tout oppose. Car, pour Etienne Tshisékédi et ses camarades, il n’est pas question d’accorder la moindre seconde à Kabila qui, au soir du 19 décembre prochain, devrait faire valoir ses droits à la retraite. Alors que, pour la majorité, aucune sortie de crise ne peut être envisagée sans la prise en compte des conclusions du dialogue politique national qui prévoient l’organisation des élections en mars 2018. C’est, du reste, cet accord qui a permis au président Joseph Kabila de nommer Samy Badibanga comme Premier ministre de Transition, même si ce dernier est récusé par sa propre famille politique. En tout cas, il faudra compter sur le Saint Esprit pour espérer trouver une solution avant le 19 décembre prochain.
Kabila est allé trop loin pour reculer
Les religieux réussiront-ils à ramener la brebis égarée dans l’enclos ? On attend de voir. Seulement, tout porte à croire que Kabila ne sera prêt à accepter les recommandations des évêques que si celles-ci s’inscrivent en droite ligne des conclusions du dialogue politique. Il est allé trop loin pour reculer. Si fait que l’on se demande à quoi serviront les assises en cours quand on sait que l’Eglise catholique, on se rappelle, avait déjà refusé de cautionner le plan de Kabila qui fait feu de tout bois pour rester au pouvoir. Ce qu’il faut cependant regretter, c’est le silence coupable des chefs d’Etat de l’Union africaine (UA) qui voient venir le danger et qui préfèrent jouer les pompiers en venant aider à ramasser les cadavres, comme ce fut le cas lors des violences des 19 et 20 septembre derniers. Comment peut-il en être autrement quand on sait que le président Idriss Deby qui est le président en exercice de l’organisation continentale, n’est pas logé à meilleure enseigne que son homologue congolais en termes de démocratie? A cela s’ajoute le fait que tout autour de Kabila, règnent des dictateurs contre lesquels même la communauté internationale s’est montrée impuissante. Entre autres exemples, on peut citer Denis Sassou Nguesso et Pierre NKurunziza qui se sont fait réélire dans des circonstances chaotiques. Et ce n’est pas tout. Le président rwandais, Paul Kagamé, quant à lui, s’est ouvert un boulevard pour une présidence à vie en sautant le verrou limitatif du nombre de mandats présidentiels, se donnant ainsi la chance de demeurer au pouvoir jusqu’en 2034. C’est la preuve donc que la RDC n’est pas un cas isolé. Et le pouvoir congolais lui-même l’a révélé lorsqu’il accusait le Conseil de sécurité de l’ONU de se « montrer plus pointilleux envers la RDC », et non pas ses voisins.
B.O