Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, s’est entretenu, dimanche 4 décembre 2016 à Paris, avec une douzaine de membres de son gouvernement. Les échanges ont porté sur les préparatifs de la conférence sur le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES), prévue les 7 et 8 décembre dans la capitale française. A l’issue de la rencontre, M. Thiéba s’est dit optimiste quant à la réussite de l’événement.
«Nous venons de faire un point sur la préparation de la conférence. Tout semble indiquer que ce sera un grand succès. Nous croisons les doigts, mais, nous continuons à peaufiner notre organisation, à faire les derniers réglages. Les Burkinabè peuvent être confiants ». Tels sont les propos que le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a confiés aux journalistes, à l’issue de son entrevue avec des membres de son gouvernement, sur les préparatifs de la conférence sur le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES). La rencontre entre M. Thiéba et ses ministres s’est déroulée sans la presse, dimanche 4 décembre 2016 dans la soirée, à l’hôtel Saint-Raphaël, où le Premier ministre a déposé ses valises. C’est d’ailleurs le même jour que le gros lot des participants burkinabè à la conférence est arrivé à Paris. Il est composé d’une douzaine de membres du gouvernement, de techniciens des ministères concernés par les projets du PNDES, de représentants de l’Assemblée nationale, du secteur privé, de la société civile et de la presse nationale. Parmi les membres du gouvernement qui ont fait le déplacement de Paris, on peut citer, entre autres, Jean Martin Coulibaly de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Alpha Oumar Dissa de l’Energie, des Mines et des Carrières, Stéphane Sanou du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat. Rémis Fulgance Dandjinou de la Communication, Eric Bougouma des Infrastructures, Jacob Ouédraogo de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Ambroise Ouédraogo de l’Eau et de l’Assainissement et Smaïla Ouédraogo de la Santé.
En quête de 5 570 milliards de F CFA
En réunissant à Paris ses partenaires (bilatéraux, multilatéraux, institutions financières régionales et internationales, investisseurs privés nationaux et internationaux, fonds souverains…), le gouvernement burkinabè veut mobiliser des fonds à hauteur de 5 570,2 milliards de F CFA, soit 36,2% de l’enveloppe totale du PNDES, qui s’élève à 15 395,4 milliards de F CFA. Le reste du financement du Plan (63,8%) sera assuré par l’Etat lui-même. Au cours de la conférence, 83 projets vont être présentés aux partenaires. Leur concrétisation, selon la ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Hadizatou Rosine Coulibaly, permettra au Burkina Faso d’atteindre ses objectifs de développement sur la période 2016-2020. Parmi ces projets qui cherchent financement, on peut citer dans le domaine des infrastructures énergétiques, la construction de deux centrales thermiques d’une puissance cumulée de 265 mégawatts, ou encore le projet d’électrification des infrastructures scolaires et sanitaires, d’installation de pompes solaires en milieu rural et de lampadaires solaires à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Ces deux projets coûtent 265 milliards de F CFA pour le premier et 21 milliards 50 millions de F CFA pour le second. En ce qui concerne les infrastructures routières, de communication et d’habitat, sur un total de 14 projets, on peut retenir ceux relatifs aux travaux d’aménagement et de bitumage de 220 km de voiries urbaines dans 40 villes de 36 provinces du Burkina Faso (plus de 144 milliards de F CFA), et aux études, contrôle, travaux de construction et de bitumage de l’autoroute Ouagadougou-Yamoussoukro, section Ouagadougou-Koudougou (200 milliards de F CFA). En France, les départements de l’éducation, de la formation et de la santé « vendront » également leurs projets, au nombre de 24. Parmi ceux-ci, il y a la construction et l’équipement de 240 nouveaux Centres médicaux avec antennes chirurgicales (80 milliards de F CFA), la construction de bâtiments pédagogiques et d’amphithéâtres dans les universités (107 milliards de F CFA) et la construction de 13 lycées scientifiques dans les 13 régions (19 milliards de F CFA). Enfin, il est bon de savoir que le projet le plus cher concerne le domaine de la gouvernance économique, notamment le Programme immobilier de l’Etat et de ses démembrements. Son coût est de 926 milliards de F CFA. Le moins cher, quant à lui, est relatif à la mise en place d’une Centrale d’achat de médicaments vétérinaires (CAMVET). Il devra coûter 2 milliards 606 millions de F CFA.
Moustapha SYLLA