Adama Ouédraogo, dit « Palm Beach », qui fait office de 3e larron dans la course pour la présidence de la Chambre de commerce, est sorti du bois hier. Jusque-là discret dans la presse, il a animé une conférence de presse pour présenter les grands axes de son programme et réagir aux récentes sorties médiatiques de ses deux challengeurs.
C’est dans l’un de ses hôtels qu’Adama Ouédraogo a convié les hommes de médias pour déclarer officiellement sa candidature à la présidence de la Chambre de commerce. Présenté comme étant très discret, il aura confirmé cette image tout au long de la conférence de presse qui a été principalement animée par son équipe de campagne. C’est une déclaration liminaire qui a été servie aux convives comme entrée. A sa lecture, on s’est vite rendu compte qu’elle était plus adressée aux 148 nouveaux membres consulaires qu’aux journalistes. «Palm Beach» en appelle à leur sens de discernement et les exhorte «à rester vigilants, à ne pas se laisser distraire par les appâts qui sont tendus, car ils (les élus) seront tôt ou tard victimes de leur mauvais choix». Puis vient l’heure des questions pour ceux qui trépignaient d’impatience. Face aux deux poids lourds, la bataille n’est-elle pas perdue d’avance pour le P-DG de Royal Beach ? «Nous n’avons pas peur. Nous sommes mêmes les favoris. C’est les autres qui ont peur, c’est pour ça, ils font du bruit», a été la réponse d’Ibrahim Ouédraogo dit Hakim, élu dans la sous-catégorie services de nettoyage, qui soutient Adama Ouédraogo. Pour lui, Mahamadi Savadogo n’aurait pas le quitus d’une centaine d’élus comme il l’avance. Son argumentaire est le même que celui du camp d’Apollinaire Compaoré qui a assuré que les participants à la présentation de «Kadhafi» le 17 novembre dernier étaient venu pour prendre part à une rencontre de la Chambre de commerce. Interpellé par un journaliste, «Palm Beach» va sortir finalement de son silence pour affirmer en mooré qu’ «on ne peut pas se chatouiller pour rire. Ce sont des paroles en l’air. La vérité se saura dans les urnes». Il confirme donc être confiant sur ses chances de l’emporter, mais se refuse à donner le nombre d’élus consulaires qui le soutiennent. « On ne veut pas communiquer. On va travailler de façon souterraine et voir ce que cela va donner ».
Concernant son programme, le candidat qui promet le changement veut «travailler pour les petits et les grands commerçants». Il compte, pour ce faire, «optimiser l’apport du secteur informel en structurant ses acteurs ; proposer à l’Etat l’allègement des conditions de passage du secteur informel au formel, la relecture du Code du travail ; renforcer le fonds de financement des PME, renforcer les cadres d’échanges entre l’Etat et les acteurs du secteur privé». Si ce programme ne séduit pas les élus consulaires le jour du vote, «Palm Beach», qui assure entretenir de bonnes relations avec ses concurrents, souhaite que le vainqueur puisse mener à bien sa mission pour le renouveau du secteur privé burkinabè.
Hugues Richard Sama
Brève présentation d’Adama Ouédraogo
Fils d’un commerçant, Adama Ouédraogo (58 ans) débute dans le commerce dès 1970 à Rood-Wooko (grand marché). Il élargit son activité en vendant du bétail, du tamarin et du haricot entre le Burkina et la Côte d’Ivoire au gré des opportunités qui s’offraient à lui. Il ouvre sa première grande boutique en 1982. Fort de sa réussite, il investit dans le secteur hôtelier en 1995, avec la construction de Palm Beach. Sa chaîne hôtelière sera agrandie avec Royal Beach en 2014. Adama Ouédraogo possède également des intérêts dans les transports et les hydrocarbures.
Source : La Direction de campagne