La cérémonie d’installation du maire de l’arrondissement n°7 de la commune de Ouagadougou, qui était prévue pour le samedi 12 novembre 2016 à Bonheur-ville (secteur 31), n’a finalement pas eu lieu pour raison de sécurité. Seidou Compaoré, maire élu UPC, n’a pas bougé de son domicile. C’est Herman Wendlassida Ouilina, président du comité d’organisation, qui a expliqué à la presse et aux habitants le pourquoi de la situation confuse.
Au centre du grand rond-point de la Transition de Bonheur-Ville, des éléments chargés de l’organisation rangeaient les nombreuses chaises dans les véhicules. D’autres démontaient les bâches, les tentes et les carcasses métalliques de la tribune officielle qui était déjà installée. Des agents de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) se désaltéraient à l’ombre d’une tente juste à côté. Ils sécurisaient les lieux depuis la nuit passée. Tout autour de la place circulaire, des attroupements çà et là. Les riverains tendaient l’oreille et tentaient de glaner des explications sur la situation. Pourquoi la cérémonie annoncée n’aura pas lieu ? Selon Herman Wendlassida Ouilina, président du comité d’organisation de la cérémonie d’installation, il leur a été donné des consignes d’annuler la fête. «La veille, Simon Compaoré, ministre de l’Intérieur, a envoyé un message demandant de renoncer à l’organisation de la cérémonie parce qu’il possédait des informations sur des menaces et risques d’affrontements concernant la manifestation. Une délégation est allée ce matin chez le ministre, qui a confirmé et réitéré ses consignes d’annulation», expliquait-il.
Des interrogations sur l’identité des «saboteurs»
Mais qui pourraient être les éléments perturbateurs qui ne voulaient pas de la cérémonie ? Les questions sont restées sans réponses exhaustives, mais au milieu de chaque attroupement, des partisans du maire, Seidou Compaoré, gesticulaient en soupçonnant des conseillers rebelles du MPP de sabotage. Georges Ouédraogo, conseiller UPC, a expliqué que parmi les 18 élus seuls 4 du parti au pouvoir se positionnent en adversaires du nouveau maire. Certains des partisans de M. Compaoré qui s’exprimaient n’ignoraient pas ses antécédents avec la justice qui, selon eux, n’ont rien à voir avec ses capacités à diriger la municipalité. Des riverains déçus et remontés contre le ministre de l’Intérieur disaient qu’avec le dispositif sécuritaire qui était en place, Simon pouvait assurer la sécurité de la manifestation au lieu de donner l’ordre de l’annuler. Après tout, la cérémonie n’est qu’une formalité festive dont la nouvelle équipe peut bien se passer. Malgré le fait que la fête a été gâchée, l’essentiel est de s’atteler au travail et d’assurer la bonne gestion de l’arrondissement pour le grand bonheur de tous ses habitants.
Dieudonné Ouédraogo