Ouagadougou - Le parti du président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a accusé lundi les pro-Compaoré d'être à l'origine de la nouvelle tentative de coup d'Etat déjouée début octobre, selon un communiqué.
Le gouvernement du Burkina a affirmé vendredi avoir déjoué au début du mois une nouvelle tentative de coup d'Etat, préparée par des membres de l'ex-garde prétorienne du président Blaise Compaoré dissoute après l'échec d'un précédent putsch en septembre 2015.
"La récente intention des soldats de l'ex-RSP (régiment de sécurité présidentielle) de s'attaquer aux garnisons militaires où sont détenus les putschistes confirme qu'il s'agit là d'initiatives coordonnées, civiles et militaires, concourant aux mêmes objectifs à savoir libérer leurs chefs
détenus et restaurer l'ordre ancien", écrit le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).
"En cela, (l'apparition) suspecte il y a quelques jours de leur chef suprême, Blaise Compaoré, sur les écrans de télévision n'est certainement pas un fait du hasard", poursuit le texte.
L'ancien président burkinabé Blaise Compaoré, chassé par la rue après 27 ans pouvoir en 2014 et qui vit en exil à Abidjan, s'est entretenu récemment avec l'ancien président ivoirien Henri Konan Bédié (1993-199). Rien n'a filtré de l'entretien.
"Le récit des événements précise d'ailleurs que certains soldats de l'ex-RSP seraient venus de l'étranger pour se livrer directement à leur basse besogne, munis de matériels et d'importantes sommes d'argent, preuves supplémentaires des connexions entretenues entre eux et leurs maîtres en exil", indique le MPP.
Selon le ministre burkinabè de l'Intérieur, Simon Compaoré, le putsch manqué de début octobre devrait être mené par un groupe de 30 hommes composé essentiellement de sous-officiers et de militaires du rang de RSP commandé par l'adjudant-chef Gaston Coulibaly, un des anciens garde du corps de Compaoré, "activement recherché" par les services burkinabè.
"Le MPP encourage les enquêteurs à poursuivre leurs recherches, aussi bien dans le milieu militaire que civil, afin de mettre en lumière toutes les connexions et d'en établir les preuves", écrit Salifou Diallo.
Une partie de la presse restait lundi dubitative sur le putsch.
Dans un éditorial intitulé: "Burkina Faso: Un coup d'Etat était-il réellement en préparation ?", L'Express du Faso, un quotidien indépendant écrit: "soit les présumés putschistes sont des plaisantins, soit on a grossi leurs intentions".
Le quotidien invite les dirigeants à se démarquer des "phobies" des coups d'Etat.
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