Le «Recueil de textes politiques: articles et interviews de 2002 à 2015» de Valère Somé et «Poèmes d’insurrection» de Ernest Compaoré deux ouvrages traitant de l’histoire récente du Burkina Faso. Ont été dédicacés samedi 5 novembre 2016 à Ouagadougou.
C’est devant parents, amis et voisins qu’a eu lieu la dédicace de ces deux ouvrages. Le recueil de textes politiques de Valère Somé est un recueil d’articles et interviews de 2002 à 2015. Ce sont des articles peu connus du public. Ces articles, l’auteur dit les avoir rédigés dans des circonstances particulières.
Sur le plan politique, il faut signaler que M. Somé a occupé d’importants postes au sein des instances dirigeantes de la révolution, sous la présidence de Thomas Sankara. Mais, aujourd’hui, Valère Somé dit avoir voulu prendre ses distances avec l’arène des partis politiques, se réservant le droit d’intervenir sur toute question touchant au devenir des sociétés de Burkina Faso et de l’Afrique. A présent, son «Recueil de textes politiques» en deux volumes déblaye le terrain pour la publication prochaine d’écrits inédits.
Selon l’auteur, le but premier de ses recueils est de faire le point de tout ce qui a été écrit depuis jusqu’à présent. «J’ai décidé de me projeter vers l’avenir avec des écrits inédits. Je pense que le moment s’y prête pour réunir tous ces articles et interviews en un seul recueil par ce qu’il y a longtemps que je me suis mis à l’écart des luttes partisanes. Mais les gens doivent savoir qu’il n y a pas eu un problème dans ce pays sur lequel je n’ai pas eu à donner ma position clairement. Depuis 2002, je ne fais qu’écrire et lorsqu’il s’est agi de la révision de l’article 37, j’ai toujours produit des articles et ces articles seront à la disposition des uns et des autres. A partir de maintenant, je pourrai faire d’autres publications car j’ai des écrits inédits », a-t-il expliqué.
Ce qui a motivé Valère Somé pour la publication de ses œuvres, il y a d’abord, la question de la réconciliation nationale qui se pose depuis 1994 et le fait que certaines personnes se disent initiatrices de l’insurrection populaire. « Je leur rappelle que dans un article publié en 2012, j’appelais tout le monde comme un seul homme à se lever et barrer la route à la désinsertion du pouvoir et, dans cet article, je prévoyais d’une manière prophétique l’insurrection populaire», a-t-il fait savoir.
Si Valère Somé avait prévu l’insurrection populaire d’une manière prophétique, Ernest Compaoré saisissait pour la première fois sa plume pour recueillir un certain nombre de textes relatif à la période de l’insurrection qui s’étend du 29 juillet 2013 au 30 et 31 octobre 2014 qu’il a voulu rendre compte à travers un genre littéraire qui est la poésie.
« Poèmes d’insurrection » est donc sa toute première œuvre, qui a été élaborée pour revivre les temps forts de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. «Ce qui m’a amené à écrire ce recueil de poèmes, c’est qu’il y a eu dans le développement de l’actualité politique du Burkina Faso, un moment où des manifestations publiques ont été organisées, et les acteurs officiels qui sont chargés de la quiétude de la cité et du maintien de l’ordre se prévalant le monopole de la violence et se fondant sur la légitimité qu’ils endossent notamment à travers leur tenue, ont réagi à ces manifestations par des jets de gaz lacrymogène, des courses poursuites à travers la ville. Etant donné que j’ai été témoin direct de ces scènes ; pour moi, la colère et la joie sont fonction de ce que l’on a vécu de manière immédiate », a relaté M. Compaoré.
C’est ainsi donc qu’ayant réussi à se soustraire de ces courses poursuites, l’auteur s’est réfugié dans son bureau et a saisi sa plume pour commencer à consigner son papier de ce qu’il a ressenti dans l’immédiat. A chaque fois qu’un évènement majeur se produisait, d’après l’auteur, il se saisissait de sa plume. C’est ainsi qu’un certain nombre de poèmes ont été regroupés en un recueil.
Ylkohanno Somé