L’ancien président français, Nicolas Sarkozy, 62 ans, s’est rendu à l’évidence, que son retour en politique n’est ni plus ni moins qu’un fiasco. Il a beau reprendre les rênes du parti républicain pour rebondir à la présidentielle de 2017, « Sarko » n’a pas brillé de mille feux. Son échec, le dimanche 20 novembre 2016, aux élections primaires de la Droite et du Centre, a brisé son rêve de conduire à nouveau le navire battant pavillon France. Eliminé dès le premier tour, l’ex-chef d’Etat ne défendra pas les couleurs de sa famille politique au futur scrutin présidentiel. Il ne sera pas de nouveau locataire du palais de l’Elysée, comme il le souhaitait de tous ses vœux. Le candidat républicain à la prochaine présidentielle sera soit le libéral François Fillon, vainqueur surprise du premier tour des primaires ou Alain Juppé, favori qui a un peu déçu. Duel au sommet donc entre deux anciens Premiers ministres qui n’ont pas toujours vu Sarkozy d’un bon œil. Les dés sont pipés pour l’ex-chef d’Etat, condamné à ruminer sa défaite jour et nuit. Il s’est heurté à un mur du refus. Les électeurs, qui ne croient pas à une mue de sa part, l’ont dézingué.
C’est incontestablement une douche froide pour ce politicien dans l’âme qui a du mal à prendre ses distances avec les arcanes du pouvoir. « Il est temps pour moi maintenant d’aborder une vie avec moins de passions publiques et plus de passions privées », a déclaré le grand perdant devant ses irréductibles partisans. Certes, « Sarko » a annoncé son retrait de la vie politique, après cette contreperformance, mais que vaut réellement sa parole. Avant la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy avait promis s’éclipser du monde politique, s’il échouait face à son challenger d’alors, l’actuel président François Hollande. Le candidat de la Droite, quelque peu plombé par sa politique bling-bling, ses ennuis conjugaux et ses scandales financiers, n’avait pas fait le poids. Pour autant, il n’a pas tenu promesse, en prenant congé de la scène politique. Sarkozy est apparu plus que jamais déterminé comme un boxeur refusant de jeter l’éponge sur le ring. Si bien que nombre d’observateurs ont du mal à accorder du crédit à sa nouvelle annonce. Va-t-il vraiment prendre sa retraite ? Devine qui peut. Il est évident que Sarkozy ne semble pas résister à la tentation politique, comme le prouve son passé pas très lointain. Soit ! Mais qu’il soit loin ou proche des milieux politiques, « Sarko » s’est battu à bien des égards pour son pays, et pour l’Europe qu’il croit être une communauté de force et de valeurs.
Ses multiples réformes, parfois polémiques, et son dynamisme à l’échelle diplomatique marqueront à jamais les esprits. Même si ses connivences avec les milieux d’affaires et sa folie de jet-setter ont, à n’en point douter, sapé son image d’homme d’Etat au service de l’Hexagone. Bref, « Sarko » a donné de son temps et de son activisme pour sa très chère patrie, avec les hauts et les bas qu’on connaît. Il devra donc laisser la place à d’autres compagnons en politique, qui ont tout aussi à apporter à la France. « Le vrai sens de la vie consiste à planter des arbres à l´ombre desquels l´on n´est pas forcément censé s´asseoir », dit-on. L’ancien président français peut toujours être utile à son pays, en apportant des conseils éclairés à ses successeurs ou en menant des actions citoyennes. Il s’emploie déjà à partager son expérience, en livrant des conférences en France et ailleurs dans le monde, et c’est salutaire. Une personnalité de sa trempe n’est jamais au garage.
Kader Patrick KARANTAO
karantaokader@gmail.com