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Zéphirin Diabré : « Moi je ne suis pas un va-t-en-guerre »
Publié le samedi 22 octobre 2016  |  L`Observateur Paalga
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© Présidence par D.R
Politique : le chef de l’opposition échange avec le Président du Faso
Vendredi 24 juin 2016. Ouagadougou. Présidence du Faso. Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a accordé une audience au chef de file de l’opposition politique burkinabè, Zéphirin Diabré




En cette matinée d’octobre, le rendez-vous a lieu à son cabinet, du côté de la Patte d’Oie, non loin du rond-point éponyme. A 10 heures comme prévu, nous sonnons chez la secrétaire qui nous reçoit et annonce notre arrivée au patron des lieux. Quelques minutes d’attente et nous voilà dans le bureau du Chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, dont le téléphone portable n’arrête pas de vibrer. « Vous n’allez pas me délester de cette charge ? nous implora-t-il en langue mooré, qu’il manie à la perfection, avec un ton non dénué d’humour. «Allons seulement !», lui répondons-nous, tout aussi taquins. Pendant une trentaine de minutes, nos échanges avec celui qui, visiblement, prépare la conférence nationale sur l’insurrection, tourneront autour des sujets de l’heure, non sans aborder le profil psychologique de l’homme qu’une certaine opinion trouve trop modéré à son goût. Ce qui nous vaut cette réponse de l’incriminé : « On ne se réinvente pas. Moi, je ne suis pas un va-t-en-guerre. Je n’ai pas été formé dans ce moule. Un opposant doit garder la tête froide, même s’il doit être très ferme dans ses convictions ».

Comment se porte le chef de file de l’Opposition burkinabè, dans un pays où l’incertitude règne au sein d’une partie de l’opinion ?

Je me porte très bien et je rends grâce à Dieu. Ma santé physique est bonne ; la santé mentale et psychique aussi. Comme les campagnes électorales sont passées, j’arrive à décompresser de temps en temps ; et comme le disait François Mitterrand, comme tout opposant, je gère le ministère de la parole.

Politiquement parlant, comment ça se passe avec les autres membres de ce regroupement ?

Les choses se passent bien de mon point de vue. Les partis décident d’être opposants pour des raisons qui leur sont propres. Nous nous retrouvons donc avec pour point commun, le fait de ne pas approuver la politique du gouvernement en place, même si de part et d’autre, les raisons de cette désapprobation ne sont pas toujours les mêmes ! L’essentiel est que sur certaines questions, nous puissions parler d’une même voix, ce qui n’empêche pas que sur d’autres, chacun fasse entendre sa petite musique. Tout cela se fait dans le respect des libertés de chacun. La rencontre de l’opposition politique autour du chef de file de l’opposition n’est pas une association rigide. Ça, c’est fondamental à souligner. Et moi, je n’en suis que le porte-parole. Mon rôle est de porter la position commune qui se dégage.

Le CDP, l’ex-parti au pouvoir est aujourd’hui à vos côtés. D’aucuns semblent même vous en faire le reproche. Comment se passe la cohabitation avec ceux que vous avez contribué à éjecter du pouvoir ?

Le CDP a décidé d’être dans l’opposition pour des raisons qui lui sont propres. Il se trouve que l’UPC aussi, a décidé d’être dans l’opposition pour des raisons qui lui sont également propres. C’est le même cas pour les autres partis qui se disent d’opposition. Je ne vois aucun problème à une telle cohabitation. Si je n’aime pas quelque chose et que vous aussi vous dites que vous n’aimez pas la même chose, cela ne veut pas d’emblée dire qu’il y a un pacte entre nous deux, même si rien ne l’interdit. Dois-je changer d’avis à cause de votre position, sous prétexte que nous avons eu des positions antagonistes dans le passé sur d’autres sujets ? Non ! Donc pour l’instant, il n’y a pas de problème particulier, ni avec le CDP, ni avec les autres partis qui ont pris la décision d’être dans l’opposition. Cela dit, chacun a sa personnalité, et chacun a son histoire. Et ça aussi, on ne peut pas le gommer. Et en dehors de ça, chacun a ses visions et ses ambitions pour ce qui est de son propre futur, qu’il faut respecter. Pour le moment, dès lors qu’il s’agit de porter la critique à celui qui est en face, je pense qu’il n’y a pas de difficulté à trouver ensemble les termes qui conviennent.

Justement, n’arrive-t-il pas souvent que les débats lors de vos réunions soient d’arrière-garde ?

Je dois dire que non. Mais comme dit plus haut, il est clair que nous n’avons pas la même histoire ; donc il peut y avoir des nuances dans nos positions par rapport à telle ou telle question. Mais l’essentiel n’est pas là. C’est le statut d’opposant, qui nous réunit, qui importe le plus. Ce qui n’empêche pas à chacun de continuer à mener son combat politique. En politique, il y a des points de rencontre qui sont souvent inévitables, surtout dès lors qu’il s’agit de vouloir gérer le pays d’un jour à l’autre. Aucun parti ne peut à lui seul prospérer, surtout dans un contexte burkinabè où la scène politique est fragmentée. Si à force de nous fréquenter nous arrivons un jour à développer une vision commune de gestion de ce pays, alors il y aura une autre forme de relation.

Le CDP et d’autres partis d’opposition viennent d’annoncer la création d’un nouveau cadre de concertation, la CODER (Ndlr : la Coalition pour la démocratie et la réconciliation a été mise en place par l’ex-parti au pouvoir avec sept autres partis). Cela ne va-t-il pas fragiliser l’opposition ?

Non au contraire ! Mon parti l’UPC est déjà membre d’une coalition d’opposition qui compte 15 partis, et bientôt davantage : la Coalition des Forces démocratiques pour un vrai changement (CFDC). Nous avons donc suivi la même démarche, et cela n’avait nullement pour objectif d’affaiblir l’opposition. Dans toutes les oppositions du monde, les regroupements existent. Hier, on en a eu, aussi bien dans l’opposition que dans la majorité. Aujourd’hui et demain, on en aura encore. Je vois d’ailleurs plusieurs avantages à cela : d’abord, il existe des affinités entre les partis politiques. Il faut les laisser les exprimer. Dans un grand ensemble comme l’opposition, on se retrouve avec des gens qu’on ne connaît pas, que l’on n’a pas choisis, et avec lesquels on ne peut pas tout partager d’emblée. En laissant s’exprimer les proximités, on met tout le monde à l’aise. Ensuite, les regroupements publics permettent une grande lisibilité politique, parce que au moins on sait qui est qui, qui est avec qui, et qui fait quoi. Autrement, les regroupements seront clandestins et ça, c’est très dangereux parce qu’à un moment décisif, vous avez des surprises. Enfin, les regroupements facilitent l’expression de certaines revendications spécifiques, et les prises de position et de décision. Dégager un consensus dans un groupe très large n’est pas toujours facile. Face à une question donnée, dès lors que chaque groupe en discute et dégage une position, cela réduit considérablement le nombre de positions à rapprocher.

Cela dit, je conviens avec vous que pour que ça marche, il faut que les différents groupes n’oublient pas qu’ils appartiennent à un ensemble, et qu’ils doivent s’inscrire dans la dynamique d’ensemble. Sinon, il y a des risques que l’adversaire commun en profite.

Vous comptez organiser une conférence nationale sur l’insurrection. Quels en sont les objectifs, alors que pour beaucoup, l’insurrection est derrière nous?

C’est justement parce qu’elle est derrière nous qu’il faut qu’on s’y penche. Nous en étions des acteurs, des partis, qui se sont regroupés autour d’une coalition des forces démocratiques et du changement, et des OSC. L’événement a eu lieu il y a deux ans de cela, et c’est tout à fait légitime que nous puissions nous asseoir pour réfléchir un peu sur cette période. Nous pensons qu’il est important de se retrouver pour parler, non pas de l’insurrection seulement, mais de l’après-insurrection. Le titre de la conférence, qui est « Insurrection et défis du Burkina post-insurrectionnel », le dit d’ailleurs très bien ! Ce mouvement social avait une ambition. L’a-t-on atteint ? Qu’est-ce qui a marché ? Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Nous sommes passés de l’insurrection à un gouvernement démocratiquement élu en passant par une transition. Ce sont autant d’étapes à examiner.

Dans la commémoration de tels évènements, il y a deux postures possibles. La première est émotionnelle, et consiste à rester sur le souvenir. La seconde est politique, et consiste à analyser de manière critique, à disséquer, et à faire des projections sur l’avenir. Nous avons choisi cette seconde posture. Tous ceux qui sont sortis et tous ceux qui se sont battus l’ont fait pour quelque chose. Il est normal de voir si aujourd’hui, les résultats qui étaient attendus sont obtenus. C’est sous cet angle que mes camarades et moi, appuyés par des OSC, allons examiner cet événement historique.

En organisant cette manifestation, vous ne ravivez pas une fois de plus cette récurrente querelle de paternité autour de l’insurrection ?

La CFDC ne s’est jamais attribué la paternité de l’insurrection. Vous ne pouvez pas citer un seul responsable de la coalition qui ait montré une telle prétention. Ce serait d’ailleurs indécent ! Et commémorer un évènement ne signifie pas qu’on se l’approprie. Cela dit, nous n’empêchons personne de commémorer cet événement à sa manière. Il serait même souhaitable que d’autres forces non gouvernementales puissent avoir des réflexions du même genre sur l’insurrection. Cela nous permettrait de savoir que l’insurrection appartient à tout le monde. C’est un événement politique majeur qui appartient à l’histoire de notre pays, qui a marqué notre vie récente. Et il se trouve que nous en étions des acteurs. A travers les différentes thématiques qui seront débattues dans les panels, c’est notre liberté de citoyen de réfléchir sur un événement comme celui-là, que nous exerçons.

Vous êtes particulièrement critique à l’endroit des neuf premiers mois du MPP. Vous allez certainement nous rétorquer que vous êtes dans votre rôle, mais, concrètement, qu’est-ce que vous reprochez au mode de gouvernance actuel ?

Bien sûr que notre rôle est de parler ; de pointer le doigt sur ce qui ne va pas. Dans le cas contraire, nous passerions à côté de notre mission. Disons donc que sur le plan de la gouvernance, il y a un certain nombre de gros problèmes qui restent posés.

Justement en tant qu’économiste surtout, quelles propositions préconiseriez-vous pour que tout aille comme sur des roulettes ?

Nous avons déjà fait des propositions dans ce sens. Relisez les conclusions de nos journées parlementaires. Du reste, ces solutions sont connues de ceux qui nous gouvernent. Il s’agit de la restauration de la confiance au niveau du privé en réaffirmant le fait que ces acteurs sont importants pour la relance de notre économie. Mais si vous envoyez des signaux contraires ou des phrases qui tendent à les assassiner, au sens pas littéral mais intellectuel du terme, ça pose un problème ! Quand on entend certaines phrases qui sont prononcées, l’on se demande quel cap on veut prendre. Il faut que l’on dise clairement que le secteur privé doit être le moteur de la croissance. Et qu’on passe à l’action !

Certaines phrases... Pouvez-vous être plus concret ?

Ce n’est pas nécessaire. Disons tout simplement que quand vous envoyez des signaux contraires, il va de soi que les investisseurs ne seront pas au rendez-vous. N’oubliez pas que tout ce que vous dites ou faites, fait le tour du monde.

Des propos alarmistes ?

Oui, avec des théories que je qualifierais de fumeuses. L’on ne peut réinventer la roue. Le monde est ce qu’il est. Aujourd’hui, la mondialisation est là et l’on ne peut pas l’arrêter. C’est aux pays d’apprendre à en tirer les bénéfices qui leur permettront d’avancer. Nous constatons qu’il y en a encore qui se refusent à accepter le fait que c’est l’économie de marché qui peut faire avancer un pays, que c’est le secteur privé qui peut être le moteur de la croissance. Il faut l’admettre, et trouver un modèle de gestion approprié pour que cette économie profite à tout le monde. De nos jours, tous les modèles économiques sérieux partent de l’économie de marché. Le reste, ce sont des critiques, parfois dures, ou des nuances ! Mais il n’y a pas de remise en cause du principe que l’économie de marché est le modèle de base.

Pourquoi selon vous le décollage peine à se faire ?

C’est un phénomène classique : la fin d’un régime, d’un long règne, celui de Blaise Compaoré, qui a créé une sorte d’incertitude ou de manque de visibilité. Maintenant, il faut trouver les voies et moyens pour sortir de cette incertitude. D’autres pays ont connu le même phénomène. Regardez l’Egypte, ou la Tunisie. Ce qui fait la différence, c’est la capacité des nouveaux dirigeants à « manager » cette phase.

L’on peut dire que vous avez la légitimité historique de l’opposition. Finalement les Burkinabè ont choisi ceux qui, pour les citer, ont « dîné avec le diable avec de longues fourchettes». Ça ne vous laisse pas un peu perplexe, voire quelque peu amer ?

Non. Pas du tout ! Je comprends bien ce qui s’est passé. C’est là le problème des oppositions. Voyez-vous, pour gagner des élections, vous avez d’abord besoin d’être implanté. C’est le b.a-ba. Si vous ne réussissez pas à le faire, c’est quand même compliqué. Regardez le score des partis d’opposition pendant les élections. Cela montre bien qu’il y a un problème d’implantation. Et sur ce plan, comme le MPP a récupéré 80% du CDP, il a eu des avantages immédiats sur le terrain. C’est ça la réalité. Ne cherchons pas de petites causes ailleurs. C’est ce qui a manqué à l’ensemble de l’opposition. Quand on regarde les scores à la présidentielle, ça dégringole avec des zéros ou des « un virgule quelque chose ». Cela dénote d’un manque de représentativité. Ça pose quand même un problème. Cette donne devrait être une leçon pour l’opposition, qui doit savoir que pour gagner des élections, il faut être bien implanté. J’avoue qu’à l’UPC, nous admettons que ce travail d’implantation est loin d’être terminé. Même si, en six ans d’existence, nous avons fait des efforts, il reste beaucoup à faire.

En matière de maillage territorial, l’on vous sait méthodique. Mais d’aucuns vous reprochent d’être trop timoré pour un opposant. Ces plaignants auraient voulu vous voir plus énergique dans vos prises de position. Que leur répondez-vous ?

On ne se réinvente pas. Moi, je ne suis pas un va-t-en-guerre. Je n’ai pas été formé dans ce moule. Je n’ai jamais été un incendiaire, parce que pour moi, cette attitude n’arrange pas un pays. Un opposant doit garder la tête froide, même s’il doit être très ferme dans ses convictions. Il ne sert à rien de verser dans l’outrance verbale comme le font certains. Je me méfie d’ailleurs des opposants qui font dans la surenchère. C’est une attitude qui cache toujours quelque chose. Faire dans la gesticulation inutile prouve aussi que vous n’êtes pas apte à diriger un pays. Et puis cela permet à l’adversaire de deviner facilement votre démarche. Or, la force d’un opposant, c’est d’amener le camp d’en face à se poser des questions sur l’attitude qu’il va prendre. S’il le sait à l’avance, il prendra ses précautions.

Vous me parlez de plaignants, mais je ne sais pas qui ils sont ni ce qu’ils représentent réellement. Ce que je peux vous dire, c’est que notre manière de faire la politique et de nous opposer semble plaire au peuple burkinabè, si j’en juge par nos résultats. L’UPC est née et a grandi dans l’opposition. Partis de zéro il y a six ans, nous avons engrangé des scores inédits au fil des élections, et ce sans jamais être au pouvoir, donc sans jamais bénéficier des moyens de l’Etat sans lesquels certains partis politiques ne peuvent pas prospérer. Il y en a qui sont dans la gesticulation permanente, dans les formules chocs et même les injures, mais ils n’ont jamais pu constituer à eux tout seuls un groupe parlementaire à l’Assemblée. Cela veut tout dire sur le jugement que les Burkinabè portent sur eux.

Quelle analyse faites-vous de l’évolution des dossiers judiciaires, notamment ceux ayant trait à l’insurrection et au putsch manqué ?

Comme il s’agit de la justice, je suis très prudent et j’évite autant que possible, de faire des commentaires sur ses dossiers. Néanmoins, on peut soulever des questions. Il est clair que l’opinion ne comprend pas un certain nombre de décisions et peut penser à une manipulation. Il faut donc que la justice communique davantage, et explique mieux les choses. Vous savez, depuis l’insurrection, notre opinion publique est devenue très exigeante. Nous avons maintenant une opinion qui pense même qu’il faut lui rendre compte de toute décision ! C’est peut être exagéré, mais il faut savoir gérer ça.

Enfin, sans prendre parti pour X ou Y, je pense qu’on ne doit pas garder longtemps les gens en prison. Il faut les juger, pour que eux soient situés, et pour que l’opinion le soit également. Il y a actuellement des gens en prison, à la Maco ou à la Maca, et qui attendent depuis trop longtemps d’être situés sur leur sort. Soit on a des éléments et, dans ce cas, il faut les juger, soit on n’a pas d’éléments et, dans ce cas, il faut les libérer.

Par conséquent pas de commentaire non plus sur les récentes libérations ?

Non. Laissons les juges faire leur travail.

Vous êtes de ceux qui tiennent à ce que les éventuels procès liés à ces affaires soient retransmis en direct. Pourquoi ?

C’est une suggestion qui a été faite par un membre de mon parti aux détours d’une déclaration. Pourquoi pas ? Peut-être que cela permettrait d’en savoir davantage et apporterait plus de transparence.

S’il y a autre mesure bien attendue, il s’agit de la réforme constitutionnelle. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Nous sommes en tant que parti d’opposition présent au sein de cette commission. Nous allons voir ce que ça va donner. Il y a un débat sur son opportunité. Je dois rappeler en ce qui me concerne, que j’avis dit dans mon programme, que si j’étais élu, je proposerais que nous allions vers une 5e République. Je ne peux pas me dédire aujourd’hui. Cela dit, le problème reste le timing. Est-ce une priorité avec tous les problèmes que l’on a? C’est la question que l’on est en droit de se poser.

Vous êtes membre de cette commission. Et s’il y avait des desseins inavouables derrière cette réforme ? Vous seriez alors coresponsable.

Nous sommes dans un pays de savane. S’il y a des desseins inavoués, on les verra tout de suite. Vous avez déjà remarqué que nous sommes allés voir le chef de l’Etat pour lui dire ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas. C’était à prendre ou à laisser. Il a accédé à nos revendications. S’il y a la moindre tentative de nous amener là où nous ne voulons pas aller, nous n’hésiterons pas à prendre nos responsabilités.

La toute première apparition publique de l’ancien président Blaise Compaoré a consisté en une visite à Henri Konan Bédié, l’ancien chef de l’Etat ivoirien. Quelle analyse faites-vous de cette sortie sous les feux des projecteurs ?

J’avoue que je ne sais rien de ses motivations. Je ne suis pas son interlocuteur et ne suis pas dans les confidences des membres de son parti. Mais pour un ancien président, aller rendre visite à quelqu’un sous les feux des projecteurs ne constitue pas un problème en soi. Du reste, ce sont des cas que l’on voit dans des pays où résident d’anciens chefs d’Etat. Ici au Burkina, j’ai souvent croisé l’ancien président Dadis Camara dans des cérémonies officielles.

Finalement, à quand un siège officiel du chef de file de l’opposition ? L’on constate que jusque-là, la plupart de vos rencontres sont organisées dans votre cabinet.

Il me revenait de louer le local. J’en ai trouvé un en ville, qui est en réfection. J’espère que très prochainement nous pourrons y emménager.

Entretien réalisé par

Issa K. Barry
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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