Un an après, les fantômes des victimes innocentes hantent toujours le Radisson Blu et ceux qui ont échappé aux tueries vivent encore l’horreur et portent dans leur corps les stigmates de cette folle matinée du 20 novembre 2015 où deux terroristes ont pris en otage cet hôtel cinq étoiles situé dans le quartier huppé de Bamako. Au bout du carnage : 22 personnes dont deux assaillants sont tuées. Intervenant quelques mois après le massacre du restaurant La Terrasse, sise en plein centre-ville de la capitale malienne, cette nouvelle tragédie plongeait définitivement le Mali dans la psychose sécuritaire.
Douze mois sont passés depuis et si la vie semble avoir repris au Radisson Blu qui affiche complet, il faut désormais apprendre à vivre avec cette peur qui s’est installée d’autant plus durablement que les enquêtes piétinent.
En attendant que la lumière soit faite sur cette attaque, le personnel de l’hôtel malgré la hantise s’est remis à la tâche et la clientèle afflue, rassurée désormais par le système de sécurité qui a été revu et renforcé. En somme, une victoire contre les terroristes dont l’objectif est de semer la terreur et par ricochet de saper les activités économiques.
En frappant successivement La Terrasse et le Radisson Blu, les narco-djihadistes qui avaient fait main basse sur le Septentrion malien voulaient faire la preuve qu’ils pouvaient semer la mort au cœur du pays.
En fait, on a le sentiment que le drame du Radisson Blu a été une sorte de répétition sanglante avant la tournée de certaines capitales sous-régionales puisque moins de deux mois après, c’est le Splendid hôtel et le Cappuccino à Ouagadougou qui ont été la cible des terroristes. Ces fous d’Allah ont poursuivi leur ronde funeste à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire le 13 mars 2016.
Quand bien même ce ne serait pas les mêmes filiales du terrorisme international, c’est sans doute la preuve qu’au-delà du Mali où ils ont installé leur base, les prétendus djihadistes entendent faire main basse sur une bonne partie de la sous-région ouest-africaine et qu’acculés au Nord-Mali par la MINUSMA et les forces françaises de l’opération Barkhane, ils cherchent désespérément de nouvelles terres de repli. Le fait que le Sahel burkinabè subit des assauts répétés n’est pas un hasard. On ne sait pas si un jour on viendra à bout de la vermine mais une chose est sûre la contre-offensive ne peut être que commune.
Les Etats l’ont d’ailleurs si bien compris qu’il y a une mutualisation des ressources et des renseignements même si pour le citoyen lambda, les résultats ne sont pas tangibles et à la hauteur des attentes.
Le triste anniversaire du Radisson Blu intervient au moment où le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, rencontre à Paris certains de ses pairs africains dont Simon Compaoré pour échanger sur les préoccupations communes.
La Rédaction