Plus de 600 jeunes Burkinabè ont étudié à Cuba grâce à des bourses offertes par ce pays. Alors que cette île pleure depuis vendredi la disparition de son leader, Fidel Castro, trois de ces Burkinabè livrent ici leur témoignage.
Emilienne Tirogo-Kyeogho, zootechnicienne
«Quand j’ai appris la nouvelle, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. J’ai ressenti la même émotion que j’avais au décès de Thomas Sankara. Fidel Castro est notre guide. Son esprit n’est pas mort. Ce que je que je suis, je le dois à Cuba. C’est grâce à ce pays et à son leader que nous avons pu bénéficier d’une bonne formation.»
Issiaka Kinda, technicien en économie générale
«C’est un véritable leader qui s’en va. Fidel Castro est issu d’une famille aisée financièrement. Mais il a consacré son temps pour ceux qui étaient dans la misère, non seulement dans son pays, mais dans le monde. Cuba a lutté pour la libération de l’Angola, de la Namibie. Ce pays et son leader ont aussi combattu l’apartheid en Afrique du Sud. Il a combattu l’impérialisme partout dans le monde. Il combattu pour le doit à la liberté d’expression, à l’alimentation, à la santé, à l’éducation. C’est ce que Thomas Sankara a voulu faire. Fidel n’est pas mort, il vit en nous. Des milliers de Fidel naitront dans le monde.»
Tiebo Fatin, ophtalmologue
«Il y a un grand sociologue à Cuba, en la personne de José Marti, qui a dit qu’un vrai homme doit être aux côtés tiebo-fatindes laissés pour compte. Fidel a accompli cet acte en donnant aux Cubains leur pleine dignité, en leur donnant des devoirs et des droits fondamentaux que prône aujourd’hui la société démocratique moderne : le droit à l’alimentation, à l’éducation, à la santé, à un logement décent. Pour cela, Fidel n’a pas attendu une déclaration de l’ONU pour le faire. Aujourd’hui, un Cubain ne se tracasse plus pour son logement, pour sa santé parce que les oins sont gratuits. Un enfant de Cuba fait l’ensemble de sa scolarité gratuitement. Les organisations internationales ont reconnu Cuba comme le pays où le droit à l’alimentation est respecté. Mieux, à l’université il a droit à une bourse dont le montant est fonction du pouvoir d’achat de ses parents. Le combat qu’il a entrepris est similaire à celui de notre président Thomas Sankara, dans le cadre de se mettre du côté des pauvres. C’est pour cela que nous, enfants de familles défavorisées ou orphelins, avons pu bénéficier de bourses pour aller étudier à Cuba. Même la presse internationale capitaliste, qui a tout fait pour présenter Fidel sous les traits d’un oppresseur, a changé de discours. Il n’y a pas plus libre que le peuple cubain. Il fait des assemblées pour élire ses dirigeants sur la base de leurs mérites, leur capacité de penser à la chose sociale, collective. Les cubains font des assemblées pour discuter des projets et programmes gouvernementaux. Aujourd’hui, nous sommes orphelins. Mais nous devons, nous pays du tiers-monde, nous inspirer de son exemple.»