«Un président au maquis», le tout premier film de la structure Afrique films réalisé par Laurent Goussou-Deboise avec la collaboration de Hilaire Thiombiano, a été projeté pour la première fois en salle ce jeudi 3 novembre 2016 à l’Institut Français de Ouagadougou. Cette séance inaugurale a connu la participation de nombreux cinéphiles, de la quasi-totalité de l’équipe de tournage et de quelques professionnels du 7e art burkinabè.
Ce tout nouveau film porté par Afrique films est un long métrage d’une durée d’une heure et trente-deux minutes. C’est une comédie délirante qui plonge les cinéphiles dans le quotidien de deux classes bien différentes : celle du chef de l’Etat et celle précaire de son peuple.
C’est l’histoire du président de la République d’Afrique de l’Ouest (R.A.O.) qui, en tant que grand passionné de football, ne veut sous aucun prétexte rater la retransmission de la finale de la coupe du monde football. D’autant plus que celle-ci oppose les «Phacochères» de la RAO aux Aigles allemands. Mais le problème est qu’au même moment où doit avoir lieu le match, le président doit prendre part à une cérémonie en compagnie de son homologue chinois, Xi-Jinping, dans le cadre de la consolidation des rapports entre leurs deux Etats.
Alors, pour vivre sa passion tranquillement dans son palais, il décide de se faire remplacer à la par Madou, son sosie qui, en réalité, se trouve être le tenancier d’un maquis non loin du palais. Malheureusement, les choses ne dérouleront pas comme prévu. Dès lors, le président Pomaréco se verra dans l’obligation de remplacer et prendre le poste de Madou au maquis. Ce périple de moins d’une heure, qu’il aura passé aux côtés de son peuple lui fera comprendre et toucher du doigt les réalités auxquelles fait face cette population qu’il est censé gouverner. Cet état des faits lui fera changer d’avis quant à l’orientation à donner à sa politique de gouvernance.
Pour les porteurs de ce projet, « il est question ici d’apporter d’une façon modeste une réponse à la question que se posent de nombreux citoyens sur comment doit être un président », soutient Laurent Goussou-Deboise. C’est alors que nous retenons que, de par cette farce, il ressort que le président doit se rapprocher de son peuple. C’est cette vision que Deboise et Thiombiano ont voulu partager avec les cinéphiles avec cette production. Comme le souligne Hilaire Thiombiano «un président doit être à l’écoute de son peuple et surtout aller vers ce peuple en question».
Laurent Goussou-Deboise et Hilaire Thiombiano de la structure Afrique films, ont pour ambition de faire des films grand public afin d’interpeller chacun sur son rôle à jouer au sein de la société. «C’est en cela qu’Un président au maquis s’inscrit dans l’idée de faire des films évènements, c’est-à-dire des films qui veulent dire quelque chose, même s’ils sont teintés de comédie ou de suspens», laisse entendre le réalisateur Goussou-Deboise.
Cette production qui a bénéficié des encouragements et félicitations du nombreux public présent à cette première, est le premier d’une séries de projets. D’ores et déjà, les regards sont déjà tournés vers la prochaine comédie qui portera sur Thomas Sankara et intitulé «Sankara et moi».
Guy Serge Aka