Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Diplomatie
Article
Diplomatie

Nuit électorale à l’ambassade des USA : suspens, colère et déception
Publié le jeudi 10 novembre 2016  |  Sidwaya




Les Américains ont voté le mardi 8 novembre 2016 pour élire le 45e président des USA. Pour l’occasion, l’ambassade du pays de Georges Washington au Burkina Faso a organisé une nuit électorale en son sein, pour permettre à la population de suivre l’évolution des résultats du scrutin. Ce fut une nuit de suspens et de déception à l’issue de l’échec de la candidate Hilary Clinton, selon les résultats provisoires.

L’ambassade des USA au Burkina Faso, sise à Ouaga 2000, a vécu la nuit du mardi 8 novembre 2016, une ambiance particulière. Etudiants, journalistes, hommes politiques, professeurs en sciences politiques, amis des USA, se sont mobilisés pour être témoins de l’ambiance de l’élection du 45e président du pays de l’Oncle Sam. Et pour la circonstance, tout a été mis en œuvre par l’ambassade pour la réussite de cette nuit électorale. Des télévisions ont été installées pour permettre à l’assistance de suivre la publication des résultats par Etat à travers la chaîne américaine CNN International. En outre, des bureaux de vote ont été aménagés dans la salle pour que les invités puissent manifester leurs intentions de vote dans un scrutin simulé. Et pour planter le décor, le processus électoral de la première puissance mondiale est expliqué au public pour lui permettre de comprendre le système. Selon le professeur d’Histoire et sciences politiques aux USA, Harris Lipscomb, le processus comprend trois étapes à savoir, les primaires qui permettent aux différents partis politiques de choisir leurs candidats, l’élection générale pour le choix des grands électeurs qui choisissent enfin le président des USA. Le président et son vice-président sont alors élus par un collège électoral (d’au moins 270 grands électeurs) pour un mandat de 4 ans renouvelable une fois, selon Harris Lipscomb. Quant à la campagne électorale, ajoute-t-il, elle se fait à travers des meetings, des débats présidentiels (3 débats) et des messages publicitaires. Selon le professeur Abdoulaye Soma, constitutionaliste à l’Université de Ouagadougou, le système électoral américain se distingue aussi par le statut politique fixe de certains Etats (républicain ou démocrate), l’absence d’une administration électorale centrale comme la CENI au Burkina Faso ainsi qu’une administration centrale des partis politiques qui a force sur les candidats. Mais pour ce scrutin qui oppose Hilary Clinton et Donald Trump, Abdoulaye Soma pense que le choix semblait compliqué pour les Américains. « Autant les Américains n’aiment pas les positions extrêmes de Trump, autant ils ne sont pas prêts pour accepter une femme présidente. Ils ont donc le choix entre la première femme présidente dans l’histoire des USA et un homme qui incarne l’extrême, qui n’est pas leur choix habituel. Ces élections vont conduire obligatoirement à un renouveau », soutient le professeur de droit constitutionnel.


« Trump a mal mené sa campagne »


Après l’explication de ce système électoral différent de ceux des pays africains, le public est invité à suivre les résultats des élections, à commencer par le scrutin simulé avec le public présent dans la salle. Ce public montre sa préférence pour la candidate démocrate, Hilary Clinton avec 113 voix contre 13 pour le républicain, Donald Trump. C’est donc un public acquis à la cause de Hilary Clinton qui entend manifester sa joie à l’issue des résultats. Aux environs de minuit, les premiers résultats commencent à tomber et sont en faveur de la candidate Clinton. Les chiffres de quelques Etats donnent une légère avance à « la candidate du public » avec 96 grands électeurs contre 92 pour Trump. C’est le suspens dans la salle car les résultats provisoires se montrent serrés. Toutefois, des cris de joie fusent de temps à autre dans la salle pour saluer cette petite avance de Clinton. Même ceux qui semblent être aguerris de la chose politique, comme le professeur Abdoulaye Soma, pensent déjà à une victoire de Hilary Clinton. « Trump a mal mené sa campagne, il a dit des choses qu’il ne peut pas réaliser. Il a voulu ratisser large sur certains aspects et s’est trop excentré à droite. Et pour nous, les extrêmes ne sont pas à choisir », a indiqué Abdoulaye Soma. Dans le public, des femmes ne cachent pas leur joie de voir la candidate prendre de l’avance. Mais vers 2 heures du matin, l’espoir change de camp. Le républicain rattrape son challenger et la dépasse même avec 216 grands électeurs contre 209. Le public devient silencieux, les cris de joie font place aux versets de prière. Vers 4 heures du matin, l’écart se creuse davantage avec plus de 30 points d’écart en faveur de celui qui n’avait pas les faveurs des pronostics. Certaines femmes dans l’assistance n’hésitent plus à laisser entendre leur colère. « C’est parce qu’elle est femme que les Américains refusent de la voter. Même les républicains, qui s’étaient désolidariser de Trump et avaient promis de voter pour elle, ont trahi », indique une dame au milieu de l’assistance pour montrer sa déception et sa colère face au changement de situation. Et d’ajouter : « Ils ne sont pas prêts à être dirigés par une femme et pourtant ils viennent nous faire des leçons de démocratie en imposant dans certains pays africains comme au Libéria, une femme. Malgré les frasques de Trump pendant la campagne, les Américains ont toujours le courage de voter pour lui parce qu’il est homme ». La déception gagne la salle qui commence à se vider lentement. Vers 6 heures du matin, il ne manque qu’une dizaine de grands électeurs pour que Trump devienne le 45e président des USA. Il est aussi l’heure pour l’assistance de se préparer pour rejoindre le travail. La soirée semble un rendez-vous manqué avec l’histoire. Le climat est empreint de déception et difficile pour un journaliste d’arracher un mot à ces gens qui se disent déçus de ne pas assister à l’élection de la première femme présidente dans l’histoire des USA qui se veut pourtant un exemple de démocratie.

Lassané Osée OUEDRAOGO
Commentaires

Titrologie



Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie
Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment