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Victoire de Donald Trump: le monde va-t-il s’effondrer ?
Publié le jeudi 10 novembre 2016  |  Le Pays




Décidément, l’Amérique ne finira jamais de surprendre le monde. En effet, après avoir déroulé, il y a de cela 8 ans, le tapis rouge à un « negro », voici qu’elle vient de jeter son dévolu sur un véritable outsider pour occuper, pendant au moins 4 ans, la célébrissime « Maison Blanche ». Avant eux, c’étaient un simple planteur de cacahuètes, Jimmy Carter, puis un cow-boy, Ronald Reagan, qui avait eu cet honneur. On peut en déduire que l’électorat américain ne peut pas être programmé comme une machine et que les sondages n’engagent que ceux qui y croient. En tout cas, avec la victoire de Donald Trump, l’on peut se demander si cela ne va pas sonner le glas des instituts de sondage, pas seulement aux Etats-Unis, mais partout dans le monde. Car, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’élection de celui que bien des gens percevaient jusqu’à la veille du 8 novembre, comme un goujat, s’apparente à un véritable pied de nez à tous les instituts de sondage qui se sont intéressés à la présidentielle américaine. Tous ont vu rouge avec la victoire de Trump. Et c’est là où réside tout le charme de la démocratie américaine. Elle est insondable. Seule compte la volonté des Américains. Le suffrage du peuple a, dans ce pays, tout son sens.

Donald Trump fait peur sur tous les continents

Ce qui est loin d’être le cas sous nos tropiques, où dans bien des pays, les élections riment avec la triche, parfois à ciel ouvert, et la manipulation éhontée des résultats à l’effet de permettre aux satrapes d’assouvir leur soif, malheureusement insatiable, du pouvoir. Le peuple souverain d’Amérique donc a fait son choix. Et ce serait lui faire injure que de lui dire qu’il s’est trompé. Néanmoins, l’on peut se permettre de dire que Donald Trump fait peur sur tous les continents. Les uns n’ont pas eu besoin de porter des gants pour le signifier. Les autres, pour des raisons de convenance diplomatique, sont tenus de jouer à l’hypocrisie. Ce sentiment de frayeur est légitime au regard des considérations suivantes. La première est qu’au nom de la lutte contre le terrorisme, l’homme pourrait être tenté de pactiser avec le diable. Et le diable ici, c’est l’ensemble des hommes forts qui écument le monde et qui s’abritent derrière la lutte contre les « barbus » pour étouffer la démocratie dans leurs pays respectifs. D’ailleurs, l’on peut dire que cette inquiétude n’est pas une hypothèse, puisque Donald Trump n’a eu aucun complexe à afficher sa sympathie pour le Tsar russe, Vladimir Poutine, qu’il présente comme un champion de la croisade contre les djihadistes. Par ricochet, cette sympathie ne manquera pas de profiter à des sanguinaires comme le président syrien, Bachar Al Assad. De ce fait, l’on peut craindre que la tasse de thé du nouveau président américain, ne soit pas la défense et la promotion de la démocratie dans le monde. La confrérie des dictateurs d’Afrique et d’ailleurs est en droit de tuer le veau gras, pour souhaiter la bienvenue à Trump et fêter la défaite de la candidate soutenue à bout de bras par celui qui avait eu l’outrecuidance de marteler que « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes ». La deuxième considération qui peut amener à avoir peur du choix des Américains, est liée aux discours xénophobes voire racistes de l’homme pendant la campagne. En effet, on se rappelle que Donald Trump n’avait pas craint à cette période de stigmatiser les musulmans, les Mexicains et autres Asiatiques.

La panique s’est installée sur toutes les places boursières

Et la liste, dans sa tête, pourrait s’étendre à d’autres communautés. De ce point de vue, l’on peut estimer qu’il a libéré et légitimé la parole raciste. Il est en phase, de ce fait, avec tous les partis d’extrême droite, à la limite fascisants et outrancièrement racistes qui, aujourd’hui, en Europe, sont en passe de ravir l’espace public. Et tous ceux qui gardent encore en mémoire le passé raciste et tragique de l’Amérique en rapport avec les excès du Ku Klux Klan, ne peuvent que trembler de peur. Ils doivent d’autant plus le faire que les Noirs Américains subissent encore aujourd’hui des actes racistes de la part de la Police. La troisième considération qui fait que l’on peut avoir peur de la victoire de Donald Trump, est liée à son engagement à reconnaître Jérusalem comme la capitale éternelle et indivisible de l’Etat hébreu. Si cela n’est pas une provocation à l’ensemble du monde arabo-musulman, cela y ressemble fort. L’on peut donc s’attendre à ce que cette posture irrite davantage la galaxie terroriste et gêne même aux entournures les alliés traditionnels de l’Amérique, au Proche et au Moyen-Orient. Cette inquiétude est d’autant plus justifiée que l’une des causes lointaines de l’avènement du phénomène djihadiste, est liée à la sempiternelle crise israélo-arabe ; qui elle-même tire sa source de l’occupation de la Palestine au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale par les sionistes. L’on peut donc suggérer à Donald Trump d’éviter de réunir les ingrédients qui attisent la colère des djihadistes. Car, ces derniers sont ainsi faits qu’ils se délectent des défis qu’on leur lance. La dernière considération à la base de la peur suscitée par la victoire de Donald Trump, tient au fait que celui-ci, pendant la campagne, a signifié sa volonté d’arrimer son pays à une sorte d’isolationnisme qui ne dit pas son nom et de revenir sur les engagements pris par les Etats-Unis, de participer activement à la lutte contre le réchauffement climatique. Autant d’appréhensions liées à la victoire du milliardaire américain, qui peuvent légitimement amener bien des gens à se poser la question de savoir si cela ne va pas conduire à l’effondrement du monde. Déjà, la panique s’est installée sur toutes les places boursières et ils sont nombreux ceux qui sont en train de se demander ce que fera véritablement le tout nouveau locataire de la Maison Blanche de sa victoire, pour éviter d’exposer le monde entier au chaos, voire à une troisième guerre mondiale. Mais l’on peut faire confiance à la grandeur de la démocratie américaine et à la force de ses institutions, pour le freiner et le recadrer à chaque fois qu’il sera tenté de franchir la ligne rouge. C’est cet espoir qui peut conduire à dire qu’il y aura plus de peur que de mal.

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