Ouagadougou- Le gouvernement et l’opposition historique du Burkina Faso célèbrent séparément le deuxième anniversaire de la chute du régime de Blaise Compaoré, balayé par une insurrection populaire le 31 octobre 2014 après 27 ans au pouvoir.
Le gouvernement a prévu dans son agenda la tenue d’"offices religieux de
prière pour la nation" étalés du vendredi au dimanche avec également des baptêmes de rues et places à travers tout le pays.
Le célèbre "Boulevard France-Afrique" dont la construction a été financée par l’ex-chef d’Etat libyen, le colonel Mouammar Khadafi sera notamment rebaptisé "Boulevard de l’insurrection populaire".
Le président Roch Marc Christian Kaboré doit faire un discours à la Nation samedi soir avant une réception au palais présidentiel qui réunira 600 blessés et les familles de la trentaine de victimes liées à la répression militaire de l’insurrection.
Une grande marche populaire doit avoir lieu dimanche.
De son côté, la Coalition des forces démocratiques pour un vrai changement (CFDC), un regroupement d’une douzaine de partis soutenant Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition qui était à la pointe des manifestations anti-Compaoré, a organisé des manifestations différentes et notamment samedi un forum sur l’insurrection. Parmi les invités de marqué présents, le président de la transition Michel Kafando et plusieurs de ses ministres.
"Ceux qui gouvernement aujourd’hui notre pays battaient le pavé à nos côtés pendant le combat (...). C’est dire donc que même si nous sommes aujourd’hui dans des camps opposés sur le plan purement politique, nous avons partagé la même histoire", a toutefois assuré M. Diabré sur un ton consensuel.
La chute de Compaoré avait ouvert la voie à une "transition" démocratique clôturée fin novembre 2015 par des élections présidentielle et législatives saluées par la communauté internationale comme "transparentes, démocratiques, justes et libres".
Le président Kaboré, un ancien baron du régime Compaoré passé dans l’opposition peu avant sa chute, a été élu pour un premier mandat de cinq ans.
Mais son régime est actuellement critiqué notamment pour son incapacité supposée à répondre aux aspirations de la jeunesse "insurgée" qui a fait partir Compaoré.
Les partis pro-Compaoré, regroupés au sein de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) comprenant le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de M. Compaoré, ne participent pas aux différentes manifestations. Dans un communiqué, ils ont estimé que le changement amorcé en 2014 n’a pas répondu aux attentes du peuple burkinabè.
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