La corporation de l’Association nationale des travailleurs déflatés (ANTD) de la Société de recherche et d’exploitation minière du Burkina (SOREMIB) a exigé, au cours d’une conférence de presse tenue le mercredi 7 décembre 2016 à Ouagadougou, vérité et justice au gouvernement burkinabè, sur la fermeture de la mine de Poura et le licenciement de ses employés.
Les travailleurs déflatés de la Société de recherche et d’exploitation minière du Burkina (SOREMIB) veulent connaître les « raisons profondes » qui ont prévalu l’arrêt des travaux de la mine d’or de Poura, depuis août 1999. Car, selon eux, le plan de redressement du personnel dû à l’écroulement de l’entrée principale de la mine et la baisse du prix de l’or à l’époque, ne sauraient justifier cet « assassinat ». « Ce sont des intérêts divers. Sinon, il n’y avait pas de raisons absolues » qui militaient à la fermeture de la mine, a expliqué le porte-voix des ex-employés de la SOREMIB, réunis au sein de l’Association nationale des travailleurs déflatés (ANTB), Mahamadi Savadogo. D’ailleurs, les délégués syndicaux et du personnel à l’annonce de l’arrêt de l’exploitation minière avaient suggéré le maintien en l’état, du matériel, en attendant un potentiel repreneur afin de pouvoir assurer les emplois des travailleurs. Et ce, d’autant plus que la mine contient toujours environ 15 tonnes d’or en réserve et est à mesure de fonctionner à nouveau. « Le projet n’était pas arrivé à terme », a précisé M. Savadogo. Au cours de sa conférence de presse, le mercredi 7 décembre 2016 à Ouagadougou, l’ANTB a reproché au ministère en charge des mines, son refus de collaborer avec la commission d’enquête parlementaire sur les titres miniers et la responsabilité sociale des entreprises minières, surtout sur le règlement du différend qui l’oppose à la SOREMIB. Selon Mahamadi Savadogo, la commission a été favorable à leur demande et s’est déplacée à Poura, pour recueillir les témoignages de leur section et de la population. « Un ministère du gouvernement post-insurrectionnel ne devait pas se comporter de la sorte », s’est-il indigné. La corporation SOREMIB de l’ANTD exige, aujourd’hui, la « satisfaction complète » de sa plateforme revendicative. Il s’agit de la réouverture de la mine de Poura, à l’indemnisation financière des 283 travailleurs compressés en août 1990, de 356 agents licenciés lors de la fermeture de la SOREMIB en 1999, et de leurs camarades de la Sahelian Golgfieds. « La plupart d’entre nous sont partis dans la misère la plus totale », a laissé entendre le porte-parole des ex-salariés de la SOREMIB. Conséquences de la déflation : paupérisation, chômage, dislocation des familles, non scolarisation des enfants et instabilité des ex-travailleurs. Dans tous les cas, Mahamadi Savadogo et ses collègues de Poura ne comptent pas baisser les bras. « Nous lançons un appel aux corporations ANTD (…) à fédérer nos efforts afin d’appuyer le comité de suivi de l’Assemblée nationale pour la mise en œuvre des recommandations issues de la Commission d’enquête parlementaire sur les titres miniers et la responsabilité sociale des entreprises minières », a émis M. Savadogo.
Djakaridia SIRIBIE Julienne ZI
(Stagiaire)