L’épouse du Chef de l’Etat, Sika Kaboré, a parrainé le lancement du Lancet Series 2016 sur l’allaitement maternel, les 7 et 8 novembre 2016, à Ouagadougou. Cette activité a été co-organisé par l’ONG Alive and Thrive, l’UNICEF et le ministère de la santé.
«The Lancet », du nom de l’instrument chirurgical lancette en français, est une revue scientifique médicale britannique. Le 29 janvier 2016, elle a publié les résultats d’une recherche sur l’allaitement maternel. Cette étude a concerné 164 pays. Elle a été financée par la Fondation Bill et Melinda Gates. La restitution des conclusions de ce magazine a fait l’objet d’une réunion de haut niveau, les 7 et 8 novembre dernier, à Ouagadougou, une première en Afrique francophone. Les participants étaient du Burkina Faso, du Cameroun, du Sénégal, des Etats-Unis, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Bissau, du Tchad, des bureaux de l’OMS et de l’UNICEF. Selon l’un des auteurs du Lancet, Nemat Hajeebhoy de la Fondation Bill et Melinda Gates, les études ont prouvé que l’amélioration des pratiques d’allaitement maternel pourrait sauver environ 820 mille vies par an, soit 87% des enfants de moins de 6 ans. Il est ressorti aussi que près de la moitié de tous les épisodes de diarrhée et un tiers de toutes les infections respiratoires pourraient être prévenues, grâce à l’allaitement maternel dans les pays à revenu faible comme le Burkina Faso. « Il existe de plus en plus d’évidences sur l’importance de l’allaitement maternel dans la réduction de la prévalence de surpoids, de l’obésité et du diabète, une fois atteint l’âge adulte », a expliqué Nemat Hajeebhoy. Outre ces avantages du lait maternel, le Lancet a démontré clairement qu’il augmente les performances scolaires et le rendement de l’enfant à l’âge adulte. Les pays à revenu élevé perdent plus de 230 milliards de dollars annuellement dû aux faibles taux d’allaitement maternel, ceux à revenu faibles, perdent plus de 70 milliards par an, a révélé le Lancet. Elle a soutenu que le marketing à grande échelle des substituts du lait maternel par les groupes industriels, mine la bonne pratique de l’allaitement maternel. « Tous les nourrissons de moins de six mois devraient être allaités exclusivement, pourtant seulement 37% atteignent actuellement cet objectif. Alors, que l’objectif global est d’atteindre un taux d’allaitement exclusif chez les moins de six mois d’au moins 50% d’ici à 2025 », a-t-elle dit.
18 semaines de congé de maternité, selon l’OIT
Pour la mère, l’étude a listé des bénéfices. Ainsi, pour chaque année qu’une femme allaite, le risque de développer un cancer invasif du sein est réduit de 6%. L’allaitement maternel réduit également le risque de cancer de l’ovaire. Les taux actuels d’allaitement maternel préviennent presque 20.000 cas de décès dus au cancer du sein. La revue a par ailleurs dénoncé, le fait que les femmes n’aient pas le soutien dont elles ont besoin en matière d’allaitement. Cela s’explique par le fait de la limite ou de l’inexistence des politiques en matière de protection maternelle, une situation qui empêche de nombreuses femmes d’allaiter de façon optimale. « Les congés de maternité courts (six semaines) augmentent le risque de non allaitement ou du sevrage précoce de 400%. Moins d’un quart (23%) des pays atteignent ou surpassent la recommandation de l’Organisation internationale du travail qui préconise un minimum de 18 semaines de congés de maternité », a ajouté Nemat Hajeebhoy. Elle a soutenu que le marketing à grande échelle des substituts du lait maternel par les groupes industriels mine la bonne pratique de l’allaitement maternel. « Tous les nourrissons de moins de six mois devraient être allaités exclusivement, pourtant seulement 37% atteignent actuellement cet objectif. Alors que l’objectif global est d’atteindre un taux d’allaitement exclusif chez les moins de six mois d’au moins 50% d’ici à 2025 », a-t-elle dit. Pour l’épouse du chef de l’Etat, le Burkina Faso, contrairement à d’autres pays, se trouve sur une bonne voie en matière de promotion des bonnes pratiques d’allaitement maternel exclusif. C’est pourquoi, elle s’est réjouie de la tenue de cette rencontre de haut niveau dans la capitale burkinabè. Elle a exhorté les femmes, les hommes, les décideurs politiques…à investir davantage dans la santé de la mère et de l’enfant. Une opinion soutenue par l’ONG Alive and Thrive. Par la voix de son directeur-pays, Adama Thiombiano, l’ONG entend poursuivre son plaidoyer et ses activités de sensibilisation de masse dans l’ensemble des 13 régions du Burkina Faso. Il a, à cet effet, partagé avec l’ensemble des participants, les stratégies de Alive and Thrive pour faire passer son message auprès des populations et des décideurs politiques burkinabè. De son côté, la directrice de la nutrition du Burkina Faso, Bertine Ouaro, est revenu sur la politique mise en place par le ministère de la Santé pour promouvoir la santé de l’enfant à travers le plan stratégique de la nutrition. Elle a aussi souhaité le passage à l’échelle du système Alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE). La représentante-pays de l’UNICEF, Anne Vincent, quant à elle, a laissé entendre que son organisme soutiendra toutes les actions allant dans le sens de l’amélioration de la qualité de vie de l’enfant et du nourrisson.
Gaspard BAYALA