Du 19 au 26 novembre 2016, se tient, à Ouagadougou, la 11e édition du Forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques (FRSIT). Le top départ de cet évènement visant à valoriser les résultats de la recherche et de l’innovation, menés au Burkina Faso ou par des chercheurs burkinabè travaillant à l’étranger, a été donné le 19 novembre 2016 par le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
Les effets du changement climatique sont devenus une menace planétaire. Conscients de cela, les acteurs de la recherche scientifique et des innovations technologiques ont décidé, à l’occasion de la 11e édition du FRSIT, de se pencher sur le thème « Adaptation et résilience au changement climatique pour un développement durable : place et rôle de la science, de la technologie et de l’innovation ». La cérémonie d’ouverture dudit évènement s’est tenue le 19 novembre dernier. Pour le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le thème de cette 11e édition du FRSIT est non seulement d’actualité, mais nous interpelle tous. Car, a-t-il justifié, les effets néfastes du dérèglement climatique touchent tous les domaines de la vie socio-économique et politique de nos Etats. « Le doute n’est plus permis, au regard de la récurrence des phénomènes climatiques extrêmes tels que les sécheresses, les inondations, les tsunamis, etc. Autant d’évènements et de sinistres qui affectent les différentes régions de notre planète. Les prévisions du Groupe international d’étude sur le climat (GIEC) ne sont guère reluisantes. Elles placent nos populations dans l’anxiété, car ne sachant pas de quoi demain sera fait », a-t-il soutenu. C’est pourquoi, pour le chef de l’Etat, la recherche et l’innovation doivent être le moteur du développement économique et technologique au Burkina. « Il faut orienter la recherche vers des objectifs de développement, renforcer le partenariat public-privé en matière de recherche et d’innovation, valoriser les résultats de la recherche et de l’innovation, et promouvoir la coopération internationale en la matière », a-t-il proposé. D’où, pour lui, l’impérieuse nécessité d’avoir un système d’innovation performant, qui intègre de façon cohérente et efficace les chercheurs, les populations, les opérateurs économiques, les agents de l’Etat, les décideurs politiques, les médias et la société civile. Mieux, il a invité les chercheurs et innovateurs à faire en sorte que, de par les résultats découlant de leurs multiples actions et activités, les changements climatiques ne soient plus perçus comme une fatalité, mais plutôt une opportunité pour induire un développement durable. Mais encore faut-il que les facteurs humains tels que la déforestation, les feux de forêt, l’émission de gaz à effet de serre, les changements climatiques constituant une menace certaine pour l’existence humaine, animale et végétale, puissent être éradiqués, a estimé le président du comité d’organisation, Pr Tanga Pierre Zoungrana.
Des innovations à cette 11e FRSIT
Cadre d’expression des chercheurs, le FRSIT se révèle, de l’avis du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Pr Filiga Michel Sawadogo, comme la résultante scientifique et de l’innovation au Burkina. Car, a-t-il poursuivi, cet évènement biennal institué depuis 1995 vise, entre autres, à faire la promotion de la recherche et des inventions technologiques endogènes, à exposer les innovations technologiques. De ce fait, en plus des activités classiques du forum que sont les ateliers scientifiques, les tables-rondes, les conférences publiques et les expositions scientifiques et technologiques, 7 espaces ont été conçus afin de rapprocher davantage la recherche et l’innovation, des populations. Il s’agit de l’espace programme-produits, espace B2B, espace élèves et lycéens, espace étudiants, espace documentation, espace association-innovateurs-inventaire, espace restauration. Cette nouvelle approche vise, selon le ministre Filiga Michel Sawadogo, entre autres, à promouvoir davantage les résultats de recherche, d’invention et d’innovation et à contribuer au développement de la culture scientifique et de l’innovation au pays des Hommes intègres.
Les exposants s’expriment
Le représentant du ministre de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique, parrain de la 11e édition du FRSIT, Rasmané Ouédraogo, a souhaité que les solutions qui seront proposées à l’issue de ce 11e FRSIT, puissent permettre au Burkina Faso de faire un bond qualitatif en matière d’anticipation et de réponse aux catastrophes naturelles liées aux changements climatiques. Pour sa part, la Directrice du FRSIT, Marie Térèse Arcens Somé, a souligné que l’innovation majeure est la participation des restauratrices qui, d’ailleurs, donneront plus de visibilité aux mets burkinabè. Après la cérémonie d’ouverture du FRSIT, les autorités ont visité des stands d’expositions sis au siège du FESPACO. Une occasion pour les exposants, d’expliquer leurs œuvres. Par exemple, Salif Guel, professeur d’agro-alimentaire au Lycée professionnel Guimbi Ouattara de Bobo-Dioulasso, est venu présenter une unité mobile de transformation des fruits. Cet appareil a pour but d’aider les producteurs agricoles disposant de vergers, à produire du jus. « L’unité est capable de produire entre 324 et 400 litres de jus par heure », a expliqué M. Guel. Tout comme lui, Franck Sanou, employé à l’unité de transformation du fonio Laafia basée à Bobo-Dioulasso, est venu présenter une unité de transformation du fonio. Cette unité est constituée, entre autres, d’une batteuse, d’une nettoyeuse de sable, d’un décortiqueur, et d’un séchoir.
Mamouda TANKOANO