L’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) entend tenir, du 27 au 29 janvier 2017, à Ouagadougou, son deuxième congrès ordinaire. C’est ce qu’a fait savoir le comité d’organisation dudit congrès, lors de sa rencontre avec la presse, le 17 novembre 2016, au siège du parti, à Ouagadougou. Cette rencontre a également été l’occasion pour les Hommes de médias de revenir sur le bilan des 11 mois de l’attelage MPP - UNIR/PS.
L’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), aux lendemains des élections couplées présidentielle et législatives de 2015, en s’alliant à la majorité, a décidé de faire chemin sur un sentier où on l’attendait le moins.
C’est, du moins, l’avis de certains observateurs de la scène politique nationale. « On ne s’imaginait pas que ceux qui ont combattu le pouvoir de Blaise Compaoré feraient chemin avec ceux qui « ont dîné avec le diable » », s’est empressée de dire l’opinion. Pourtant, aujourd’hui, c’est chose faite et mieux, l’UNIR/PS se « sent à l’aise » dans sa position. « On se sent très bien à l’aise aux côtés du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) », a déclaré Athanase Boudo, président du Comité d’organisation du 2 e congrès de l’UNIR/PS. Cela, pour plusieurs raisons. D’abord, a-t-il rappelé, à l’issue des élections couplées, l’Union pour le progrès et le changement (UPC), le MPP et même le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont tous défilé au siège de son parti pour une éventuelle alliance à l’Assemblée nationale. On se souvient, le MPP avait remporté les élections mais n’avait pas réussi à obtenir la majorité absolue au sein de l’hémicycle. L’UNIR/PS, avec ses 5 élus, avait donc l’avantage de faire changer la donne en s’alignant derrière le MPP. Autrement, à entendre Athanase Boudo, la situation serait difficilement gérable au sein de l’Assemblée avec notamment, le risque de la voir dissoudre par le président du Faso. « Etions-nous obligés d’en arriver là ? Cela était-il nécessaire avec tout ce qu’on a traversé ? », s’est-il demandé. Pour l’UNIR/PS, certainement pas car, la suite, on la connaît. En outre, pour les militants du parti, il y a des affinités entre plusieurs points fondamentaux de leur programme avec celui du MPP.
N’ayant donc pas eu le pouvoir et voulant toujours travailler, selon eux, pour l’atteinte de leurs objectifs, c’est- à-dire avancer avec le peuple, il était de bon ton que l’UNIR/PS soit auprès du parti que le peuple a choisi pour la gestion du pays. « C’est tout à fait justifié que nous soyons co-gérants avec le MPP », a lancé Athanase Boudo.
Mais, près d’une année après, quel bilan tirer de cette alliance ? A cette question, Athanase Boudo répondra : « Nous pensons que nous sommes en train de jouer un rôle indispensable à la stabilité du pays ».
Doit-on s’attendre à un changement à la tête de l’UNIR/PS ?
Le parti, a-t-il ajouté, continue de jouer son rôle et d’apporter sa contribution au développement du pays.
D’ailleurs, pour Athanase Boudo, le congrès qui se prépare entend d’une part, faire le point de la vie du parti aux côtés du MPP et d’autre part, se pencher sur la manière dont il pourrait contribuer encore plus efficacement à la gestion du pouvoir. « Le sankarisme à l’épreuve de sa participation à la gestion du pouvoir d’Etat », c’est, en effet, sous ce thème que se tiendra le congrès du 27 au 29 janvier 2017. « Ce sera un moment fort de critiques, d’autocritique et d’introspection avec pour objectif général de donner un nouvel élan au parti et de procéder à des débats dans les perspectives d’actions efficientes pour le développement social et économique du Burkina », a souligné le président du comité d’organisation. De façon spécifique, il s’agira, entre autres, d’analyser la participation du parti à la gouvernance de l’Etat, d’actualiser le programme alternatif du parti, de procéder à la relecture des textes du parti et de procéder au renouvellement des instances dirigeantes du parti. Cela dit, doit-on s’attendre à un changement à la tête de l’UNIR/PS ? Voici la réponse d’Athanase Boudo : « Le congrès est souverain. Toujours est-il que dans la vie d’un parti, tout le monde peut aspirer à sa gestion. Donc, pour qu’il y ait renouvellement, il faut qu’il y ait plusieurs candidatures en plus de celle du président. Aussi, on n’organise pas un congrès pour seulement changer quelqu’un mais donner une nouvelle dynamique au parti. On verra bien ! S’il y a des candidatures, on va les enregistrer et le congrès décidera ».
Adama SIGUE