Au cours du weekend, des internautes, via les réseaux sociaux, se sont alarmés de la présence d’un malade mental avec une double fracture ouverte aux alentours des urgences traumatologiques sans soins. Ce dernier, selon eux, gisait à même le sol sans soins. Pour venir en aide au blessé, une cotisation a été initiée pour sa prise en charge. Une somme de 150 000 FCFA a été même mobilisée et remise au directeur général de l’hôpital pour sa prise en charge. Ce lundi, la direction de l’hôpital, par le biais de ce communiqué, a fait une mise point sur ladite situation. Pour elle, le patient malade mental est connu de leur service.
«L’opinion à travers les réseaux sociaux a été informée de la présence d’un patient avec une double fracture ouverte aux alentours des Urgences traumatologiques. Touchées émotionnellement par la vue de ce malade, des personnes de bonne volonté se sont cotisé la somme de 150.000 FCFA pour que l’action sociale puisse assurer la prise en charge du patient. Ce geste, qui est à saluer et à magnifier, témoigne de la générosité, des valeurs de solidarité et d’humanisme des donateurs de ce jour.
Toutefois, nous voudrons apporter quelques précisions sur le cas de ce patient particulier pour non seulement éclairer l’opinion, mais pour que des mesures appropriées soient prises à différents niveaux permettant de remédier à de tels cas. Ainsi, il est bon de savoir que:
– Le patient en question est un malade mental connu de longue date des urgences traumatologiques et de l’action sociale du CHU-YO;
– Le patient a bénéficié à plusieurs reprises (04 fois) de soins par des chirurgiens grâce à l’appui du CHU-YO;
– A chaque fois qu’il est guéri, il disparait de la cour du CHU-YO et revient quelques temps après avec la même blessure. C’est donc dire qu’une fois hors de l’hôpital, il enlève lui-même les plâtres et pansements. Selon les médecins, il est par moments agressif et enlève tout ce qu’il a sur lui;
– Le malade a été envoyé la première fois au CHU-YO par des parents (qui seraient de Zorgho) qui l’ont simplement abandonné depuis à son sort.
Il convient de rappeler que le phénomène d’abandon des parents malades au CHUYO est de plus en plus monnaie courante. Ainsi, on voit des parents venir «se décharger » nuitamment dans les couloirs du CHU-YO de leurs parents, au motif parfois qu’ils sont «fatigués de les soigner». En plus des patients normaux qui sont abandonnés, il y a que, de plus en plus, ce sont des malades mentaux, dont les parents ont fait le tour des guérisseurs sans succès, qui sont convoyés en catimini à l’hôpital.
Quand il s’agit des patients normaux indigents sans accompagnants, le CHU-YO en collaboration avec l’association Contact Hors limite, essaie de les prendre en charge. Mais s’agissant des malades mentaux abandonnés, la prise en charge est plus complexe, car après les soins on ne sait où les envoyer.
Des initiatives sont en train d’être prises avec les services de la commune de Ouagadougou, la direction régionale de l’action sociale ainsi qu’avec les sapeurs-pompiers. La réflexion doit se poursuivre pour trouver la solution la plus adéquate possible. S’il est vrai que les malades mentaux sont aussi soignés au CHU-YO, cela ne signifie pas que le CHU-YO est un asile de déficients mentaux.
Une fois de plus, merci aux uns et aux autres pour leur compréhension et de leur esprit de solidarité. »
Pour la Direction Générale
Le Service communication du CHU Yalgado Ouédraogo