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Les hôpitaux publics de Ouagadougou paralysés par une grève des agents de santé
Publié le mardi 22 novembre 2016  |  Agence de Presse Africaine
Centre
© Autre presse par DR
Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO)




Les hôpitaux publics de Ouagadougou sont paralysés par la grève des personnels médicaux, a constaté APA mardi dans la capitale burkinabè, au premier jour de la grève de 72 heures lancée par le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) sur toute l’étendue du territoire national.

Au Centre hospitalier universitaire-Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), le plus grand hôpital du pays, plusieurs agents de santé n’ont pas rejoint leur service, a-t-on constaté, à la mi-journée.

Pour le Directeur général (DG) de cet hôpital, Dr. Robert Sangaré, «le mouvement est largement suivi et cela nous crée des soucis».

Il a illustré ses propos en relevant qu’à la mi-journée, il n’y avait que trois médecins qui sont présents au niveau de la maternité, soulignant que «cela est largement insuffisant au regard du nombre de patients qui attendent d’être pris en charge».

Moussa Yerbanga, accompagnateur d’un malade en ces lieux, se plaint.

«Ma femme est souffrante et je l’ai emmenée ici pour qu’elle reçoive des soins. Les choses trainent depuis notre arrivée parce que les médecins ne sont pas là aujourd’hui. L’on nous a fait savoir qu’ils sont en grève», a-t-il expliqué.

M. Yerbanga souhaite que la grève cesse pour que son épouse puisse avoir des soins, puis la guérison.
Dans le même hôpital et toujours à la maternité, Ami Ouédraogo semble avoir eu plus de chance car selon elle, sa fille, venue pour un accouchement a été accueillie et suivie par un personnel médical.

Si au CHU-YO, il y a un minimum de service assuré, cela ne semble pas être le cas au district sanitaire de Nongr-Maasom, encore appelé CMA (Centre médical avec antenne chirurgicale, Ndlr) de Kossodo, au Nord-Est de Ouagadougou.

Là, le service minimum est pratiquement inexistant. «La grève a été totale ici», a déclaré Dr Anata Soré, médecin chef du district sanitaire de Nongr-Maasom, aux environs de 12 heures 15 minutes.

«Depuis le matin, les malades n’ont pas reçu de soins. Nous avons été obligés d’évacuer certains patients vers d’autres centres», a-t-elle souligné, avant de poursuivre que le service minimum n’est pas respecté sauf au niveau de l’administration de l’hôpital.

Au Centre hospitalier universitaire-Pédiatrie Charles de Gaulle, par contre, un service minimum est assuré, bien que cela soit insignifiant, aux dires du premier responsable.

En effet, selon le DG du CHU-Pédiatrie, Dr. Malick Djébré, «compte tenu du fait que nous sommes un Centre hospitalier universitaire, il y a un dispositif qui intègre les internes, les stagiaires, le médecin titulaire, etc.». A l’entendre, c’est ce qui fait que le service minimum est assuré.

Cependant, Dr Djébré a déploré l’absence de quelques anesthésistes à cause de la grève. «Nous essayons de voir comment faire venir un certain nombre de ce personnel spécifique», a-t-il avoué.

Le personnel médical du Burkina Faso, à l’appel du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a entamé ce mardi, une grève de trois jours, sur toute l’étendue du territoire, avec comme particularité, «sans service minimum».

Dans son préavis de grève adressé au chef de l’Etat, le SYNTSHA dit ne pas être satisfait des réponses apportées par le gouvernement à ses préoccupations.

Les revendications du syndicat portent, entre autres, sur la prise en charge de la santé des travailleurs, les questions salariales et indemnitaires et l’application de la loi 081 relative aux fonctionnaires.

Le syndicat a aussi insisté sur l’arrêt des agressions perpétrées contre les agents de santé.

Le ministre de la Santé, Smaïla Ouédraogo, invité au journal télévisé de 13 heures de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB Télé), hier lundi, a exhorté les grévistes au dialogue et à la patience.


ALK/od/APA
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