C’est le 20 mai 2014, que la loi portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de la distribution des emballages et sachets plastiques non biodégradables a été votée par l’Assemblée nationale. Cela, dans le but de préserver un cadre de vie sain. C’est également dans cette optique qu’a été lancé, dans le même temps, le projet national de traitement et de valorisation des déchets plastiques. Le 25 octobre 2016, le ministre de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique, Batio Bassière, face à la presse, à Ouagadougou, a fait le point de l’évolution de ce projet, mais également de la mise en œuvre de la loi entrée en vigueur depuis février 2015.
La plupart des textes d’application de la loi portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de la distribution des emballages et sachets plastiques non biodégradables ont été adoptés. Pour se rendre compte de l’effectivité de la mise en œuvre de cette loi sur le terrain, une mission du ministère en charge de l’Environnement a sillonné les 13 régions du Burkina et contrôlé 244 unités. Ce sont, entre autres, des supermarchés, des pharmacies et des boutiques de vente de sachets plastiques. « Il ressort des analyses des résultats de cette opération que 38% des unités contrôlées sont en règles vis-à-vis de la loi et 61% des acteurs contrôlées sont non conformes », a révélé le ministre en charge de l’Environnement, le 25 octobre dernier. Mais, a-t-il précisé, parmi les acteurs non conformes, bon nombre ne disposaient pas de pièces justificatives de la conformité des emballages plastiques utilisés. Au regard de cette situation, des investigations et procédures ont donc été entamées pour que ceux qui ne disposeraient pas de pièces justificatives et qui seraient en infraction, soient sanctionnés conformément à la loi. Nonobstant cet état de fait, pour le ministre, l’application de la loi est de plus en plus effective sur le terrain. La difficulté majeure, selon lui, réside dans le fait que beaucoup prétendent toujours méconnaître la loi, d’où la nécessité de poursuivre les actions de sensibilisation. En outre, a-t-il ajouté, si près d’un an après l’entrée en vigueur de la loi et malgré les dispositions qui ont été prises pour permettre aux grossistes de liquider leurs stocks, des emballages non conformes continuent d’être commercialisés, c’est parce que les moyens de contrôle sont limités. Le matériel de vérification de la conformité, a-t-il dit, est très coûteux, si fait que tous les postes de contrôles douaniers ne peuvent en disposer. De l’avis du ministre, il est donc impérieux de travailler à ce que l’ensemble des acteurs prennent conscience et changent de mentalité, afin de préserver le cadre de vie.
L’opération d’achat des déchets plastiques bientôt relancée
Déjà, s’agissant de préserver l’environnement, un projet a été lancé et a pour but de traiter et de valoriser les déchets plastiques. Ce sont notamment, des opérations d’assemblage et de vente des déchets plastiques qui traînent dans la nature par des opérateurs privés et des associations. Sur ce point, le ministre a indiqué qu’une campagne d’évaluation a été également faite dans les différentes régions du pays, en juin 2016. Suite à cette opération, il ressort que 3118 tonnes de déchets ont été pesées et achetées et 3189 tonnes sont entreposées en attente d’être achetées. Batio Bassière a tenu à souligner que dans le processus de paiement, l’Etat ne doit à aucun opérateur. Ceux qui, selon lui, se plaignent, sont généralement des opérateurs qui ont stocké des déchets en attendant que l’Etat vienne payer. Cela, a-t-il rassuré, se fera dans les prochains jours, mais uniquement pour une certaine catégorie de déchets plastiques. C’est d’ailleurs ce qui ressort des conclusions du comité ad hoc qui a été mis en place pour faire le point de la mise en œuvre du projet et dégager les perspectives. Suite à ses conclusions, il a donc été décidé, entre autres, de limiter les opérations d’achat aux déchets plastiques légers, soit 125 F CFA le kg, de suspendre les opérations d’achat en 2017 et les reprendre en 2018, sur la base de 50 F CFA le Kg avec seulement l’achat des sachets et bidons polyéthylènes déjà triés. D’autres actions ont également été définies. « Il s’agit de définir une démarche opérationnelle de collecte et de valorisation des déchets plastiques ; définir une démarche de commercialisation des produits semi-finis et finis, proposer une solution de gestion efficace des unités de traitement et de valorisation des déchets plastiques et de travailler à solutionner la gestion du passif de 2014 », a énuméré le chef du département en charge de l’Environnement. A court terme, le ministre indique que d’ici le mois de novembre prochain, une deuxième campagne de contrôle de la loi sera lancée. Dans la 1ère quinzaine du même mois, sera relancée l’opération 2016 d’achat des déchets plastiques.
Adama SIGUE