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Victoire de Donald Trump : des citoyens et hommes politiques burkinabè réagissent
Publié le jeudi 10 novembre 2016  |  Le Pays




Contre toute attente et contre tous les sondages, le candidat républicain Donald Trump a remporté l’élection présidentielle américaine avec 290 grands électeurs, contre 228 pour la candidate démocrate Hillary Clinton, devenant ainsi le 45e président du pays de l’Oncle Sam. Au Burkina, ils sont nombreux, les citoyens et hommes politiques qui ont suivi de près la campagne électorale américaine, qui a été émaillée plus ou moins de discours va-t-en-guerre. A travers ce micro-trottoir, nous avons recueilli les avis de quelques-uns sur la victoire de Donald Trump. Cependant, pour des raisons personnelles, toutes les femmes que nous avons contactées, ont refusé de se prononcer. Lisez !

Lassané Osé Ouédraogo, journaliste aux Editions Sidwaya

« Les Américains l’ont élu sur la base de toutes ses frasques »

« Personnellement, je ne suis pas surpris de l’élection de Donald Trump comme président des Etats-Unis d’Amérique. Cela, pour plusieurs raisons qui sont liées à l’histoire politique du pays de l’Oncle Sam. Premièrement, Donald Trump a été élu sur la base du fait qu’il est un homme et avait face à lui une femme. Du premier président américain jusqu’à Barack Obama qui vient de terminer son mandat, il n’y a jamais eu de président américain femme. Je ne veux pas dire que les Etats-Unis d’Amérique sont constitués
de sociétés phallocrates, mais les Américains ne sont peut-être pas encore prêts à accepter une femme à la tête de leur pays. Deuxièmement, le fait que Donald Tump soit républicain, a été un atout favorable non négligeable. Car, se référant à l’histoire politique récente des Etats-Unis d’Amérique, c’est très rare qu’un parti politique, que ce soit les Démocrates ou les Républicains, puisse passer successivement plus de 8 ans au pouvoir. Comme ce sont les Démocrates qui sont actuellement au pouvoir, c’était déjà un atout pour Trump. Le troisième atout est lié au fait que Donald Trump est un va-t-en-guerre. C’est très rare de voir les Américains voter pendant plus de deux mandats quelqu’un qui fait la promotion de la paix. Les Républicains sont des va-t-en-guerre et les Démocrates, des promoteurs de la paix. Quand Bush père, candidat républicain, a été élu, il a fait la promotion de la guerre, dont celle du Koweït. Après lui, le candidat démocrate Bill Clinton est venu pour faire la promotion de la paix. A sa suite, Bush fils, candidat républicain est venu et a fait la guerre à l’Irak et aux Talibans. Après lui, c’est encore un démocrate qui est venu, en la personne de Barack Obama. Celui-ci a, durant tout son mandat, fait aussi la promotion de la paix, notamment le rapprochement des USA avec Cuba et la signature de l’accord sur le nucléaire iranien. Il a même eu le Prix Nobel de la paix. Donc, les Américains n’étaient plus prêts à élire quelqu’un qui allait encore faire la promotion de la paix, mais quelqu’un qui va plutôt faire la promotion de la guerre, et Donal Trump en est le prototype. Ce dernier est fier de lui, arrogant et
agressif. Il l’a beaucoup démontré dans ses discours de campagne et les Américains l’ont élu sur la base de toutes ses frasques ».

Achille Tapsoba, président par intérim du CDP

« Les Américains ont voulu d’un président en qui ils reconnaissent une forte personnalité »

« C’est avec surprise que j’ai accueilli l’élection de Donald Trump à l’issue de sa compétition serrée avec Hillary Clinton. Malgré tout, c’est le choix du peuple américain. Ce peuple a des critères pour juger de l’opportunité d’élire tel candidat par rapport à un autre, pour gérer ses préoccupations majeures, aussi bien sur le plan national qu’international. De mon point de vue, ce qui a beaucoup pesé dans la balance, c’est bien le développement qu’il y a eu en dernière minute sur la candidate Hillary Clinton. Cela a beaucoup joué sur sa moralité et les Américains sont sensibles à la question de moralité des candidats. Aussi, face à une diversité internationale de plus en plus accrue entre les Etats-Unis d’Amérique et certaines puissances mondiales dont la Russie, les Américains ont voulu d’un président en qui ils reconnaissent une forte personnalité à même de contrebalancer le poids du président russe, Vladimir Poutine. Cela dit, c’est un paramètre qui a favorisé le candidat Trump par rapport à Hillary Clinton, qui est une femme bien affirmée et expérimentée politiquement ».

Séni Dabo, journaliste à aouaga.com

« Donal Trump n’était pas le plus attendu »

« Si nous nous référons aux différents pronostics qui ont été donnés, Donal Trump n’était pas le plus attendu. Ces pronostics ont donné Hillary Clinton comme grande favorite à ces élections américaines. Beaucoup la voyaient au Bureau ovale avant même les élections. Dans ce sens, il y a une surprise que ce soit celui qu’on attendait le moins. Mais comme c’est le choix des Américains, on ne peut que s’incliner. Est-ce que les Africains doivent attendre beaucoup de ce nouveau président ? A cette question, je dirai que les Africains ne doivent pas croire que ce sont les Etats-Unis d’Amérique ou l’Europe qui feront leur bonheur à leur place. Je crois qu’il ne faut pas attendre grand-chose de ce monsieur et même si c’était Hillary Clinton qui avait été élue, il ne fallait pas en attendre grand-chose non plus. Car, le président américain est d’abord élu pour résoudre les problèmes des Américains. Quand Barack Obama avait été élu en 2008, en Afrique, on avait exulté en disant que voilà quelqu’un qui va enfin résoudre les problèmes de ses frères. Mais il y a eu plus de déceptions que d’espoirs. Donc, ce n’est pas la peine d’attendre quelque chose du nouveau président américain. Si par extraordinaire, il arrive à faire quelque chose pour le continent africain, tant mieux, mais il ne faut pas d’emblée reposer ses espoirs sur le nouveau président américain ».

Ablassé Ouédraogo, président de « Le Faso Autrement »

« Nous osons espérer que la politique de coopération que Trump mènera, profitera à l’Afrique »

« L’élection de Donald Trump n’est pas pour moi une grande surprise, dans la mesure où il a écarté les autres candidats du parti républicain pour être retenu comme le candidat du parti. Les uns et les autres doivent oublier la peur qu’ils ont pu avoir à travers les messages et les comportements de Trump au cours de cette campagne qui a été une campagne assez violente. Aujourd’hui, il est devenu le président de tous les Américains comme il l’a dit et il présidera les Etats-Unis d’Amérique comme tel. Avec l’équipe dont il se dotera, nous sommes convaincu qu’il gouvernera de sorte à ce que le monde reste dans la paix, le progrès et le développement. Par rapport à l’Afrique en général et au Burkina en particulier, nous osons espérer que la politique de coopération que M. Trump mènera, sera profitable, en termes de consolidation de la paix et du progrès ».

Yacouba Belemviré, gestionnaire principal de l’entreprise de traitement et de valorisation des déchets plastiques

« C’est l’expression de la vraie démocratie»

«L’élection de Donald Trump ne m’a pas du tout surpris. C’est l’expression de la vraie démocratie. Car, après deux mandats des démocrates, c’est logique que les républicains reviennent à leur tour à la présidence. Aussi, vu le bilan des mandats de Barack Obama qui est d’ailleurs démocrate, il fallait s’attendre à ce résultat du scrutin présidentiel. Et les Américains voulaient l’alternance. Quand on écoute les Américains, on se rend compte qu’ils ne sont pas satisfaits de façon globale du bilan des mandats de Barack Obama. Donc, c’est logique que Donald Trump soit élu 45e président des Etas-Unis d’Amérique ».

Philippe Ouédraogo, président du PDS/Metba

« Toutes les prévisions étaient faites en faveur de Hillary Clinton »

« L’élection de Donald Trump a été une surprise, car toutes les prévisions étaient faites en faveur de Hillary Clinton. Mais les Américains ont choisi Trump qu’ils pensent pouvoir apporter des réponses à leurs préoccupations de l’heure. Sinon, pendant la campagne, Donald Trump a tenu des discours qui pouvaient remettre en cause la situation des Etats-Unis d’Amérique, notamment leurs rapports avec certains Etats. En réalité, c’est un homme politique et peut-être qu’il pourra apporter des réponses satisfaisantes par rapport aux nouveaux défis qui se présenteront aux Etats-Unis d’Amérique».

Bassirou Coulibaly, agent du Trésor

« Nous n’espérons pas grand-chose de ce monsieur »

« Donald Trump a été élu président, certes, mais va-t-il apporter quelque chose aux Etats-Unis d’Amérique ? Là est la question. Si l’on doit se baser sur ce qu’il a dit pendant la campagne, il n’est pas quelqu’un qui aime apparemment les Africains. En tout cas, je ne suis pas optimiste, mais nous les Africains, nous n’espérons pas grand-chose de ce monsieur. D’ailleurs, les Africains n’ont rien à attendre des Américains. Ils devraient se battre eux-mêmes au lieu de compter sur ces derniers, car ils n’ont pas eux-mêmes fini de résoudre leurs problèmes. Nous avons tous suivi l’élction de Trump, mais je ne fonde pas d’espoir sur ce monsieur ».

Michael Tougri, journaliste à la Télévision Canal 3

« Il y a bien longtemps qu’un président ou un parti a pu faire plus de deux mandats »

« L’élection de Donald Trump m’a vraiment surpris. Mais lorsqu’on essaye de fouiller à tête reposée dans l’histoire des Etats-Unis d’Amérique, il y a bien longtemps qu’un président ou un parti a pu faire plus de deux mandats. Ça a toujours été l’alternance, soit les Démocrates, ensuite les Républicains ou les Républicains ensuite les Démocrates. La géopolitique actuelle américaine a d’autres réalités. De nos jours, les citoyens américains aiment entendre les discours beaucoup plus corsés et apparemment, c’est ce que Donald Trump a su faire. Aussi, la politique de Barack Obama n’a pas été, dans l’ensemble, celle que les Américains attendaient (…). Trump parle de recadrage de la politique d’immigration des Etats-Unis d’Amérique et quoi qu’il dise, il ne pourra pas stopper cette immigration, sous peine de se faire balayer ».

Souleymane Ouédraogo, conducteur à l’ARCOP

« Avec Donald Trump, le compteur sera remis à zéro »

« Je suis très surpris de l’élection de Donal Trump comme président des USA. Hier (NDLR : 8 novembre), je n’ai pas dormi en voyant les tendances. Comme tout ce que Dieu fait est bon, nous allons patienter pour voir ce qu’il peut faire pour les Etats-Unis d’Amérique. Sinon, en toute honnêteté, je ne suis pas satisfait de la victoire de Donald Trump. J’aurais aimé que ce soit Hillary Clinton. Avec cette dernière, ce serait une continuité et en tant que démocrate, elle allait terminer les chantiers de Barack Obama. Mais avec Donald Trump, le compteur sera remis à zéro ».

Propos recueillis par Mamouda TANKOANO
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