421 parcelles mises en vente par la SONATUR, l’Agence nationale de promotion des TIC (ANPTIC) qui conçoit une plateforme en ligne pour recevoir les dossiers et enfin, une compagnie de téléphonie mobile, Airtel Burkina Faso SA, qui s’associe grâce à son porte-monnaie électronique, Airtel Money, pour permettre le règlement des frais de timbres. C’est là une belle coopération des secteurs public/privé ! C’était lors de la reprise des ventes de terrains de la SONATUR, il y a une semaine de cela.
Comment les souscripteurs apprécient-ils cette initiative? Qu’en est-il de la collaboration entre la société vendeuse de terres et Airtel Burkina Faso SA ? Nous avons rencontré les différents acteurs pour avoir des éclaircissements.
Une longue file de personnes qui s’étend du siège de la SONATUR à la base aérienne. Voilà ce qu’ont pu observer les usagers de l’avenue Kwame N’Krumah le 7 novembre dernier. Parfois dans les rangs depuis 3h du matin, des milliers de personnes se sont en effet bousculées pour déposer leurs dossiers en cette première journée de reprise de la vente des parcelles. Cette forte mobilisation a surpris tout le monde, à commencer par le premier responsable de la SONATUR. « Jamais on n’aurait pensé que l’opération que nous avions lancée allait susciter autant d’engouement », affirme le DG Obin Tapsoba que nous avons rencontré dans son bureau envahi par plusieurs plans d’aménagement de Ouaga 2000, le quartier objet de toutes les convoitises. Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme va lui aussi tomber des nues lorsqu’il vient s’enquérir du démarrage de la réception des dossiers ce jour-là. Face à cette situation et dans un bref délai, il fallait trouver une solution.
Tout de suite, l’option d’une souscription en ligne a germé et les équipes de la SONATUR s’y sont attelées. Résultat, trois jours après le début de l’opération, les souscriptions pouvaient désormais se faire en ligne au grand bonheur des potentiels souscripteurs. Il restait toutefois un détail à régler. « Ceux qui se sont alignés devaient accompagner leurs dossiers physiques de timbres de 500 F. Ce montant est reversé au Trésor. Pour être juste, il fallait que ceux qui s’inscrivent en ligne s’acquittent eux aussi de cette obligation, d’où la nécessité de trouver une solution de paiement », explique Obin Tapsoba. A l’en croire, il n’y a pas eu besoin d’une longue séance de brainstorming : « La première chose qui nous est venue à l’esprit, c’est Airtel Money », affirme le DG de la SONATUR qui confie même ne pas connaître d’autre solution de paiement via le téléphone.
Son ignorance est excusable car, selon les statistiques, le système de transfert électronique fourni par Airtel Burkina Faso SA est le leader sur le marché burkinabè. « L’essentiel pour nous était d’avoir une solution qui nous permette de désengorger la situation. Airtel nous a proposé une solution, on a regardé, et ça semblait être bien. Concernant les coûts, ce n’était pas énorme. Cela faisait 50F. Et entre payer 50 F et éviter de dormir ici, le choix est évident », se satisfait Obin Tapsoba, qui dresse un bilan rétrospectif très positif de ce partenariat avec le réseau des smartphones. Il n’y a pas que la SONATUR qui affiche une pleine satisfaction ; ses clients aussi. En effet, plus de 33 000 personnes ont utilisé Airtel Money pour régler le prix des timbres et valider ainsi leurs inscriptions en ligne.
« Mon compte a profité à 5 personnes»
Dramane Diallo, distributeur agréé d’Airtel Money est l’un d’entre eux. Pour la collaboration de choix qu’il a avec Airtel Burkina Faso SA, il a vite reçu la bonne nouvelle. Comme il était, lui aussi, désireux d’une parcelle, il a saisi cette opportunité qui lui épargne les longues files d’attente. « Avec cette nouvelle, les choses étaient devenues très faciles pour moi. Il m’a juste suffi d’allumer ma machine et comme j’ai une clef de connexion Airtel, j’ai souscrit et on m’a envoyé des codes pour solder mes frais de timbre par Airtel Money, ce qui était encore un jeu d’enfant », apprécie-t-il, avant de juger que le procédé est fiable.
Mahamadi Badini, comme beaucoup de jeunes Burkinabè, rêve de disposer d’une parcelle dans le quartier le plus huppé de la capitale. La souscription SONATUR était une occasion inespérée. Mais il a failli se résigner au regard du monde qu’il voyait chaque fois devant la SONATUR. Lorsqu’il a appris la souscription en ligne, de nouveau il a nourri de grands espoirs. « Les gens veillaient pour pouvoir souscrire et pour nous autres, c’était difficile parce qu’il fallait aller au boulot. Je loue l’initiative de la souscription en ligne », affirme-t-il. Par ailleurs, il informe qu’il a même permis à 5 personnes n’ayant pas de compte Airtel Money de s’inscrire en utilisant le sien. La dernière à se prononcer est une dame, Fabienne Poda. Elle embouche la même trompette que ses prédécesseurs. « Avec l’inscription en ligne, nous gagnons en temps et en énergie ». Dès qu’elle a reçu les codes qui lui permettaient de souscrire à partir de son compte Airtel Money, elle s’est vite exécutée et dans la soirée elle a reçu le numéro de son récépissé et la date du tirage au sort. « Airtel Money est vraiment une innovation qui nous profite beaucoup », apprécie-t-elle. D’une manière générale, le mobile banking qui prend de plus en plus de l’ampleur au Burkina est en train de montrer ses multiples utilités pour les entreprises publiques et privées.
Pour en savoir davantage, nous sommes rentrés en contact avec la société Airtel Burkina.
« Nous sommes ouverts à toute collaboration »
Dans le building qui abrite le siège de la société sur l’avenue général-Sangoulé-Lamizana à Ouagadougou, nous sommes reçus dans un des bureaux du 3e étage par un des commerciaux, Abdoul Aziz Tiemtoré. Avant toute chose, ce dernier tient à rappeler qu’Airtel Money n’est pas seulement un portefeuille qui permet le transfert de fonds entre particuliers. Il a bien d’autres avantages. « Ce service permet aux clients de payer les factures SONABEL et ONEA, d’effectuer des réabonnements CANAL+, ainsi que d’effectuer des paiements de biens et services », énumère-t-il. Le commercial nous explique ensuite comment s’est opérationnalisée la collaboration avec la SONATUR. « La société a créé un compte Airtel Money pour permettre aux souscripteurs de s’acquitter des droits de timbres après leur souscription en ligne sur le site web de la SONATUR. La procédure pour le client était assez simple, s’il dispose d’un compte Airtel Money, il devait saisir la syntaxe : 400*4*6*9720994*numéro de téléphone*500*code PIN#. Si le client n’a pas de compte, il pouvait en créer gratuitement dans nos points de vente avec une copie de son document d’identité (CNIB ou passeport).» Tirant lui aussi un bilan positif de cette expérience, il estime que d’autres structures gagneraient à intégrer le mobile banking dans le paiement de leurs prestations de services. « Les avantages sont multiples, sans être exhaustifs. On peut retenir que ce mode de paiement permet aux clients de l’entreprise de payer à distance directement avec leurs téléphones, ce qui est une opportunité de toucher les clients partout où ils se trouvent ; la sécurité des fonds, car on élimine les risques liés à la gestion de la liquidité. Egalement, il y a la traçabilité dans la mesure où Airtel Money fournit des outils de suivi via le téléphone ou le web et la réduction des coûts liés aux encaissements », explique Abdoul Aziz Tiemtoré. Déjà, il annonce que Airtel Burkina Faso SA n’attendra pas seulement que les entreprises fassent une demande. « Nous irons vers ces structures pour leur proposer cette solution innovante ». Le réseau des smartphones reste donc ouvert à toutes les collaborations pour un partenariat gagnant-gagnant grâce à « Mister money », la mascotte en costume rouge.
Kader Traoré
Akodia Ezékiel Ada
Hugues Richard Sama