Des représentants des administrations douanières des pays de l’Afrique occidentale, centrale et de Madagascar, bénéficient d’une formation approfondie sur le renseignement, du 21 au 25 novembre 2016, à Ouagadougou. Organisée par l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et la direction générale des douanes du Burkina, la session vise à doter d’outils afin de mutualiser les informations et lutter efficacement contre le trafic des espèces protégées.
La mutualisation des informations entre les douanes des différents pays de l’Afrique de l’Ouest, du Centre et de Madagascar va permettre de remporter plus de victoires dans la bataille que mènent ces pays contre le trafic d’espèces d’animaux et de plantes protégées ou en voie d’extinction. C’est forte de cette conviction que l’Organisation mondiale des douanes (OMD), en collaboration avec la direction générale des douanes du Burkina Faso, organise du 21 au 25 novembre 2016 à Ouagadougou, un atelier de formation approfondie sur le renseignement au profit des représentants des douanes des pays concernés. La formation s’inscrit dans le cadre du projet INAMA de l’OMD. Ce projet vise à renforcer la capacité des douanes d’Afrique occidentale et centrale dans la lutte contre la fraude des espèces protégées. Selon le chef de projet INAMA, Marco Foddi, par ailleurs facilitateur au cours de l’atelier, les participants auront droit, entre autres, à des modules sur les enquêtes et la planification des opérations de lutte contre la fraude. Il a précisé que l’atelier de Ouagadougou fait suite à une formation de base sur le renseignement tenue précédemment, du 19 au 23 octobre 2015 à Yaoundé, au Cameroun. Pour le directeur général adjoint des douanes du Burkina Faso, Casimir Sawadogo, aucun pays n’est épargné par les organisations criminelles qui cherchent à faire passer en contrebande les spécimens des espèces protégées par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
Douaniers, eaux et forêts, main dans la main
«D’ailleurs la région Afrique occidentale, centrale et Madagascar constitue de nos jours, une zone de destination privilégiée des trafiquants-pilleurs de ressources naturelles. Et dans le même temps, nous savons que le trafic des espèces protégées par le CITES constitue une menace à l’équilibre environnemental, culturel, politique et économique des pays d’Afrique de l’Ouest du Centre et de Madagascar », a précisé Casimir Sawadogo.
Il a salué cette initiative de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) de doter les participants, de techniques et de méthodes modernes adaptées au contexte environnemental de lutte contre les trafics illicites et particulièrement ceux liés à la CITES. La directrice de l’Ecole de formation régionale de Ouagadougou, Micheline Ilboudo/Diallo, a annoncé la participation des agents des Eaux et forêts à cette session de formation. «La CITES est avant tout un accord environnemental qui a recours à des mesures commerciales pour atteindre ses objectifs. C’’est pourquoi les agents des Eaux et forêts et douaniers doivent travailler de concert», a-t-elle expliqué. Elle a annoncé que l’Ecole nationale de douane du Burkina Faso, dans le cadre de la relecture de ses curricula, a inscrit le renseignement douanier parmi les nouveaux modules qui seront en vigueur à la rentré 2017. Elle a invité les participants burkinabè à la présente formation, à se tenir prêts à dispenser ce cours aux élèves douaniers afin qu’ils soient en phase avec l’évolution récente du commerce international.
INAMA signifie animaux sauvages dans le dialecte Bemba, un peuple de la Zambie. L’objectif du projet INAMA est le renforcement de la capacité des administrations douanières à lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages par le biais d’actions ciblées de renforcement des capacités et d’un appui apporté lors d’opérations de lutte contre la fraude.
Ses principaux domaines d’appui sont les suivants: les diagnostics organisationnels liés à la CITES, le renseignement et la lutte contre la fraude. D’une durée de 5 ans, INAMA est un projet financé par quatre bailleurs de fonds internationaux, à savoir la Suède, le département d’Etat des USA, le secrétariat de la convention CITES et la Coopération allemande (GIZ).
Nadège YE