Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Diplomatie
Article
Diplomatie

Décès de Fidel Castro: au Burkina, les Cubains font bloc autour de leur ambassadrice
Publié le dimanche 27 novembre 2016  |  FasoZine
L’ambassadrice
© Autre presse par DR
L’ambassadrice Ana Maria Chongo Torreblanca, au milieu.




Les Cubains vivant au Burkina Faso se sont retrouvés dans leur ambassade dans l’après-midi de ce samedi 26 novembre 2016 pour saluer la mémoire de leur leader, Fidèle Castro, décédé dans la nuit de vendredi.

Rassemblés à l’intérieur du bâtiment abritant leur ambassade, un groupe de Cubain a les yeux rivés sur un écran plat diffusant des images de la télévision cubaine. Ils suivent en silence un discours de Evo Morales, le président Bolivien, rendant hommage à l’homme qui aurait échappé à 638 tentatives d’assassinat et qui, ultime pied-de-nez à ses ennemis, est mort de sa belle mort à l’âge de 90 ans.

Peu à peu, les lieux se remplissent de Cubains, mais aussi d’amis de Cuba constitués d’anciens étudiants et stagiaires Burkinabè sur l’île. A 15h, ils se mettent debout et entonnent en chœur l’hymne national du pays. Ils écoutent ensuite un discours du «Lider maximo».

Puis vient le témoignage de l’ambassadrice de Cuba au Burkina Faso, Ana Maria Chongo Torreblanca. «Fidel est décédé. La nouvelle est tombée quand nous étions en train de dormir (il était 3h29 samedi au Burkina Faso, Ndlr)», commence-t-elle. «La perte d’un père est difficile, poursuit-elle, s’adressant au disparu. C’est le plus grand révolutionnaire du 20e siècle. Tu mérites la gloire. Cuba te pleure. Mais il t’est aussi reconnaissant d’avoir tenu pendant 90 ans. Commandante, nous allons t’aimer pour toujours, comme nous avons aimé cette révolution que tu as dédiée aux pauvres. Vive Fidel pour toujours!»

Le discours de la diplomate est suivi de celui de Tiebo Fatin, un ancien étudiant du Burkina Faso à Cuba. «Il y a un grand sociologue à Cuba, en la personne de José Marti, qui a dit qu’un vrai homme doit être aux côtés des laissés pour compte. Fidel a accompli cet acte en donnant aux Cubains leur pleine dignité, en leur donnant des devoirs et des droits fondamentaux que prône aujourd’hui la société démocratique moderne : le droit à l’alimentation, à l’éducation, à la santé, à un logement décent. Pour cela, Fidel n’a pas attendu une déclaration de l’ONU pour le faire», affirme M. Fatin.

Dans l’assistance, c’est le silence total. Aux premiers rangs du public, une Cubaine écrase discrètement une larme, tandis que Tiebo Fatin poursuit : «le combat qu’il a entrepris est similaire à celui de notre président Thomas Sankara, dans le cadre de se mettre du côté des pauvres. C’est pour cela que nous, enfants de familles défavorisées ou orphelins, avons pu bénéficier de bourses pour aller étudier à Cuba.»

Pour cet ancien étudiant burkinabè à Cuba, même la «presse internationale capitaliste», qui aurait tout fait pour «présenter Fidel sous les traits d’un oppresseur» a changé de discours. «Il n’y a pas plus libre que le peuple cubain. Il fait des assemblées pour élire ses dirigeants sur la base de leurs mérites, leur capacité de penser à la chose sociale, collective. Les cubains font des assemblées pour discuter des projets et programmes gouvernementaux», martèle-t-il avant de conclure : «Aujourd’hui, nous sommes orphelins. Mais nous devons, nous pays du tiers-monde, nous inspirer de son exemple.»

A noter qu’un deuil national a été décrété du 26 novembre au 4 décembre à Cuba. Un livre de condoléances est ouvert à l’ambassade de Ouagadougou.

DTS
Commentaires