La conférence des partenaires du Burkina Faso pour le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES) s’est ouverte, hier mercredi 7 décembre 2016 à Paris, dans la capitale française. Au premier jour de la rencontre déjà, l’objectif de 5 800 milliards de F CFA à mobiliser auprès des partenaires, a été atteint à 150% (plus de 8 000 milliards de F CFA d’engagements.
Mercredi 7 décembre 2016, journée de folles émotions au Centre Etoile Saint-Honoré à Paris. En effet, c’est dans cette grande bâtisse au 8e arrondissement de la capitale française que le Burkina Faso a donné rendez-vous à ses partenaires pour les convaincre de financer son Plan national de développement économique et social (PNDES). L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la CEDEAO, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale, le gouvernement français, l’Agence française de développement (AFD), la Banque islamique de développement (BID), la BCEAO, l’ONU, l’Union européenne, etc. ont répondu présents à l’invitation des autorités burkinabè. Avant de lancer officiellement les travaux de la conférence, le président Roch Marc Christian Kaboré a invité les partenaires à renforcer leur appui financier à son pays, afin de sauvegarder la paix et la démocratie et assurer la mise en œuvre réussie du PNDES. Il a indiqué que ce référentiel de développement tire son essence de son programme quinquennal, et prend en compte la vision prospective « Burkina 2025 » : faire du Burkina Faso une nation solidaire, de progrès et de justice qui consolide son respect sur la scène internationale. « Ce plan est en phase avec les Objectifs de développement durable (ODD). Elle ambitionne de transformer structurellement l’économie burkinabè, pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d’emplois décents pour tous et induisant l’amélioration du bien-être social », a expliqué le chef de l’Etat burkinabè. Les arguments ont fait mouche. Dès le premier jour de cette rencontre de 48h, des engagements financiers ont été pris par les amis du Burkina Faso, à hauteur de 8 352 milliards de F CFA, alors que le pays attendait moins de 6 000 milliards de F CFA. Ces engagements, a précisé le Premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thiéba, n’incluent pas ceux qui seront annoncés par les investisseurs privés, ce jeudi 8 décembre. D’où la grande satisfaction qu’il a exprimée, soulignant, que les attentes de son gouvernement ont été « largement dépassées ».
Des conventions signées
Dans les différents discours, les représentants des institutions présentes à Paris, ont tous promis d’accompagner le Burkina Faso dans la mise en œuvre de son Plan national de développement économique et social. Le représentant de l’Union européenne, Neven Mimica, a dit adhérer pleinement aux objectifs du PNDES. Sur place, il a annoncé une aide de 800 millions d’euro, soit plus de 500 milliards de F CFA. « Il s’agit d’un appui budgétaire pour vous aider à mettre en œuvre votre plan », a-t-il précisé. Le vice-président de la Banque mondiale, Makhtar Diop, a salué pour sa part, le fait que plus de 60% du coût total du Plan seront supportés par les ressources du Burkina Faso. Quelques minutes après la cérémonie d’ouverture de la conférence, le Burkina Faso et trois de ses partenaires ont procédé à des signatures de conventions, portant sur une somme de plus de 200 milliards de F CFA. C’est d’abord le Grand-duché de Luxembourg, qui a décidé d’octroyer une subvention de 22,3 millions d’euros, soit 14,6 milliards de F CFA. Cette somme, de l’avis du ministre l’Economie, des Finances et du Développement, Hadizatou Rosine Sory/Coulibaly, permettra la couverture satellitaire d’une bonne partie du territoire burkinabè et de rendre disponible, la connexion haut débit. La deuxième convention a été paraphée entre le Burkina Faso et l’Agence française de développement (AFD), en présence du maire de Ouagadougou et de l’ambassadeur de France. Elle porte sur la 2e phase du Programme de développement durable de la ville de Ouagadougou (PDDO). Ce programme coûtera 80 millions d’euros, soit environ 53 milliards de F CFA. Enfin, l’Union européenne veut soutenir le Burkina Faso à travers deux conventions d’un coût total de 205 millions d’euros, soit 112 milliards de F CFA. Ces conventions portent respectivement sur le contrat de bonne gouvernance et de développement, et le Programme d’appui aux politiques sectorielles Eau et assainissement. Leur mise en œuvre s’étale sur la période 2017-2021.
Moustapha SYLLA
(Envoyé spécial à Paris)
Vu et entendu à Paris
*Une soixantaine de journalistes accrédités
Pour la couverture médiatique de la conférence sur le financement du PNDES dans la capitale française, une soixantaine d’organes de presse ont été accrédités par les organisateurs. Outre les journalistes venus du Burkina Faso, au nombre de sept, il y avait ceux envoyés par des médias occidentaux, tels RFI, TV5, Jeune Afrique… Les participants à la rencontre quant à eux, sont estimés à environ 750. Ils viennent du Burkina Faso (opérateurs économiques, membres du gouvernement, société civile…), des institutions financières régionales ou internationales, des fonds souverains, des Organisations non gouvernementales (ONG) nationales et internationales.
*2 minutes de vidéo avec Ban Ki Moon
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, fait partie de la dizaine d’intervenants à la cérémonie d’ouverture de la conférence des partenaires du Burkina Faso pour le financement du PNDES. Cependant, il n’était pas comme les autres, physiquement présent à Paris. C’est plutôt à l’aide d’un enregistrement vidéo, qu’il a plaidé pour que les bailleurs de fonds délient les cordons de la bourse pour soutenir les nombreux projets de développement présentés par les autorités burkinabè. « Le PNDES permettra de renforcer la démocratie et l’Etat de droit au Burkina Faso », a-t-il souligné dans son message.
*L’AFD souffle ses 75 bougies
Le mardi 6 décembre 2016, veille de la conférence sur le financement du PNDES du Burkina Faso, un événement important a réuni plusieurs chefs d’Etat, notamment le français, François Hollande, le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré et le Guinéen Alpha Condé. Il s’agit de la célébration des 75 ans d’existence de l’Agence française de développement (AFD). Malheureusement, les hommes des médias venus du Burkina Faso n’ont pas été autorisés à assister à cette fête. L’AFD, pour ceux qui ne le savent pas, est une institution financière publique qui met en œuvre la politique définie par le gouvernement français. Il agit pour combattre la pauvreté et favoriser le développement durable. Présente aussi bien en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient, en Amérique Latine, dans les Caraïbes et l’Outre-mer, cet établissement finance et accompagne des projets qui améliorent les conditions de vie des populations. Elle est l’héritière de la Caisse centrale de la France Libre, créée pendant la Seconde Guerre mondiale, par l’ordonnance de Charles de Gaulle du 2 décembre 1941 à Londres. Le rôle de la Caisse se limitait alors à celui d’un institut d’émission monétaire et du Trésor public.
Rassemblés à Paris par Moustapha SYLLA