Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a rencontré, le vendredi 11 novembre 2016, au siège de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan, le président de l’institution, Akinwumi Adésina pour un plaidoyer dans la mobilisation des fonds pour le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES). A l’issue de la rencontre, le chef du gouvernement a fait, à la presse, le point de sa rencontre avec les responsables de la BAD.
Le chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba, multiplie ses opérations de charme auprès des institutions financières en vue de la mobilisation des fonds pour le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES). Après le Fonds monétaire international (FMI) en début octobre à Washington, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba était, ce vendredi 11 novembre à Abidjan, au siège de la Banque africaine de développement (BAD). Accompagné des ministres en charge des finances, Rosine Coulibaly et des affaires étrangères, Alpha Barry, le Premier ministre a rencontré le président de la BAD, Akinwumi Adésina, pour inviter son institution à la table ronde des bailleurs de fonds sur le PNDES les 7 et 8 décembre prochains à Paris et surtout, solliciter directement son appui pour le financement de ce référentiel de développement. Face à la presse à l’issue de la rencontre, le chef du gouvernement a indiqué que les échanges ont été fraternels et pleins d’espoir. «Cette rencontre avec le président de la BAD nous a donné l’occasion d’expliquer le nouveau référentiel de développement de notre pays à savoir le PNDES et solliciter l’accompagnement de la BAD pour son financement. Nous nous sommes aperçu à travers les échanges qu’il y a une convergence de vue entre la BAD et le Burkina Faso en ce qui concerne la stratégie de développement», a indiqué Paul Kaba Thiéba. Pour lui, la question de l’énergie, des infrastructures, de l’agriculture, de la transformation des produits agricoles et de l’élevage, de l’emploi des jeunes, sont des points de convergence entre le PNDES et la politique de développement de la BAD. Le président de la BAD a une vision très forte en faveur des politiques axées sur ces points qui constituent la charpente du nouveau référentiel de développement du Burkina Faso, à entendre le chef du gouvernement. «S’agissant des engagements, nous pensons que le plaidoyer que nous avons fait a rencontré un écho très favorable de la part de la BAD qui s’est engagée à apporter un soutien fort à la politique du gouvernement burkinabè. Un soutien qui sera d’abord marqué par la présence de la BAD à la conférence des partenaires pour le financement du PNDES, mais également un engagement à soutenir des réformes structurelles que nous avons instituées ainsi que des réalisations prévues dans le cadre du PNDES», a soutenu Paul Kaba Thiéba. Il ajouté que la BAD a pris l’engagement d’apporter son soutien pour le financement de la question de l’énergie, de la modernisation de l’agriculture, de la transformation structurelle des produits agricoles et de l’élevage.
L’engagement de la BAD à soutenir le PNDES
Le président de la BAD, à entendre le chef du gouvernement, a promis aussi un soutien aux programmes en faveur des jeunes, à la réalisation des routes et aux différents pôles de croissance. «D’une manière générale, ce que je retiens est qu’il y a une convergence de vue sur les secteurs où il faut mettre l’accent pour le développement du pays et un engagement fort de la part de la BAD à nous aider à financer les réformes structurantes pour lever les obstacles au développement du pays», a affirmé Paul Kaba Thiéba. Combien concrètement le Burkina Faso est-il venu chercher auprès de la BAD ? A cette question, le premier ministre a indiqué que le plaidoPer auprès des partenaires du Burkina Faso a pour objectif de combler le gap pour le financement du PNDES. Pour lui, les investissements dans le cadre du plan s’élève à 8 700 milliards de FCFA pour les 5 ans et l’ambition du gouvernement est d’assurer le financement à 64% par ressources propres. Le gouvernement compte sur les partenaires du pays pour financer le gap de 36%. «Et la BAD s’est engagée à apporter un appui significatif pour financer ce gap. Pour le moment nous ne pouvons pas parler de chiffres concrets, mais nous avons reçu l’engagement et la détermination des responsables de la BAD à soutenir le Burkina Faso dans le financement du PNDES», a assuré le chef du gouvernement. Réagissant à une question sur l’apport de la diaspora au financement du PNDES, le Premier ministre a indiqué que la contribution de ces Burkinabè de l’extérieur est sollicitée et attendue par le gouvernement et pourra se faire par souscription sur les marchés financiers. Pour lui, au-delà du financement par ressources propres, le gouvernement dans la stratégie de mobilisation des fonds, privilégie d’abord les dons qui sont des contributions sans contrepartie. Ensuite le gouvernement entend mettre l’accent sur les financements concessionnels, des prêts à des taux faibles qui ne déstabilisent pas la politique économique et le cadre macroéconomique du pays. Il y a en outre, toujours selon l’explication du Premier ministre, le Partenariat public-privé (PPP) qui permet à des acteurs du privé comme les industriels de réaliser des investissements, de les exploiter et de les restituer à l’Etat. Si, à l’issue de toutes ces étapes, le gap n’est pas encore comblé, a affirmé Paul Kaba Thiéba, le gouvernement fera recours aux marchés financiers. «En ce moment, les Burkinabè de la diaspora pourront souscrire aux obligations sur ces marchés financiers. C’est une façon pour eux de financer l’économie nationale», a relevé le Premier ministre. D’une manière générale, le chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba, a tiré un bilan satisfaisant de sa rencontre avec le président de la BAD et a donné rendez-vous à cette institution en début décembre à Paris.
Lassané Osée OUEDRAOGO