La Direction générale de la coopération (DGCOOP) a lancé, le mardi 15 novembre 2016 à Ouagadougou, le Rapport sur la coopération au développement (RCD) 2015. Le cumul des apports des partenaires du Burkina Faso se chiffre à 650,75 milliards de F CFA.
La contribution des partenaires techniques et financiers au cours de l’année 2015 s’est accrue de 0,1% par rapport à 2014, portant le volume total de l’aide à 650,75 milliards de FCFA (1100, 34 millions de dollars US). Cette hausse est attribuée à la forte mobilisation des partenaires pour accompagner le gouvernement de la Transition dans l’organisation des élections couplées. C’est ce qui est ressorti du Rapport sur la coopération au développement (RCD) 2015 lancé le mardi 15 novembre 2016 à Ouagadougou. De ces contributions, la Banque mondiale vient en tête avec une enveloppe de plus de 121 milliards de FCFA (199, 35 millions de dollars US). Elle est suivie de l’Union européenne et du système des Nations unies avec respectivement 194,46 millions et 108, 61 millions de dollars US. Cet apport est constitué essentiellement de dons à 74,7%. La grande part est injectée dans des secteurs comme l’agriculture, l’eau potable et l’assainissement, la santé et l’éducation.
L’année 2015 a été marquée par la fin des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et l’adoption des Objectifs de développement durable (ODD). Le rapport s’est alors focalisé autour du thème : «Le financement des OMD au Burkina Faso : leçons apprises et recommandations pour une mise en œuvre efficace des ODD». Ainsi, on note que la mise en œuvre des OMD au Burkina Faso a permis d’enregistrer des avancées notables dans l’éducation, la lutte contre le VIH-SIDA et l’accès à l’eau potable. Cependant, déplore le document, de grands retards ont été notés dans les domaines comme la lutte contre la pauvreté et la faim (De 44,5% en 1994 à 40,1% en 2014), l’assainissement et la santé maternelle du fait de l’insuffisance de la mobilisation des ressources.
Le non-respect des engagements des PTF pointé du doigt
Le RCD 2015 révèle que les facteurs qui ont entravé la mobilisation des ressources sont, entre autres, les procédures des PTF et le non-respect de leurs engagements, les problèmes de gouvernance des finances publiques ainsi que la faible mobilisation des recettes intérieures pour accompagner la mise en œuvre des OMD.
Pour réussir les ODD, le rapport recommande aux PTF de respecter leurs engagements internationaux, de privilégier les appuis budgétaires et d’accompagner le Burkina Faso à améliorer la mobilisation des ressources propres par le renforcement des
capacités.
A ce sujet, le président de la Troïka des PTF, Cheick Kanté, par ailleurs représentant-résident de la Banque mondiale au Burkina Faso, a rassuré que les partenaires vont accroître leurs appuis car, a-t-il reconnu, des engagements de certains restent à honorer. Pour lui, le Plan national de développement économique et social (PNDES) va servir de référentiel aux bailleurs pour accompagner le Burkina Faso et réduire la pauvreté.
Au gouvernement, le RCD suggère, entre autres, de poursuivre la lutte contre la corruption, de prospecter de nouvelles sources de financement et de dynamiser le commerce international. La société civile et le secteur privé ont été invités à soutenir le gouvernement dans la mise en œuvre des actions de développement.
La représentante du ministre en charge des finances, Clarisse Ouoba/ Merindol, a salué la réalisation de ce rapport qui, selon elle, constitue un document de suivi de l’aide au développement. Pour elle, c’est un outil de transparence et de redevabilité qui permet d’orienter les PTF.
Adama SEDGO