La 3e édition des « pingre kuni » (les trophées de la paix) a eu lieu, le vendredi 11 novembre 2016, à Ouagadougou. Au total, seize trophées ont été décernés à des personnalités pour leurs œuvres en faveur de la paix.
C’est sous le thème : « Unité nationale et cohésion sociale », que s’est tenue la 3e édition des trophées de la paix. Selon le promoteur des « pingre kuni », Théodore Bamogo, alias Bamos Théo, la paix est le socle de tout développement. Et d’ajouter que des hommes et des femmes épris de paix ont pu sauvegarder l’unité, raison qui explique la tenue de cette manifestation. « Ces trophées sont une manière de galvaniser ceux qui militent pour la promotion de la paix à continuer de changer le monde de par leur comportement positif », a-t-il expliqué. Pour Me Titenga Pacéré, patron de la cérémonie, le concept de paix est une réalité dont la quête couvre la planète et l’histoire des hommes. Pour cause, a-t-il affirmé, dans notre société, les civilisations se connaissent, se respectent et s’acceptent. « Jamais, nous n’avons jusque-là connu de guerre religieuse, ni ethnique », a-t-il relevé. Le monde d’aujourd’hui se retrouve fissuré, bafoué quant aux valeurs humaines, a déploré Me Pacéré. Pour le patriarche, « l’homme qui s’aime, aime son voisin ; c’est le refus de l’exclusion de l’autre, c’est l’affirmation de la fraternité universelle et le souci de l’esprit de partage ». Le Cheick Soufi Moaze Ouédraogo, l’un des récipiendaires, a embouché la même trompette en soutenant que le plus important, le plus sacré n’est pas la Basilique du Vatican, ni la Kaaba de La Mecque, mais l’être humain. « Si nous détruisons ces constructions, nos enfants pourraient les reconstruire ; alors que si nous détruisons ou tuons l’être humain, personne ne pourra le reconstruire ou le ressusciter », a-t-il clamé.
Des acteurs de la paix ont été récompensés...
C’est pourquoi il a appelé à la promotion de la paix, à la tolérance religieuse, à l’acceptation de l’autre et au rejet de la violence, car pour lui, il ne doit pas exister de guerre sainte, mais plutôt une paix sainte.
Ce sont au total huit trophées d’honneur et huit de mérite qui ont été décernés à des acteurs de la paix. Le jury, composé de quatre membres, a défini des critères pour la sélection des personnalités « pingre kuni ». Parmi ces critères, il fallait être un acteur confirmé dans la recherche et la promotion de la paix, avoir contribué à maintenir par ses activités, la cohésion et la paix, n’avoir pas suscité, soutenu ou posé des actes de nature à compromettre la paix et la cohésion sociale au Burkina. Ainsi, les trophées de mérite ont été décernés à Mgr Joachim Ouédraogo, évêque de Koudougou, à Aboubacar Sana, Imam de la grande mosquée de Ouagadougou, au pasteur Samuel Yaméogo et à Laetitia Rahmata Koudougou (pour avoir réussi à faire voter la loi sur les violences faites aux femmes et aux jeunes filles). Il en est de même pour Sa Majesté Naaba Saaga 1 de Issouka, Sa Majesté Albert Dayo, la confrérie Dozo et Idrissa Sawadogo dit Free man. Les trophées d’honneur ont été décernés également à Bruno Bambara, fondateur du groupe scolaire Guinkouma, à Hamado Dabré, DG du Service national pour le développement (SND), au Cheick Soufi Moaze Ouédraogo, à Léon Yébri, professeur à Paris Saint Denis en Côte d’Ivoire et à El hadj Aboubacar Zida dit Sidnaaba, PDG de Savane FM. Idem pour Salamata Sawadogo Ouédraogo, ex-directrice de l’ONG Paix à travers le développement, le mouvement ATD quart monde et Urbain Kouadio, fondateur de l’université Charles-Louis-de-Montesquieu en Côte d’Ivoire. Les bénéficiaires ont traduit leur reconnaissance et leur satisfaction aux organisateurs de l’événement et pour le choix porté sur leurs personnes. Pour eux, cette initiative traduit l’importance de la recherche permanente de la paix. A entendre Bruno Bambara, la soirée a été une invite à chacun de revoir son comportement envers son prochain. « Cette distinction est un ordre de mission, celle de propager la paix partout dans le monde, car tout ce que nous faisons ou disons n’a de la valeur que si cela contribue à rendre l’autre heureux », a renchéri Free man. Il a dédié son trophée aux colombes. Ces dernières, a-t-il dit, sont ces enfants innocents qui naissent à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) et ces femmes qui n’ont pas de quoi se protéger pendant leurs menstrues. Il a, par la suite, invité les uns et les autres à adopter la loi des 3 P, à savoir parler ensemble, prier ensemble quand il y a un problème et surtout se pardonner.
Chadia W. D ZONGO