Le 2e vice-président de l’Assemblée nationale, Lona Charles Ouattara, a présidé la séance plénière du vendredi 25 novembre 2016 à l’hémicycle. Au menu, une question d’actualité et des questions orales qui ont interpellé des membres du gouvernement à savoir, les ministres en charge de l’urbanisme, de l’eau, de la sécurité routière, du développement de l’économie numérique et de la culture.
L’ordre du jour de la plénière du vendredi 25 novembre 2016 à l’hémicycle, présidée par le 2e vice-président de l’Assemblée nationale, Lona Charles Ouattara, a été consacré à cinq questions : une d’actualité, deux sans débats et deux autres avec débats. Ces interrogations étaient relatives à l’opération de vente des parcelles viabilisées de la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR) ; aux maladies liées à l’alimentation, à l’eau, à l’assainissement et à l’insalubrité ; aux mesures prises par le gouvernement pour réduire les accidents de circulation. L’amélioration de la qualité des télécommunications au Burkina Faso et la situation du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) ont été également évoquées. Concernant la question de la vente des parcelles viabilisées de la SONATUR, le ministre en charge de l’urbanisme, Dieudonné Bonanet, a précisé que la politique du gouvernement en matière d’habitat vise à doter chaque Burkinabè d’un logement décent. C’est pourquoi, a-t-il souligné, le gouvernement a l’ambition de construire en cinq ans, c’est-à-dire d’ici à 2020, 40 000 logements sociaux, économiques et de haut standing sur toute l’étendue du territoire en guise de solution à ‘’l’échec’’ du programme de 10 000 logements sociaux en 8 ans avec 4500 construits. De son avis, les prix pratiqués par la SONATUR sont largement en deçà de ceux offerts sur le marché bien que la société ait obligation de rentabilité.
Les élus parlementaires ont exprimé deux préoccupations sur les maladies liées aux problèmes d’alimentation, d’eau, d’assainissement et d’insalubrité. La première a été relative au budget alloué au sous-secteur de l’eau et de l’assainissement pour améliorer le bien-être des populations. Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo, a souligné qu’un mauvais assainissement, une eau non potable et de mauvaise qualité, des mauvaises habitudes sont responsables de maladies qui touchent de nombreux enfants dans les pays en voie de développement. Le budget alloué en 2016 au sous-secteur de l’eau potable et de l’assainissement est de l’ordre de 30 milliards de F CFA pour la réalisation d’infrastructures. Selon le ministre Bonanet, ce budget va passer à 116 milliards de F CFA en 2017 pour permettre la réalisation d’un plus grand nombre d’ouvrages d’eau potable et d’assainissement.
Des mesures pour réduire les accidents de circulation
Cependant, la révision des programmes scolaires en vue d’y intégrer des modules relatifs à l’eau et à l’assainissement qui a constitué la deuxième préoccupation était d’une pertinence indiscutable, selon le ministre Ouédraogo. Elle va permettre de façonner l’individu, à son jeune âge, à travers des réflexes susceptibles d’influencer durablement ses comportements et ses habitudes.
Le ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Souleymane Soulama, a précisé que les accidents de circulations occasionnent de nombreuses pertes en vies humaines en rase campagne, soit 88% contre 12% en agglomération. Sur le plan réglementaire, a-t-il précisé, il y a le décret 2016-589 portant conditions d’ouverture et d’exploitation des établissements d’enseignement de la conduite des véhicules terrestres à moteur, le programme d’enseignement du code de la route et la grille d’évaluation des candidats au permis de conduire et l’arrêté interministériel n°2016 du 24 mai 2016 relatif à la limitation de vitesse et au temps des repos du conducteur routier ainsi qu’à l’interdiction du transport mixte. Selon lui, l’administration des transports, l’Office national de sécurité routière (ONASER) et le Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) sont en train de prendre des mesures pour faire appliquer la mesure. En outre, il est prévu la sensibilisation des transporteurs et des usagers et le renforcement des capacités des agents chargés du contrôle sur la route.
Quid de l’amélioration de la qualité des télécommunications au Burkina Faso ? Cette préoccupation a été suivie de débats qui ont permis à la partie gouvernementale d’apporter des éclaircissements. En effet, selon la ministre du Développement de l’Economie numérique et des Postes, Amina Sana /Congo, des projets structurants ont été mis en place pour améliorer la qualité du service à savoir, le développement des infrastructures avec par exemple le «Back Bône» national qui est un réseau dorsal en fibre optique de plus de 5000 km sur toute l’étendue du territoire, les Systèmes de liaison virtuelle (SYLVI) et intégré de guichet unique (SIGU). La ministre en charge de l’économie numérique a aussi rassuré les élus nationaux qu’une université virtuelle va être mise en place pour faciliter le suivi des cours par les étudiants. De même, il y a un projet dénommé ‘’Un étudiant, un ordinateur, une connexion’’.
Pour ce qui est des pistes de réflexion sur le FESPACO, le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Tahirou Barry, a relevé l’insuffisance du budget alloué à l’évènement, estimé à environ 500 millions chaque année, la faible culture du sponsoring et du mécénat et l’absence de salles bien équipées pour la projection des films. Malgré ces faiblesses, il convient de réfléchir au repositionnement du FESPACO, selon le ministre Barry. Pour lui, il est hors de question qu’on privatise le FESPACO, comme l’avait envisagé le député auteur de la question. «La privatisation risque de porter un coup dur au statut de service public et culturel du FESPACO», a-t-il justifié. Par ailleurs, il a souligné que la contribution de l’Union européenne d’un montant de 260 millions chaque année a pris fin en 2015.
Boukary BONKOUNGOU