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Paul Kaba Thiéba à propos des partenaires :" C’est l’expression de la crédibilité...."
Publié le vendredi 9 decembre 2016  |  Sidwaya
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© Ambassade par D.R
A quelques jours de l’ouverture de la conférence des partenaires du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), prévue à Paris les 7 et 8 décembre, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a fait le point de l’état d’avancement des préparatifs de cette importante rencontre dans la soirée du 4 décembre 2016 à Paris en France




A l’issue de la première journée de la conférence sur le PNDES qui a permis au Burkina Faso, d’enregistrer des engagements financiers d’un montant de plus de 8 000 milliards de F CFA, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a échangé avec la presse.

Sidwaya (S.) : Quels sont vos sentiments, à l’issue de cette première journée consacrée aux partenaires publics du Burkina Faso ?

Paul Kaba Thiéba (P. K . T.) : Nous sommes satisfaits, quant aux résultats auxquels nous avons abouti au terme de cette première journée. Satisfaction également au regard du taux de participation des partenaires techniques et financiers et des investisseurs privés. Lorsque nous venions ici, nous avons dit clairement que le besoin de financement s’élevait à 5 570 milliards de F CFA, ce qui fait moins de dix milliards de dollars. A l’issue de cette première journée durant laquelle les partenaires ont écouté la vision du gouvernement, les intentions de financement que nous avons recueillies, sont très satisfaisantes. Ces intentions s’élèvent à peu près à 8 552 milliards de F CFA, ce qui fait environ 14,25 milliards de dollars ou 12,7 milliards d’euros. Cette somme représente plus de 150% du besoin de financement. C’est au-delà de nos attentes. Je voudrais féliciter tous les ministres qui ont participé à cette réunion de travail, de même que nos partenaires. C’est une grande surprise que nos partenaires nous ont réservée. C’est l’expression de la crédibilité retrouvée du Burkina Faso. Il y a quelques années, en 2014, à la suite de l’insurrection populaire et du coup d’Etat malheureux que nous avons connus, le Burkina Faso était dans une situation difficile. Mais, le peuple burkinabè a montré sa capacité à rebondir, et à défendre la démocratie et la liberté. Aujourd’hui, les intentions de financement que nous avons recueillies, l’affluence des partenaires techniques et financiers à cette conférence, sont la reconnaissance de cette lutte de notre peuple. Ces intentions de financement marquent également le crédit retrouvé du Burkina Faso au sein de la communauté financière internationale et des bailleurs de fonds. C’est à l’honneur du président Roch Marc Christian Kaboré, du gouvernement et de tout le peuple burkinabè.

S. : Le besoin de financement du PNDES s’élevait à 5570 milliards de F CFA. Vous en avez eu plus de 8000. Qu’allez-vous faire avec le reste ?

P. K. T. : Pour vous préciser les choses, il faut dire que ce ne sont pas des décaissements. Aujourd’hui, ce sont des manifestations d’intentions. Ce sont des engagements que chaque partenaire technique et financier a pris. Le gouvernement est venu, il a présenté sa vision, sa politique et les réformes qu’il compte mettre en œuvre pour le PNDES. Ce plan a été jugé suffisamment crédible par les partenaires techniques et financiers. En contrepartie, ceux-ci se sont engagés à soutenir le Burkina Faso dans la mise en œuvre du Plan. Mais, ce n’est pas encore des signatures de chèques. Il va falloir que dans les semaines et les mois qui viennent, nous rencontrions nos partenaires techniques et financiers, pour essayer de préciser davantage les conditions de déblocage de ces fonds, de signature des contrats, la préparation des projets. Il reste beaucoup de travail à faire. Nous avons également mis en place un dispositif de suivi et d’évaluation du PNDES qui associe non seulement la société civile, les collectivités territoriales, toutes les forces vives du Burkina Faso, mais également les partenaires techniques et financiers qui nous accompagnent.

S. : Sous quelles formes se feront les décaissements ? Des dons ou des prêts ?

P. K. T. : Toutes les modalités de décaissement peuvent être comprises dans ces intentions de financement. Il y aura certainement des dons, des prêts concessionnels ou des prêts non concessionnels, mais les partenaires publics privés n’ont pas encore été comptabilisés dans le chiffre provisoire que nous avons donné. Nous allons ajuster le montant des intentions de financement demain (ndlr : jeudi 8 décembre 2016), à l’issue du forum consacré au secteur privé. Quand on parle de don aussi, il faut distinguer les appuis budgétaires des appuis projets. Toutes ces modalités de financement sont envisageables. Ce qui est important, c’est qu’elles contribuent toutes, au besoin de financement de notre économie.

S. : Vous avez parlé de ces 63,8% qui seront apportés par les Burkinabè eux-mêmes. Est-ce que vous allez revoir cet équilibre-là, compte tenu du succès engrangé aujourd’hui ?

P. K. T. : Ça, c’est l’expression d’une volonté politique, parce que nous tenons, en tant que Burkinabè, à avoir une maîtrise sur le niveau des investissements que nous allons financer. C’est pourquoi, nous estimons qu’il est important de donner l’exemple, de montrer à la communauté internationale, à nos partenaires techniques et financiers, que les Burkinabè sont déterminés à prendre leur destin en main. Personne ne va développer notre pays à notre place. Et ce n’est pas parce que nous aurons des ressources extérieures que nous allons renoncer à ce choix.
Il faut d’abord que le pays se mobilise pour rassembler ses ressources financières. Cela demande des sacrifices à toute la nation. Le PNDES est un projet national, patriotique, qui rassemble tous les Burkinabè dans leur diversité. L’enjeu, c’est la lutte contre la pauvreté, en mettant le pays sur un schéma de croissance durable, forte et inclusive.

S. : Avez-vous un agenda précis, à partir de maintenant, pour concrétiser les engagements ? D’autre part, à quel niveau de maturité sont les 83 projets inscrits dans le PNDES ?

P. K. T. : Les tables rondes pour le financement des plans nationaux se déroulent de cette façon-là. La première étape, c’est de réunir les partenaires techniques et financiers, de leur présenter les projets, de discuter avec eux et d’essayer de recueillir des intentions de financement. Il nous revient en tant que gouvernement, de nous approcher des partenaires techniques et financiers, pour mettre en œuvre les intentions de financement, à travers des accords, des conventions de financement, des partenariats publics privés… Donc, la balle est maintenant dans notre camp. C’est pour dire qu’il n’y a pas d’agenda précis. Cependant, je peux vous assurer que dès que nous retournerons à Ouagadougou, le gouvernement tout entier va s’organiser pour mobiliser et concrétiser toutes ces intentions de financement. En ce qui concerne la seconde préoccupation, il y a dans la matrice des projets structurants du PNDES, ceux qui sont déjà assortis d’études de faisabilité. Mais, il y a des projets que nous venons de concevoir, pour lesquels les études de faisabilité sont en cours. D’ailleurs, plusieurs partenaires ont indiqué qu’ils étaient prêts à mettre à notre disposition, des fonds spécifiquement, pour réaliser ces études de faisabilité le cas échéant.

Propos recueillis
à Paris par Moustapha SYLLA
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