Le ministère de l’Eau et de l’Assainissement (MEA) a commémoré la XVIe Journée mondiale des toilettes (JMT), le 19 novembre 2016 à Koalaga, localité située à une vingtaine de kilomètres de Léo, chef-lieu de la province de la Sissili. Il s’est agi, à cette occasion, de sensibiliser les populations rurales à l’importance des toilettes et à un assainissement adéquat.
A l’instar des autres pays, le Burkina Faso a commémoré la Journée mondiale des toilettes (JMT) le 19 novembre 2016 sous le thème : « Accès universel aux services durables d’assainissement : l’engagement communautaire, gage de réussite ». Pour la XVIe édition, c’est le village de Koalaga, situé dans la province de la Sissili, qui a été choisi par les autorités gouvernementales pour accueillir la célébration des festivités. En effet, Koalaga est l’un des villages qui se sont illustrés positivement en matière d’assainissement et d’hygiène. Ce qui, d’une part, lui a valu le statut de village FDAL (Fin-Défécation-Air-Libre) et, d’autre part, a prévalu à sa désignation comme localité abritant la commémoration nationale de l’édition 2016 de la JMT.
Ainsi, autorités politiques et coutumières, représentants d’Organisme non gouvernemental (ONG) et d’institutions internationales, présents à cette cérémonie, ont unanimement exprimé la nécessité d’éradiquer le phénomène de la défécation à l’air libre au Burkina Faso. Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Ambroise Ouédraogo, a fait le constat de l’assainissement au Burkina Faso. « Le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural est passé de 0,8% en 2010 à 12% en 2015 et de 14 à 32% en milieu urbain. En dépit des efforts consentis, la pratique de la défécation à l’air libre demeure, avec son corollaire de maladies de pollution», s’est-il alarmé. La représentante-résidente du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), Anne Vincent, a présenté une situation peu reluisante de l’assainissement au niveau mondial. «Dans le monde, près de 2 milliards et demi de personnes n’ont toujours pas accès à des installations sanitaires de base. Chaque jour, 863 enfants meurent de diarrhées causées par un assainissement inadéquat et de l’eau insalubre», a-t-elle déploré.
Inciter les populations à se doter de latrines
Par ailleurs, Mme Vincent est parvenue à la conclusion selon laquelle le faible accès à l’assainissement au Burkina Faso n’est pas dû à un manque de moyens.
En effet, elle a déduit que l’assainissement n’est pas encore une priorité pour les ménages, d’où l’importance de mener des campagnes de sensibilisation des communautés pour leur faire comprendre l’importance de vivre dans un environnement sain et hygiénique. Et d’ajouter que l’assainissement est un droit humain fondamental. C’est pourquoi, selon elle, chaque être humain doit avoir accès, sans discrimination, à des équipements sanitaires qui soient hygiéniques et sans risques et qui préservent l’intimité et garantissent la dignité. Le ministre Ouédraogo a abondé dans le même sens, il est urgent pour les ménages de se doter d’infrastructures adéquates à même de garantir l’hygiène et l’assainissement car, a-t-il dit, le manque de toilettes a un impact négatif sur la santé publique. A cette édition de la JMT, les villages les plus méritants ont été récompensés.
Ainsi, du matériel d’entretien de latrines et des certificats de fin de défécation à l’air libre ont été remis aux représentants des villages déclarés FDAL. Ce geste se veut interpellateur, selon le maire de la commune de Léo, Abdoul Manane Nébié.
«Il s’agit, à travers ces dons, de motiver d’autres localités à mériter le statut de villages FDAL, c’est l’occasion pour moi d’inciter les populations de tous les villages à emboîter le pas des villages dits FDAL», a-t-il recommandé.
Joanny SOW