De passage à Genève, Aline Zongo, militante de la protection du patrimoine génétique africain, éclaire l'échec d'une expérience transgénique.
Le Burkina Faso avait accepté en 2008 d’être le cobaye de la multinationale Monsanto en Afrique de l’Ouest. Dès l’année suivante, ce petit pays, l’un des principaux producteurs de coton du continent, a presque entièrement remplacé sa fibre textile traditionnelle par les OGM de la firme étasunienne. Six ans après, c’est la débandade. Les trois sociétés cotonnières du pays annoncent, fin 2015, l’abandon des semences transgéniques en raison de leurs piètres performances. Mais le Burkina continue à soutenir des recherches sur le maïs et le niébé (haricot) OGM, s’inquiète Aline Zongo, représentante de la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (Copagen), implantée dans neuf pays d’Afrique de l’Ouest. Le Courrier a rencontrée la spécialiste burkinabè à l’occasion d’une conférence organisée par Swissaid à Genève.
Le coton transgénique semble avoir été une catastrophe pour les producteurs burkinabè...
Aline Zongo: Le coton BT avait été présenté aux Burkinabè comme une solution miracle aux attaques d’insectes contre les capsules de coton, ainsi qu’un prodige pour l’augmentation des rendements, l’amélioration des conditions de vie et la diminution de la pénibilité du travail. Il n’en a rien été. Dès la seconde récolte déjà, le coton transgénique s’est révélé de mauvaise qualité, avec une fibre plus courte et plus terne. Alors que le coton burkinabè était très bien placé sur les marchés mondiaux, il a perdu sa place.
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