La Coordination des Coalitions de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) de la ville de Ouagadougou, a animé une conférence de presse, le 8 décembre 2016, à la Bourse du travail. Face à la presse, elle a déroulé son programme de commémoration du 18e anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses compagnons d’infortune. La coordination a également saisi l’occasion pour dénoncer la « mainmise » du pouvoir actuel sur l’affaire Norbert Zongo et bien d’autres dossiers de crimes de sang et de crimes économiques.
« Quand le pouvoir veut, il peut. Mais s’il ne veut pas, rien ne se fera », tel est l’avis de Dominique Kouliga Yaméogo, membre de la CCVC. Des propos tenus le 8 décembre dernier, lors de la conférence de presse organisée par la CCVC à la Bourse du travail de Ouagadougou. Pour lui donc, si le dossier Norbert Zongo ne connaît toujours pas d’avancées significatives, 18 ans après son assassinat, cela est dû à un manque de volonté du pouvoir politique. D’abord, a rappelé la CCVC, c’est sous le régime de Blaise Compaoré que le journaliste Norbert Zongo a été assassiné pendant qu’il investiguait sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur du petit frère de l’ex-président Compaoré, François Compaoré. Depuis lors, l’affaire a connu plusieurs rebondissements et le dossier fut finalement classé sans suite. Rouvert sous la Transition, le dossier, pour la CCVC, n’a toujours pas évolué, malgré le départ de Blaise Compaoré du pouvoir. Et, de l’avis des membres de la CCVC, c’est parce que ceux qui ont pris le pouvoir à la suite de la Transition, ne veulent pas que la lumière soit faite sur cette affaire car, eux aussi, sont comptables de la gestion du régime Compaoré. D’ailleurs, pour la CCVC, plusieurs dossiers de crimes économiques et de sang sont mis en berne. « Le fait que plusieurs dossiers soient toujours en souffrance devant la Justice, tels ceux Norbert Zongo et de ses trois compagnons d’infortune, Flavien Nébié, Thomas Sankara, Dabo Boukary, Salifou Nébié, des martyrs de l’insurrection populaire ainsi que du coup d’Etat du 16 septembre, indique clairement la mainmise du MPP sur l’appareil judiciaire », a soutenu Dominique Kouliga Yaméogo. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, le peuple doit toujours rester mobilisé pour que justice soit rendue. Pour la commémoration de ce 18e anniversaire, la Coordination des CCVC de la ville de Ouagadougou entend, le 13 décembre prochain, à partir de 7h, se rassembler au cimetière de Gounghin pour le dépôt de gerbes de fleurs, le recueillement et l’hommage à Norbert Zongo et à ses compagnons. Le même jour à 9h, un rassemblement est prévu à la Place de la Nation pour une marche-meeting.
Adama SIGUE