Le jeudi 3 novembre 2016, Cheick F. Kanté, le représentant résident de la Banque mondiale au Burkina Faso, a rencontré la presse nationale au siège de l’institution à Ouagadougou. Objectif: partager avec elle, les conclusions partielles des consultations que le Groupe de la Banque mondiale a entamées depuis le 5 septembre dernier dans le but de présenter et échanger avec les acteurs socio-professionnels et économiques sur le Diagnostic systématique pays (DSP 2017-2020) du Burkina Faso.
Recueillir l’opinion des acteurs sur le diagnostic que les experts sectoriels ont posé sur la situation économique et sociale du Burkina Faso, les grandes priorités du nouveau partenariat pays, ainsi que les attentes des populations vis-à-vis du Groupe de la Banque mondiale pour la période 2017-2020. C’est le but de la série de consultations qu’a menées avec le gouvernement, l’Assemblée nationale, les chefs coutumiers, et les acteurs socio-économiques et professionnels de plusieurs régions du Burkina.
Pays enclavé où la lutte contre la pauvreté est un défi permanent, le Burkina Faso, tout en comptant sur ses propres ressources pour son développement, ne s’appuie pas moins sur des partenariats comme celui noué avec la Banque mondiale, vieux de plus de 50 ans. C’est sur les cendres du cadre partenarial 2013-2016 que devra pousser celui de 2017-2020 dont le diagnostic préalable est aujourd’hui d’actualité. Cette évaluation constitue un exercice nouveau au sein du Groupe de la Banque mondiale et le Burkina, où la pauvreté a un visage essentiellement rural, soit 47,5% contre 13,7% en milieu urbain, se trouve parmi les six premiers pays à l’avoir réalisé.
Dans la présentation du document, Mariam Diop, économiste principale au Bureau de la Banque mondiale à Ouagadougou a, entre autres, relevé le contexte dans lequel le diagnostic a été posé: stabilité politique marquée par des crises de courte durée; croissance moyenne au-dessus de 6% dans les années 2000 mais réduite à 4% en 2014 et 2015; absence de transformation structurelle de l’économie; commerce formel intérieur faible dans des ensembles d’intégration régionale; déclin de la gouvernance depuis 2008; forte concentration du pouvoir malgré la décentralisation; montée en puissance de la société civile; défiance grandissante vis-à-vis de l’Etat et de ses symboles; et insécurité intérieure, instabilité, et menaces terroristes. Face à ces maux, véritables freins à l’essor socio-économique, la Banque mondiale n’a pas manqué d’élaborer des pistes de solutions.
Le cadre de réflexion, dans l’attente d’être soumis au conseil d’administration du Groupe en décembre prochain, propose d’agir sur des leviers bien précis. L’objectif étant, pour la Banque, d’assurer son rôle d’accompagnement du Burkina qui vient de se doter du Plan national de développement économique et social (PNDES 2016-2020), nouveau référentiel de développement du Pays des hommes intègres. Promouvoir la création d’emplois productifs et améliorer le capital humain et des infrastructures. Tels sont les deux piliers essentiels proposés par le cadre de réflexion dans le but de réduire la pauvreté et asseoir une prospérité partagée.
En outre, des domaines prioritaires transversaux sont également à prendre en compte et concernent essentiellement: l’amélioration de l’environnement des affaires pour la promotion du secteur privé; la stabilité macroéconomique; l’intégration sous-régionale, le Burkina étant un pays enclavé avec des marchés fragmentés; la gestion des ressources naturelles; la maîtrise démographique; la promotion de la femme, la gent féminine représentant 52% de la population; le renforcement de la gouvernance, des institutions et la sécurité; et la communication.