L’Initiative Conseil international-santé, avec l’appui du consortium Observatoire sanitaire et comportemental de l’accidentologie routière (OSCAR) a organisé à Ouagadougou du 15 au 18 octobre 2016 une rencontre d’échanges sur la lutte contre l’insécurité routière. Deuxième du genre, ce rendez-vous dénommé, 2e Forum africain pour la sécurité routière (FASeR) entend par cette tribune, sensibiliser la population burkinabè en général et les jeunes en particulier à prendre conscience des dangers que représente l’excès de vitesse, la conduite en état d’ébriété ou sous l’effet de drogues et bien d’autres facteurs à l’origine des accidents de la route.
Après la première édition qui s’est déroulée du 20 au 21 mai 2015 à Ouagadougou, et face à la hausse des chiffres des accidents de la route, l’Initiative Conseil international-santé, en collaboration avec le consortium Observatoire sanitaire et comportemental de l’accidentologie routière (OSCAR) a décidé d’organiser cette année la 2e édition du forum africain pour la sécurité routière (FASeR). Le thème retenu cette année est « Quelle stratégie globale et quels financements pour la sécurité routière en Afrique ? » Selon le principal animateur de cette conférence de presse, Dr Jean-Baptiste Guiard-Schmid, le FASeR 2 a pour objectifs de promouvoir la sécurité routière sur tous les fronts, de sensibiliser les partenaires techniques et financiers en vue d’intégrer la sécurité routière dans les programmes de développement. Il s’agit aussi d’identifier des schémas de gouvernance et de mécanismes de financement pérennes en vue de préfigurer une stratégie opérationnelle et harmonisée en Afrique de l’Ouest et du Centre sous l’impulsion du gouvernement du Burkina Faso. S’agissant des résultats, Dr Jean-Baptiste Guiard-Schmid et ses collaborateurs espèrent que ce forum permettra la mise en place d’observatoires de la sécurité routière dans les pays ouest-africains et ceux du centre, pour doter ces Etats de données harmonisées et l’instauration d’un partage d’expériences et de bonnes pratiques en matière de sécurité routière entre les pays francophones et anglophones. Cette année, outre les journées scientifiques qui se sont tenus du lundi 17 au mardi 18 octobre, il a été inscrit au programme le village de la sécurité routière. Ouvert au public, ce village a été établi à la Place de la nation du samedi 15 au dimanche 16 octobre. Pourquoi ce concept ? Des explications données par Dr Jean-Baptiste Guiard-Schmid, le village de la sécurité routière s’est voulu un cadre de rencontre, d’exposition, de découverte, de formation sur le code de la route et de sensibilisation sur les bonnes pratiques mis à la disposition des différents acteurs de la sécurité routière. La musique étant un canal utilisé par les acteurs pour la sensibilisation, les organisateurs ont également inscrit au programme un grand concert gratuit dénommé « Les accidents : y-en a marre » avec une brochette d’artiste dont Saamsk le Jah, ambassadeur de la sécurité routière. Le FASeR 2016 a été placé sous le très haut patronage du président du Faso, Rock Marc Christian Kaboré et a bénéficié de l’accompagnement du ministère burkinabè des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière.
Judith TRAORE &
Catherine SOME (stagiaire)/Agence DIGICOM
Quelques chiffres sur la sécurité routière
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de décès causés par les accidents de la route dans le monde s’est stabilisé depuis 2007 à 1,25 millions, ce qui représente plus de 3 000 personnes tuées et 140 000 blessés par jour, dont 15 000 resteront handicapées à vie. Première cause de mortalité chez les jeunes âgés de 15-29 ans et deuxième chez ceux âgés de 30-44 ans, les accidents de la route seront en 2020 la première cause de mortalité globale dans le monde devant le VIH, la tuberculose et loin devant le paludisme. Avec un taux de 26,6 pour 100 000 habitants, contre 9,3 en Europe et 17,5 pour l’ensemble du monde, l’Afrique enregistre le plus de morts dus à des accidents routiers. Pour ce qui concerne l’Afrique de l’Ouest, le dernier rapport annuel de l’OMS indique un taux de mortalité de 30 pour 100 000 habitants au Burkina Faso, 26,4 pour 100 000 au Niger et de 25,6 pour 100 000 au Mali. En moyenne, 13 personnes perdent la vie chaque jour sur les routes au Burkina Faso et des centaines d’autres sont blessés.
Au plan national, selon les résultats d’une recherche conduite en 2015 par l’IRD, l’INSS et l’université de Montréal, 87% des blessés à Ouagadougou sont des usagers de deux roues, 40% des blessures touchent la tête et 26% des blessés souffrent encore de leurs blessures 30 jours après l’accident. Au Burkina comme au Niger, les accidents de la route sont classés première cause de mortalité chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans et 2e chez les adultes âgés de 30 à 44 ans.