L’organisation CAR (Conflict Armament Research), basée en Grande-Bretagne, rend ce mercredi 16 novembre son rapport sur les transferts d’armes transfrontaliers dans le Sahel. L’ONG a travaillé dans une dizaine de pays pour établir une cartographie des flux d’armements dans la zone et dévoile les sources d’approvisionnement des groupes armés et islamistes à travers l’Afrique du Nord et de l’Ouest.
Claudio Gramizzi est l’un des conseillers de l’Organisation. Dans le rapport d’une cinquantaine de pages auquel il a contribué, il lève un coin du voile sur les approvisionnements en armes de la RCA, avant et pendant la crise. Deux sources sont clairement identifiées : la Côte d’Ivoire, côte gouvernementale ; et le Soudan côté ex-rébellion Seleka. Sur le volume d’armes retrouvé, évalué, par l’ONG, près d’une Kalachnikov sur cinq provenait de Côte d’Ivoire, des armes détournées des arsenaux ivoiriens.
« C’est un fusil d’assaut sur cinq, si on regarde l’échantillon des fusils que l’on a pu inspecter physiquement en RCA. On a estimé qu’un 2012, par exemple le gouvernement centrafricain a passé commande auprès de quelques intermédiaires en Côte d’Ivoire pour obtenir des fusils. Dans la totalité des cas, il s’agit bien de flux d’armes, je dirais, illicites ou clandestins. On ne met nullement en cause une prétendue volonté du gouvernement de participer de transfert. Pour ce qui est du Soudan, je pense que la situation est quand même plus inquiétante, parce que lorsqu’il s’agit du Soudan, il s’agit bien d’une volonté très délibérée à un niveau relativement élevé de l’Etat soudanais et des services de sécurité soudanais à déstabiliser un peu les pays de la sous-région. On peut mentionner le Soudan du Sud ; on peut mentionner la RDC ; on peut mentionner également la RCA bien entendu ; la Libye. Et donc, c’est du matériel qui circule, je dirais, dans la région de manière assez régulière.
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