An II de l’insurrection : Le Président Kaboré explique l’esprit de la commémoration

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Publié le mercredi 2 novembre 2016 | AIB

© Présidence par D.R
An II de l`insurrection populaire : le président du Faso reçoit les blessés et les familles des victimes
Dimanche 30 octobre 2016. Ouagadougou. Le président du Faso, Roch Kaboré, a reçu, dans la salle polyvalente de la présidence du Faso, les blessés et les familles des victimes de l`insurrection populaire de fin octobre 2014 dans le cadre du 2e anniversaire de cet événement socio-politique

Ouagadougou - Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a expliqué hier lundi, l’esprit de la commémoration de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et du rejet du putsch de septembre 2015, ayant coûté la vie à 42 personnes et occasionné plus de 400 blessés.

«Cet hommage est un hommage à vie parce qu’ils sont allés jusqu’au sacrifice suprême pour la liberté, pour le progrès économique et social du Burkina Faso et pour la justice dans ce pays. Il est tout à fait normal que nous puissions chaque année (le 31 octobre, férié) leur rendre ce témoignage, parce que c’est grâce à leur courage, à l’ensemble du peuple burkinabè qu’il y a eu ce renouveau démocratique dans notre pays», a déclaré Roch Marc Christian Kaboré.

Le président du Faso s’exprimait en marge de la cérémonie de dépôt de gerbes au mémorial des Héros nationaux, sis au quartier huppé de Ouaga 2000.

Les 30 et 31 octobre 2014, une trentaine de personnes ont été tuées, lors de gigantesques manifestations qui ont chassé le président Blaise Compaoré, lequel voulait modifier la Constitution pour s’éterniser au pouvoir.

Une quinzaine de personnes perdront également la vie en septembre 2015, lorsque des officiers proches de M. Compaoré ont tenté de renverser le régime de la Transition (nov.2014-déc.2016).

Roch Marc Christian Kaboré a saisi à nouveau l’occasion, pour saluer toutes les familles qui ont perdu un parent, un ami et également tous les (429) blessés qui continuent à porter en eux les stigmates des périodes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et de la résistance au putsch de septembre 2015.

Pour le chef de l’Etat, le Burkina Faso doit être un pays de liberté, un pays de démocratie où chacun doit dire ce qu’il pense et participer à l’édification de ce «Burkina nouveau ».

«Cela nécessite un changement de mentalité, un respect de l’Etat de droit, cela nécessite également que dans la République nous soyons dans un civisme complet », a-t-il précisé.

«Aujourd’hui, nous parlons tous de réconciliation nationale, je crois que personne, aucun Burkinabè n’est contre la réconciliation nationale. Mais il est clair que nous ne pouvons pas enjamber des morts pour faire la réconciliation nationale. Il est clair que ce sera à travers la vérité, la justice véritable que nous pourrons nous réconcilier, entre nous d’abord Burkinabè, et vis-à-vis de l’histoire tumultueuse de notre pays qui n’a pas commencé aujourd’hui », a insisté le Président Kaboré.

Le Président du Faso a expliqué qu’il faudrait «exorciser toutes ces questions» pour permettre aux Burkinabè de ne pas rester «très collés au rétroviseur», mais de regarder vers l’avenir.

Il a ajouté que la commémoration des événements de 2014 et 2015, doit être une opportunité pour affirmer chaque année, «plus jamais ça au Burkina Faso».

Le cérémonial au mémorial des Héros nationaux à Ouaga 2000 a été marqué par des prières religieuses (Communautés musulmane, catholique et protestante), l’intervention du représentant des familles de victimes, Babou Nébon Bamouni, suivie de « l’hymne de la démocratie » prononcé par un groupe de jeunes, « les chantres de la paix ».

«Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. La justice demeure le levier essentiel de la réconciliation », a réaffirmé Babou Nébon Bamouni.

Agence d’Information du Burkina

fo/taa