Le Mouvement des jeunes pour la paix (MJP), une Organisation de la société civile (OSC) burkinabè, a demandé mercredi la mise en accusation du député Alasane Sakandé et de Djézouma Sanon, tous deux membres du bureau politique du camp présidentiel, pour des propos tendant à affirmer que leur parti a planifié l’insurrection populaire d’octobre 2014.
«A ce sujet, nous avons adressé des plaintes à Mme le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou», a déclaré le président par intérim du MJP, Amadou Congo, au cours d’une conférence de presse à Ouagadougou, mercredi après-midi.
Le mouvement demande à Mme le procureur, la nécessité de la mise en accusation du député Alassane Sakandé, sur la base de ses affirmations selon lesquelles «la décision de lancer l’insurrection a été prise à notre bureau politique national du 25 octobre 2014 au CENASA (Centre national des arts du spectacle)».
Selon Mamadou Congo, ces propos ont été prononcés le 22 septembre 2016 à Léo, localité située à environ 200 kilomètres au Sud de Ouagadougou.
Quant à Djézouma Sanon, on lui reproche ses affirmations rapportées par la radios OMEGA où il aurait dit: «on a été souvent obligés de payer les gens pour qu’ils viennent marcher».
De l’avis des animateurs de la conférence de presse, ces propos témoignent de l’implication de leurs auteurs dans les évènements des 30 et 31 octobre 2014 «qui ont provoqué des infractions graves ayant occasionné des pertes en vies humaines, destruction des biens publics et privés, etc.».
«L’audition de ces deux personnes peut permettre à la justice de comprendre comment l’insurrection a été organisée pour qu’il y ait autant de morts, de vols, de pillages et d’incendies», a clamé Mamadou Congo.
Pour le président par intérim du MJP, «puisque l’insurrection qu’ils ont organisée et financée a dérapé, ils doivent assumer les responsabilités pénalement».
Il a reconnu que l’idée de l’insurrection était noble et a avoué y avoir participé «sans casser, ni piller, ni brûler».
L’insurrection populaire de fin octobre 2014 au Burkina Faso a été à la base de la chute de l’ex-président Blaise Compaoré, actuellement en exil à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Elle est survenue suite à la volonté de M. Compaoré de vouloir modifier la constitution du pays afin de se faire réelire comme chef de l’Etat, alors qu’il terminait son dernier mandat.
ALK/od/APA