle, ont d’abord été installés sur un banc dans la cour à leur arrivée. Deux heures plus tard, ils seront tout simplement sommés de vider les lieux. Aux environs de 11h 50, le général Djibrill Bassolé, de blanc vêtu, embarquait dans un panier à salade, direction la MACA. Quelques-uns de ses avocats, n’ayant pas voulu se prononcer, ont ensuite quitté les lieux à bord de leurs véhicules. Nos tentatives pour voir le commissaire du gouvernement furent également vaines.

C’était donc toujours le mystère et le silence qui entouraient ces fameuses écoutes. Ont-elles été finalement authentifiées ou non ? Le spécialiste a-t-il émis des doutes ou non ? En tout cas des sources proches de l’accusé que nous avons pu joindre disaient leur «satisfaction», ce qui laisse croire que les conclusions seraient favorables à l’incriminé. Y aurait-il donc eu beaucoup de bruit pour rien (ou pas grand-chose) au sujet de ces fameuses écoutes ? On le saura sans doute aujourd’hui ou dans les jours à venir, car les conseils de l’accusé devraient communiquer là-dessus.

Ebou Mireille Bayala