Maroc export, en partenariat avec le centre de Commerce international (CCI) organise les 24 et 25 novembre 2016, à Marrakech, dans le royaume chérifien, la 11e conférence mondiale du réseau des Organismes de promotion du commerce(OPC). « Aller de l’avant : avenir de la promotion du commerce et des investissements » est le thème de la rencontre.
A peine les rideaux tombés sur la COP22, la ville marocaine Marrakech accueille la 11e conférence mondiale du réseau des Organismes de promotion du commerce (OPC), les 24 et 25 novembre 2016. Placée sous le très haut patronage du Roi Mohammed VI, la rencontre se tient sur le thème « Aller de l’avant : avenir de la promotion du commerce et des investissements ». Un rendez-vous organisé par l’agence Maroc Export en partenariat avec le Centre de commerce international (CCI). Plus 150 participants du réseau mondial des OPC et de l’investissement, dont 50 d’Afrique, prennent part à cette biennale. Pendant deux jours de travaux, ils vont échanger autour des meilleures stratégies pour relier les exportateurs à l’économie mondiale. L’objectif global est de permettre aux Petites et moyennes entreprises (PME) des pays respectifs d’accéder plus facilement à de nouveaux marchés et à développer plus d’affaires. En clair, il faut bien produire, mais l’idéal est de mieux vendre. Rencontre de partage, ils vont également s’appesantir sur les nouvelles tendances qui façonnent le paysage économique et social au sein duquel évoluent les OPC. A ce titre, la conférence va se focaliser sur les conséquences induites par les transformations numériques, les opportunités croissantes de commerce et d’investissement en Afrique et les nouveaux contours des chaînes de valeurs mondiales. A l’ouverture des travaux, le ministre marocain délégué auprès de celui de l’industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Mamoun Bouhdoud, a déclaré que la 11e conférence offre l’opportunité de débattre, une fois de plus, sur les questions portant sur l’ouverture des frontières et le libre échange. « C’est une chance que de pouvoir mettre en commun toutes les expériences des différents organismes dans le monde et essayer de créer un noyau africain important d’échanges de compétences, d’informations et de savoir-faire», a-t-il indiqué. Les défis environnementaux et les nouvelles tendances de promotion du commerce et des investissements, a-t-il dit, vont également être mis sur la table de discussions. « Non seulement, il faut tenir compte de la place de l’environnement dans la promotion du commerce, mais avoir à l’esprit que les échanges se feront différemment dans les années à venir. Ce sera beaucoup plus à travers des plates-formes dématérialisées qu’à travers des forums physiques », a précisé M. Boudhoud. L’autre défi, selon lui, est de renforcer davantage le lien entre l’investissement et l’export, car, a-t-il ajouté, derrière chaque exportateur, se trouve un investisseur. Pour lui, son pays, le Maroc, s’est déjà inscrit sur cette voie. « Les OPC doivent être de véritables bras armés des Etats dans la mise en œuvre des feuilles de route et de plans stratégiques en matière de promotion du commerce et de l’investissement », a laissé entendre Mamoun Boudhoud.
«Respect de l’environnement»
La directrice générale de Maroc Export, Zahra Maafiri, a soutenu que son pays est fier d’abriter pour la deuxième fois la conférence mondiale du réseau des OPC. Pour elle, ce rendez-vous doit permettre aux différents responsables d’envisager la place des PME dans le commerce mondial sous l’ère des « mégatendances ». «L’Afrique est appelée à entreprendre son intégration économique de manière réussie en prenant en compte les spécificités de chaque pays. Les pays africains doivent relever ensemble les difficultés pour être en phase avec les nouveaux standards internationaux qui impliquent le respect de l’environnement », a-t-elle souligné. Pour l’émergence du commerce africain sur le marché international dans un contexte de concurrence, les 30 pays africains présents à Marrakech doivent faire entendre leurs voix dans les nouvelles chaînes de valeur globale.
« L’Afrique est la nouvelle destination de l’émergence économique et des investissements mondiaux, grâce à la création de zones économiques fortes. Le Maroc, en tant que premier investisseur dans la région subsaharienne, veut se joindre aux autres pays du continent à ce rendez-vous pour dire qu’il faut accorder un traitement distingué à l’Afrique parce qu’elle renforce le commerce international », a relevé Mme Maafiri.
La directrice générale du CCI, Arancha Gonzalez, a évoqué la nécessité d’impliquer le monde académique dans la promotion du commerce et des investissements. Il faut aussi, selon elle, que la discrimination dont sont victimes les femmes dans le commerce cesse. « Intégrer plus de femmes dans le commerce apportera une plus-value dans le développement et la croissance. Il nous faut un commerce plus inclusif qui accorde une bonne place aux PME », a plaidé Mme Gonzalez. Et d’ajouter que la tenue de la réunion au Maroc est une reconnaissance pour le rôle qu’il joue dans le commerce international en mettant l’accent sur la compétitivité, la productivité et en attirant les investisseurs étrangers.
Elargissement de la bande passante
Face à la numérisation du commerce international, la seule solution pour l’Afrique, c’est d’être dans la marche par l’élargissement de la bande passante. Tel est le point de vue préconisé par le secrétaire général de la conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Dr Mukhisa Kituyi. A l’entendre, c’est dans cette perspective que le commerce peut être fluide et accessible à toutes les couches sociales. Et cela doit passer par la promotion de plates-formes favorables.
Le tout-nouveau directeur général de l’Agence pour la promotion des exportations (APEX) du Burkina Faso, Issa Benjamin Baguian a avancé que cette rencontre offre un cadre du « donner et du recevoir », d’autant plus que les expériences sont diverses. « Elle nous permet d’avoir un réseau solide qui favorise le travail des OPC dans l’encadrement des exportateurs sur les marchés de leurs choix. A ce rendez-vous, nous rencontrons également des partenaires techniques comme le CCI, basée à Genève en Suisse, la CNUCED et bien d’autres structures », a-t-il dit. De son avis, la conférence du réseau des OPC est l’occasion d’accompagner les autres pays lorsqu’ils désirent initier des expositions commerciales à l’extérieur.
Pour la première journée, les participants ont eu à examiner, entre autres, les mégatendances qui affectent le commerce et la promotion des investissements, les implications des OPCI dans la transformation numérique et les nouveaux canaux du E-commerce.
Karim BADOLO
(Depuis Marrakech)