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Relance des travaux du barrage de Samendéni: le gouvernement multiplie les efforts en vue de la mise en eau le 31 octobre 2017
Publié le mercredi 23 novembre 2016  |  Ministère
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© Primature par Mohamadou Gansonré
Visite du barrage de Samandéni par le Premier ministre
Samedi 20 juillet 2013. Bobo-Dioulasso. Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao est allé constater l`état d`avancement des travaux de construction du barrage de Samandéni




En octobre de l’année prochaine, il devrait être procédé à la mise en eau du barrage de Samendéni, situé à une vingtaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso. En chantier depuis 2011, ce barrage est considéré comme l’une des plus importantes infrastructures économiques du Burkina Faso, plus spécifiquement dans l’Ouest du pays. Il permettra la mise en place d’un lac artificiel d’une capacité de 1,5 milliard de m3 d’eau et la création d’une zone industrielle agroalimentaire, de même que l’aménagement de 21 000 hectares de périmètres en maîtrise totale d’eau repartis sur 17 sites. Nul doute que le Programme de développement intégré de la vallée de Samendéni (PDIS), permettra de booster la production agricole, en faisant de la région des Hauts-Bassins, le « grenier» du Burkina Faso.

La contribution du PDIS à la croissance économique du pays

Le PDIS, la structure porteuse de la construction du barrage hydro-agricole, entend au terme de ce projet ambitieux, répondre aux attentes des populations de la localité, tout en donnant un souffle économique au grand Ouest. Le barrage de Samendéni devra bénéficier aux populations de 15 communes relevant de 5 provinces de deux régions.

Avec 1,5 milliard de m3 d’eau, des périmètres irrigués, le barrage prévoit la production annuelle de 100 000 tonnes de riz, 150 000 tonnes d’autres céréales, et 300 000 tonnes de cultures maraîchères. Il est également attendu la production de 1 800 tonnes de viandes, 50 000 tonnes de fruits et légumes, 2 millions de litres de lait, et 1 100 tonnes de poissons, et 18 gigawatts/heure d’électricité. Sa mise en service contribuera à hauteur de 2% au PIB et 3% à la production nationale de céréales.

Initialement prévue en juin 2014, la mise en eau de ce barrage avait été reportée à juin 2016 puis finalement au 31 octobre 2017. Ces multiples reports sont liés aux difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du Plan de gestion environnementale et sociale (PGES), notamment le processus d’indemnisation et de relocalisation des populations de la zone de construction du barrage. L’aménagement des sites d’accueil des populations affectées a été effectué depuis 2010 pour la majorité des villages à délocaliser. Toutefois à ce jour, les travaux sont pour la plupart inachevés et/ou insuffisants pour permettre la réinstallation des populations dans des conditions de vie descentes. Les sites d’accueil aménagés dans les villages de Sikorola et Kokoro sont peu viabilisés et certains hameaux de cultures (Tountoun de Djifoloma et Tiôgô de Sadina) n’ont toujours pas eu un point de chute, alors que la mise en eau du barrage était annoncée pour juin 2016. Déjà, les habitants de la zone concernée, réunies au sein du Cadre de concertation des populations déplacées (CCDP), avaient déposé auprès du gouvernement en 2011, une plateforme revendicative en vingt points, dont la plupart tardait à trouver une solution.

Les initiatives du gouvernement en vue de la relance du projet
Le Conseil des ministres en sa séance du 8 avril 2016, avait instruit les ministres en charge du dossier de trouver des solutions afin de relancer le projet. Ces instructions portent, entre autres, sur le remplacement du coordonnateur du projet, l’organisation d’une concertation avec les populations affectées, et des audits organisationnels, institutionnels et financiers. C’est dans ce sens que le ministère de l’Eau et de l’ assainissement, en collaboration avec le ministère de l’Economie, des finances et du développement, a mis en place un groupe de travail pour examiner le mémorandum de revendication du Cadre de concertation des populations déplacées (CCPD). Les différentes négociations ont permis d’aboutir à des compromis. Sur les 20 points de revendication du CCPD, deux avaient déjà trouvé satisfaction. Il s’agit de l’examen des comptes communautaires et les paiements des indemnisations des villages de Sikorola et Kokoro. Les autres points ont fait l’objet d’un accord signé entre le Gouvernement et le CCPD. Ces points sont entre autres l’indemnisation des infrastructures individuelles, la réalisation des pistes de désenclavement de la zone du projet, la réalisation d’adductions d’eau potables simplifiées (AEPS) sur les sites d’accueil, la remise de document de propriété foncière, le dédommagement des tombes, l’octroi d’une aide à la construction, etc.

Les mesures d’accompagnement du gouvernement
En vue de la poursuite de la mise en œuvre du projet et la mise en eau du barrage fixé pour le 31 octobre 2017, le gouvernement a établi un chronogramme qui prévoit l’indemnisation directe des populations du 31 octobre 2016 au 30 avril 2017, la construction d’infrastructures sociales du 1er novembre au 30 avril 2016, la reprise et l’achèvement des travaux du barrage du 1er décembre 2016 au 31 octobre 2017, l’installation de la centrale hydroélectrique du 1er janvier au 31 mai 2017, la réception provisoire des travaux en octobre 2017, et la mise en eau du barrage à partir du 31 octobre 2017.

L’application des accords issus des négociations avec les populations déplacées entraine une incidence financière de 22 232 192 471 francs CFA comprenant 4 928 441 763 francs CFA d’investissements directs, notamment pour les infrastructures, et 17 303 750 707 francs CFA d’indemnisation pour le déplacement des populations. Quant aux appuis divers en intrants et matériels agricoles, ils sont à la charge du ministère de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques. Le rapport ayant été approuvé par le Conseil des ministres du 2 novembre 2016, la prochaine étape sera la cérémonie de remise officielle du protocole d’accord signé par les parties au Premier ministre. Ce qui marquera le début des indemnisations.

C’est donc soucieux des préoccupations des populations des huit mille (8 000) ménages issus de 17 villages concernés par la délocalisation que le gouvernement, à travers le ministère de l’Eau et de l’assainissement, s’est investi à redonner un nouveau souffle à ce projet qui permettra non seulement de créer des emplois mais aussi de lutter contre la pauvreté et l’exode rural.

Ministère de l’Eau et de l’assainissement
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