La Coordination nationale des syndicats des encadreurs pédagogiques de l’enseignement secondaire a tenu un sit-in, le 15 décembre 2016, devant les locaux du ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale. L’objectif de cette manifestation, selon les membres de la coordination, était de protester contre les « injustices » dont sont victimes les encadreurs pédagogiques.
C’est un Arouna Lankoandé très remonté que nous avons trouvé, le 15 décembre dernier, devant le ministère en charge de la Fonction publique. Coordonnateur national des syndicats des encadreurs pédagogiques, il y était accompagné de ses camarades, pour protester contre les « injustices » qu’ils disent subir. 2e du genre, ce sit-in des encadreurs pédagogiques, a fait savoir Arouna Lankoandé, se veut un avertissement aux autorités pour qu’elles se penchent enfin sur leur cas. « Sinon, d’ici un mois, si on ne trouve pas de solution à nos problèmes, le système sera bloqué », a-t-il prévenu. Déjà, a fait savoir la coordination, les encadreurs pédagogiques qui sont partie prenante de la préparation et de l’organisation des examens de fin d’année ont refusé de faire les examens certificatifs. « Nous avons refusé d’assister aux rencontres pour les choix des sujets du BEPC, du BAC, du CAP et du BEP. Sans nous, il n’y aura pas d’examens », a relevé Arouna Lankoandé. C’est pourquoi ils n’ont pas manqué, à travers cette manifestation, d’interpeller les autorités pour la satisfaction de leurs revendications. Revendications que les encadreurs pédagogiques jugent légitimes car, pour eux, il s’agit de les rétablir simplement dans leurs droits. Cela, selon le coordinateur, passe d’abord par la signature, par le ministre en charge de la Fonction publique, d’un décret de départ à la retraite, à 63 ans, des conseillers pédagogiques de l’enseignement secondaire. En effet, a-t-il ajouté, l’absence de ce décret met certains de leurs collègues dans des situations « inhumaines ». « Depuis 3 ans, ils sont sans salaire et sans pension. C’est inhumain et nous refusons de travailler tant que ces derniers ne sont pas rétablis dans leurs droits», a-t-il soutenu. En outre, pour la coordination, l’ensemble des encadreurs pédagogiques est victime du système, estimant que le reversement dans la loi 081 est inéquitable.
« Il n’a pas notre temps, mais il aura notre temps »
« On dirait que nous sommes les parias de l’Etat burkinabè », a-t-il lancé, remonté. Une situation qui, de son point de vue, ne se justifie pas d’autant plus que les encadreurs pédagogiques sont aussi des agents de l’Etat. Mais, comment cela a-t-il pu se produire ? « C’est à croire que l’on a affaire à des gens qui sont inaptes sur tous les plans. Ils se sont retrouvés à Koudougou pour bénéficier des indemnités pour leur session sans réfléchir », a déploré Arouna Lankoandé. Qu’à cela ne tienne, pour la coordination, il est temps de redresser la barre et de réparer tous les autres torts dont ils ont été victimes. Pour cela, a confié le coordinateur, les syndicats et le ministre en charge de l’Education nationale ont tenu une rencontre d’échanges qui n’a pas porté fruit. Aussi, a-t-il souligné, ce dernier leur a fait savoir que tous les problèmes ne pouvaient pas être résolus à son niveau et que certains relevaient du ministère en charge de la Fonction publique. « C’est d’ailleurs pourquoi, ce matin, nous sommes devant le ministère en charge de la Fonction publique », a souligné Arouna Lankoandé. Au ministre en charge de la Fonction publique, la coordination dit avoir adressé une lettre qui n’a pas eu de suite. « Il n’a pas notre temps, mais il aura notre temps », a renchéri le coordinateur sur ce point. Et d’insister que : « Nous les encadreurs pédagogiques, sommes en amont (Ndlr : préparation et organisation des examens). Si l’amont ne fournit pas d’eau, les digues en aval seront vides ». Avant de quitter les lieux, la Coordination nationale des syndicats des encadreurs pédagogiques de l’enseignement secondaire a remis une lettre d’information au ministre en charge de la Fonction publique, représenté par son directeur de cabinet, Allahidi Diallo.
Adama SIGUE