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Arrondissement 4 de Ouagadougou : Concertations de haut niveau pour débusquer un «rebelle» de 21 ans dans l’ombre (1)
Publié le lundi 21 novembre 2016  |  L`Observateur Paalga




Le manque de cohésion dans le choix des maires est devenu une tradition depuis maintenant 21 ans à Ouagadougou. Mais le cas le plus illustratif de nos jours est celui de l’arrondissement 4 où le phénomène se cache dans l’ombre depuis 2006 et qui mélange aussi bien les dirigeants des partis politiques que leurs militants. Ce lundi 21 novembre 2016, une concertation est prévue dans la matinée dans les locaux du gouvernorat pour concilier les deux protagonistes afin de sauver Nongr-Maasom.


En rappel, c’est en 1995 lors de la mise en place des conseils municipaux que ce que d’aucuns avaient qualifié à l’époque «d’indiscipline» naîtra dans le parti au pouvoir, l’Organisation pour la Démocratie Populaire, Mouvement du Travail (ODP/MT), dans les arrondissements de Bogodogo et de Signoghin. En effet, des élus ont refusé de cautionner les candidats désignés par ce parti. Après des tractations, tous semblaient rentrer dans l’ordre jusqu’à la fin du mandat en 2000. Mais Tiga Pascal Ouédraogo va ombrager (2) Babou Jean-Pierre Ido, le candidat du parti, tandis que Zénabo Ouédraogo/Drabo surprenait Salifou Tiemtoré désigné également par le parti. Pour stopper ce mal, les docteurs du CDP ont sorti en 2006 de leur laboratoire situé sur l’Avenue Kwamé-N’Krumah, un remède dénommé «élections primaires» à l’interne avant le jour des votes. Mais cela n’a pas résolu le problème. Car l’arrondissement de Nongr-Maasom sera contaminé avec la détermination d’Anatole Bonkoungou à se présenter au poste de maire le jour des élections alors que les primaires donnaient Zakaria Sawadogo, vainqueur. Ce qui vaudra au premier cité, une sanction du parti pour indiscipline. Anatole, le persévérant va déposer ses bagages, dans la Fédération pour la Paix et le Progrès avec Blaise Compaoré (FEDAP/BC), l’autre compartiment de la maison de Blaise Compaoré, pour la reconquête des cœurs des patrons du parti. Chose faite en 2012 avec la présence de son nom en bonne place sur la liste des candidats CDP aux élections municipales du 21 décembre. Anatole est élu, mais le mode de désignation a changé dans son parti. En lieu et place des primaires, c’est les gourous du parti qui concoctent une liste avec Modeste Compaoré comme maire que les conseillers du CDP devaient valider le jour du vote. Issa Anatole Bonkoungou loin d’être satisfait, va encore une fois de plus surprendre Assimi Koanda et son bureau le 6 mars en arrachant le fauteuil des mains de Modeste avec 11 voix contre 9. C’est le début d’une bataille rangée entre 2 camps du même parti qui durera 6 mois jusqu’à la dissolution du conseil municipal le 27 novembre 2013. Cette fois, les portes du CDP et de la FEDAP/BC semblent définitivement fermées à Anatole Bonkoungou. A la reprise des élections le 23 février 2014, il se retourne vers un autre parti de la mouvance présidentielle, l’Organisation pour la démocratie et le travail (ODT), qui engrange 14 des 20 sièges. Avec cette majorité confortable, Bonkoungou prend la mairie haut la main et s’installe le jeudi 27 mars 2014 dans le fauteuil qu’il perdra à nouveau suite à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre de la même année. Elu député aux élections municipales du 30 novembre 2015, pour le compte du même parti, Bonkoungou ne renoncera cependant pas au fauteuil du maire. Avec 7 sièges sur 20 à l’issue des élections du 22 mai 2016, une alliance devrait lui garantir le poste de maire sans difficulté. Cependant, il n’arrivera pas à réunir les 11 voix nécessaires pour se faire élire, car les conseillers se sont divisés en deux groupes de dix chacun. Après trois tentatives infructueuses, Bonkoungou perd une voix au profit de son challenger, Sylemane Tapsoba, mais les votes n’auront pas lieu le 7 juillet 2016 comme prévu. Depuis lors, les populations de l’arrondissement 4 se demandent quel sort leur sera réservé. La rencontre de ce matin fait suite à une première qui a eu lieu le lundi 7 novembre dernier et qui vise à trouver une solution consensuelle et définitive. Il y va de l’intérêt de tous.



Emmanuel Ilboudo

Notes :

1 : Nongr-Maasom tire son nom du fait de la forêt et de la fraîcheur de la zone. Evitons donc d’installer une chaleur de 28° à l’ombre à Nongr-Maasom

2 : Tiga signifie arbre en langue mooré
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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