La conférence inaugurale de la 11e édition du Forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques (FRSIT) s’est tenue, le samedi 19 novembre 2016, à Ouagadougou. Au cours de la rencontre, le communicateur Mamadou Batiené du ministère en charge de l’environnement a relevé la nécessité d’allier la recherche au processus d’adaptation aux effets des changements du climat.
Face au défi climatique, la recherche scientifique est aujourd’hui plus qu’un simple appoint. Elle est devenue incontournable pour permettre aux populations de mieux s’adapter au phénomène. Il s’agit là du point vue de Mamadou Batiené du Ministère de l’Environnement de l’économie verte et du changement climatique (MEECC) qui a animé, ce samedi 19 novembre 2016, la conférence inaugurale de la 11e édition du Forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques (FRSIT).
D’entrée, en se penchant sur le thème de sa communication, se rapportant à la problématique de l’adaptation et de la résilience au changement climatique, Mamadou Batiéné a relevé que la préoccupation est aujourd’hui mondiale.
Et bien qu’ils soient une résultante de l’évolution naturelle, les changements du climat, a-t-il expliqué, sont rendus critiques de nos jours du fait des activités économiques des hommes. Les inondations, la sécheresse, les cyclones, les vagues de chaleur, poursuit-il, sont consécutifs à cette péjoration du climat dont les éprouvés sont les pays du Sahel.
Des recommandations issues des conférences internationales, en l’occurrence la COP 21 de Paris et la COP 22 cette année à Marrakech, les participants ont convenu de travailler à réduire les émissions des gaz à effet de serre. Mais dans la longue lutte pour l’adaptation au phénomène, les chercheurs et les innovateurs ne doivent pas être en reste, a dit M. Batiené.
Jusqu’à présent, a souligné le conférencier, ils ont développé «de nouvelles technologies et des semences sélectionnées permettant aujourd’hui aux populations de bien s’adapter au changement climatique». A l’avenir aussi, leur concours sera sollicité, a-t-il ajouté, «pour trouver des solutions idoines afin d’assurer la survie de l’humanité sur la terre».
Bientôt, une académie sur l’économie verte
La seconde communication lors de la conférence du FRSIT 2016 a porté sur la problématique de la promotion de l’économie verte. Elle a été livrée par le directeur de la promotion en entreprenariat et des investissements verts, Becquet Polycarpe Bationo.
A l’occasion, il a annoncé parmi les perspectives de promotion nationale de l’économie verte, la tenue d’une Académie au mois de décembre 2016. «Cette académie sera un cadre d’échange et de partage d’expériences sur le sujet», a-t-il soutenu. Mais avant, Becquet Polycarpe Bationo a expliqué qu’il existe un triple enjeu (environnemental, économique et politique) à développer une économie verte, c’est-à-dire, une économie alliant l’environnement et le social.
En la matière, il a noté que réduire les agressions diverses sur l’environnement, il est impératif de promouvoir les bonnes pratiques dans les domaines énergétique, forestier, agropastoral ainsi que le transport, l’assainissement et la construction.
Sur le plan énergétique, par exemple, il a appelé à la vulgarisation des foyers améliorés, du biogaz et d’équipements fonctionnant à base d’énergies propres comme le solaire. Dans le domaine agricole, les pratiques classiques, caractérisées par l’usage d’engrais, de pesticides et autres produits polluant doit être limitée au profit d’une agriculture verte, a-t-il aussi relevé.
Qu’à cela ne tienne, M. Bationo a confié que le Burkina Faso s’est engagé, depuis 2010, dans une dynamique de promotion de l’économie verte. Dans la même optique, les autorités politiques actuelles, selon lui, ont décidé de faire de la question une priorité. Les signes forts, a-t-il cité sont, entre autres, l’érection de 2000 villages en éco-villages d’ici à 2020, selon le programme présidentiel, les objectifs des axes 1 et 3 du Programme national de développement économique et social (PNDES) et la nouvelle dénomination du ministère en charge de l’Environnement, devenu depuis janvier 2016 Ministère de l’environnement de l’économie verte et du changement climatique (MEECC).
Mamady ZANGO